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Les chants les plus désespérés sont les chants les plus beaux et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

Par   •  1 Avril 2018  •  3 244 Mots (13 Pages)  •  830 Vues

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il se sent obligatoirement seul dans un monde qui ne lui appartient pas. La solitude et l’incompréhension du poète le mène a une vie de souffrances.

Cette vie se retranscrit dans les textes des poètes où la souffrance est la source d’inspiration des poèmes. On peut donc légitimement se demander si cette souffrance est bénéfique ou bien néfaste aux œuvres. Il s’avère que cette souffrance est bénéfique puisque l’auteur torturé extirpe tout le meilleur de sa plume. Alfred de Musset écrit : « les plus désespérés sont les chants les plus beaux » dans son poème « la nuit de mai » et explique ainsi que les poèmes les plus sombres et dont l’inspiration est la souffrance sont de magnifiques textes. Par ailleurs, Gaultier retranscrit lui aussi dans « le pin des Landes » ce besoin de souffrance pour bien écrire : « Le poète est ainsi dans les Landes du monde ; lorsqu’il est sans blessure, il garde son trésor. Il faut qu’il ait au cœur une entaille profonde pour épancher ses vers, divines larmes d’or ». Le travail d’écriture doit donc être laborieux, semé d’embûches, de tortures pour que le poème soit beau. Cette théorie est encore défendue dans « l’Art » de Gaultier où il défend une écriture longue et difficile et la compare au travail d’un sculpteur et d’un peintre : « sculpte, lime cisèle ; que mon rêve flottant se scelle dans le bloc résistant ». Pour Gaultier, il faut donc que l’âme de l’auteur soit torturée pour avoir de somptueux poèmes. La souffrance de l’auteur peut provenir de l’incompréhension de la société face au génie du poète, de la solitude du poète mais également de sujet quotidien comme la mort ou bien l’amour. Victor Hugo en fait la démonstration avec « demain dès l’aube » où il parle de la mort de sa fille, son inspiration venant de la souffrance d’un père lors de la mort de son enfant. Ce poème fait aujourd’hui parti des grands classiques de la littérature, on peut donc constater que la souffrance a permis d’obtenir un texte majestueux. Le désespoir amoureux est une source de souffrance. « Les séparés » de Corneille en est un parfait exemple, ce poème écrit sur le thème de l’amour est un récit rempli de désespoir dont on peut retenir le vers : « n’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre ». Ceci prouve que malgré des sujets différents, la souffrance est toujours au cœur même de la poésie et de l’inspiration des poètes.

Certains poèmes ont été réalisés uniquement dans le but de briser les codes poétiques qui étaient prépondérants pendant un certain temps ou bien pour les appliquer car la poésie est avant tout l’art de mettre en valeur les mots et non pas des idées. C’est Nicolas Boileau qui s’en offusque dans son poème « Art poétique » où il dénonce avec vigueur la bêtise de certains poèmes : « avant donc d’écrire, apprenez à penser ». Il pense que les idées sont tout aussi importantes que la pureté de la langue ainsi que le travail stylistique et dénonce ainsi les codes classiques qui jusqu’alors ne se concentrent que sur les deux derniers critères. Paul Verlaine dénonce quant à lui les codes du classicisme qui sont selon lui trop rigoureux, droit, sans vie. Dans son poème du nom « Art poétique », il exprime son envie de liberté, de nuance, de musicalité dans les poèmes. On peut retenir ce vers très dur à l’égard des codes : « prends l’éloquence et tords-lui son cou ». Blaise Cendrars se moque lui de l’Académie française dans son poème : « l’Académie Médrano » et fait donc une satire des codes littéraires en place. Au contraire, au XIX siècle est apparu « l’Art pour l’Art », célèbre slogan de Gaultier où la poésie devient dépourvue de toute idéologie, morale et utilité. La poésie rentre ainsi dans une ère où on s’attachera uniquement à la beauté stylistique et à la pureté des mots et non plus au sens du texte : on cherche la perfection artistique et non plus l’idée. On peut toutefois constater que la liberté artistique est aujourd’hui présente et donc que cette théorie de « l’Art pour l’Art » a finalement été abandonnée. En effet, les poèmes sont aujourd’hui exemptés de toute doctrine, de tous codes entravant le génie du poète. On constate donc que les codes poétiques peuvent être également une source d’inspiration tout comme la souffrance ou bien des sujets plus communs tels que l’amour avec la poésie romantique.

Au XIX siècle, un mouvement littéraire apparaît face au Classicisme : le Romantisme. Celui-ci a pour caractéristiques l’expression des sentiments, le culte du « je » et cherche à se débarrasser des contraintes classiques. Ce mouvement poétique a pour but d’exprimer ses sentiments avec passion en espérant que le lecteur se reconnaisse dans les poèmes. L’amour est universel et se présente sous différentes formes. Il y a en effet l’amour que nous pouvons éprouver pour un ami, pour ses enfants, un membre de sa famille, la personne que l’on aime. L’amour a traversé les siècles bien que mis de côté pendant un temps. L’amour est donc un sentiment complexe qui peut être représenté et exprimé de bien diverses manières. Mais nous nous attarderons notamment sur l’universalité de ce sentiment. En effet, si les poètes étaient si incompris, seuls à cause de leur génie qui ne leur permet pas de vivre comme le commun des mortels. Alors pourquoi ces derniers ressentent les sentiments les plus humains ? Certes, ce sentiment a une forte dualité et peut être source de souffrance mais il est avant tout source de joie et de bonheur, ce qui prouve que la souffrance n’est pas la source de toute poésie et que le poète n’est pas nécessairement condamné à l’incompréhension. Dans son poème « Lise », Victor Hugo parle de ce sentiment qu’il avait éprouvé étant enfant et écrit : « jeunes amours, si vite épanouis, vous êtes l’aube et le matin du coeur. Charmez l’enfant, extases inouïes ! » et ne décrit ici que du bien de ce sentiment. Le lecteur peut se retrouver dans ce texte car l’amour enfantin est commun ; le poète est donc compris sur cet aspect. On peut aussi trouver des poèmes parlant de sensualité illustré dans le poème « l’amour nous fait trembler », Charles Guérin exprime parfaitement cette passion humaine : « Et, le cou dans tes bras, je frissonne en sentant ta gorge nue et sa fraîcheur de coquillage ». Encore une fois, le lecteur peut se reconnaître dans ce texte démontrant d’avantage que les poètes vivent comme les autres et qu’ils ne sont pas obligatoirement incompris et reclus dans une solitude qui les deux les font souffrir. Il est vrai que de nombreux poèmes romantiques ont aussi été écrits dans la souffrance notamment

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