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Le lecteur doit-il s'identifier et partager les sentiments du personnage pour apprécier un roman ?

Par   •  18 Septembre 2018  •  2 277 Mots (10 Pages)  •  777 Vues

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Le lecteur peut s’identifier à un personnage car il lui ressemble énormément sans forcément estimer le roman car celui-ci peut être tout à fait banal et ne rien apporter au lecteur. Ainsi il perd du plaisir lors de sa lecture du roman et commence à s’ennuyer, c’est à se demander s’il finira même de lire l’ouvrage. C’est un incident qui peut se produire dans certaines nouvelles réalistes lorsque le personnage principal est un être tout à fait banal, qui vit dans le même cadre que le lecteur, ne se distingue pas de celui-ci et n’est au final qu’une imitation fidèle du lecteur. Le roman devient ainsi un reflet de la vie du lecteur ce que l’empêche de s’évader et se détacher de son quotidien et petit à petit il perd tout intérêt à lire l’œuvre.

L’identification n’est pas toujours possible, ce qui n’incite pas toujours le lecteur à prendre du plaisir lors de sa lecture elle n’est pourtant pas non plus nécessaire pour apprécier le roman.

Le lecteur a la possibilité de ne pas s’identifier à un personnage et de quand même apprécier le roman. On peut ressentir de la pitié pour eux ou au contraire se sentir dégoûtés, car il est parfois difficile de se sentir proche de certains personnages. Dans la nouvelle « Le papa de Simon » écrite par Maupassant, le lecteur ne peut pas forcément s’identifier à cet enfant orphelin de père mais se sentir ému devant ce personnage et par la suite est curieux et apprécie la découverte due à l’œuvre de personnalités différentes. Par exemple dans le roman Le Parfum de Süskind le personnage principal cherche à créer le parfum parfait, il va alors assassiner une vingtaine de femmes pour leur voler leur parfum. C’est un personnage dépourvu de sentiments, il ne fait pas la différence entre le bien et le mal et commet des crimes terribles. Le lecteur ne peut s’identifier à un personnage pareil et va chercher à prendre de la distance avec lui.

Le lecteur peut aussi avoir du mal à s’identifier à un personnage antihéros car il peut être insipide ou ses contrevaleurs ne sont pas celles du lecteur comme par exemple dans Au bout de la nuit de l’auteur Celine, raconte l’histoire de Bardamu un jeune soldat de la première guerre mondiale qui ne souhaite pas faire la guerre ni se battre mais plutôt courir pour sa vie. Il se définit comme un lâche et ne cache pas ses envies de déserter le champ de bataille. Le lecteur pourrait s’attendre à un personnage brave et courageux affrontant son destin avec honneur ce qui n’est pas le cas. Dans cette situation oui l’auteur peut avoir du mal à s’identifier ou peut ne pas s’identifier d’aucune façon à Bardamu par ses contre valeurs.

Lorsqu’un personnage se révèle trop extraordinaire ou fantastique pour être vrai et qu’il ne réussit à créer une illusion de réalité, le lecteur peut ne pas facilement s’identifier à un chevaucheur de dragons, ou à un extra-terrestre voyageant inter-dimensionnellement ou à un magicien ou apprenti magicien car les caractéristiques des personnages son très éloignées de la réalité du lecteur. Ceci s’applique à Harry Potter le roman à succès de J.K. Rowling qui narre les aventures d’un jeune apprenti sorcier confronté aux forces du mal. Le lecteur pourrait trouver des ressemblances dans le caractère du personnage : courageux, curieux, loyal, persévérant… mais l’identification avec le personnage lui-même st difficile car il est trop loin de la réalité.

Que le lecteur s’identifie ou pas au personnage du roman, ce n’est pas le seul facteur comptant pour apprécier l’œuvre. Le roman est-il uniquement composé que de son personnage ?

Le roman repose sur autre chose que son personnage, il le fait d’abord sur son intrigue et son fil conducteur de l’histoire. L’intrigue est d’ailleurs l’élément dont on se souvient quand on lit un roman et il est souvent à l’origine de l’avis du lecteur sur l’œuvre. L’intrigue est la source de l’évasion du lecteur, qu’au fond il recherche lors de sa lecture. Avec le roman épistolaire de Montesquieu les Lettres Persanes, il fait voyage le lecteur et lui fait découvrir le Moyen-Orient, c’est le fil conducteur pour décrire ce fabuleux territoire et ses civilisations, un lecteur des Lettres Persanes va surtout s’intéresser à l’intrigue et moins au narrateur et personnage principal. Cela prouve que l’intrigue est aussi très importante joue un rôle important sur l’avis du lecteur à l’égard du roman. La trame transporte donc le lecteur comme aussi par exemple dans La condition Humaine d’André Malraux, le lecteur ne peut s’identifier au personnage de Tchen qui est un horrible meurtrier mais il peut être emporté par le cadre hostile et sinistre où prennent place les actions, ainsi il apprécier la lecture du roman car celui-ci le fait voyager.

Le lecteur peut aussi par ailleurs apprécier un roman par son écriture. Le roman de Thérèse Raquin d’Emile Zola narra l’histoire d’une femme mariée à son cousin Camille. Pourtant elle va faire la rencontre de Laurent un ami de son mari qui par la suite a devenir son amant. Pour pouvoir vivre une vie heureuse à deux les amants décident de se débarrasser de Camille le mari lors d’une balade en barque où ils le jettent par-dessus bord. Par la suite des évènements Thérèse va être prise de tristesse et remords et terrifiée par le meurtre de son mari. Lorsque les deux amants vont décider de jeter par-dessus bord le mari de Thérèse, Zola créée une atmosphère froide et inquiétante dans le but d’annoncer le crime qui va avoir lieu. Il met en avant la couleur rouge qui rappelle le sang et donne vie à une nature « qui se sente morte ». L’écriture de Zola peut être un facteur qui va séduire le lecteur.

Le roman est aussi un ustensile pour faire réfléchir et c’est d’ailleurs une des raisons qui peuvent séduire le lecteur, par les idées qu’il véhicule et les réflexions qui en découlent par la suite. Le roman de Victor Hugo Le dernier jour d’un condamné est surtout lu pour les idées qu’il véhicule et expose, c’est une véritable plaidoirie pour l’abolition de la peine de mort et mieux estimer la valeur d’une vie humaine. Dans La ferme des animaux de Georges Orwell, une dictature est petit à petit mise en place par un cochon nommé Napoléon (personnage inspiré de Staline) dans une communauté animale suite à une révolution des animaux de la ferme pour de meilleurs traitements des fermiers, l’auteur cherche ici à dénoncer la dictature Stalinienne. Le lecteur de l’œuvre va en apprendre plus sur le régime de Staline durant la Guerre Froide, c’est un roman qui contribue aussi le lecteur à réfléchir et

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