La rébellion dans la poésie
Par Raze • 2 Mai 2018 • 1 220 Mots (5 Pages) • 459 Vues
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Un poète comparable à Prévert est Raymond Queneau. Ces poèmes sont également connus pour le langage parlé, le refus de sonnet et l’aire de comptine. On le voit très bien dans son poème L’instant fatal : « la vache- il a foutu le camp». Il crée aussi beaucoup de néologisme comme je t’enrime, t’enpégase, t’enprose… Cela prouve son rejet de l’académisme, la liberté de ton et d’écriture et son choix de forme.
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Cependant, l’héritage des poètes précédents peut-elle aussi être une source d’inspiration ?
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De grands artistes ont imité dans leurs débuts les formes et les fonds des anciens auteurs pour ensuite en créer une nouvelle façon d’écrire. Baudelaire, le poète maudit connu pour sa modernité, a écrit de nombreux poèmes en forme de sonnet classique comme « Bohémiens en voyage » ou « Parfum exotique ». Le sonnet a été popularisé par Pétrarque, poète et humaniste italien, qui vivait aux 14e siècle. Évidemment, les contenus des sonnets de ces deux poètes ne sont pas comparable, mais l’élément de base, la forme, est la même. On remarque alors que l’héritage des poètes est nécessaire pour l’innovation.
Un autre exemple est le fameux peintre Pablo Picasso. Certes il n’est pas un poète mais la question de la révolte est également légitime dans l’art plastique/visuelle. Les premières toiles de Picasso était encore très académique et n’avaient rien à voir avec ses peintures les plus célèbres comme les « Demoiselles d’Avignon » ou « Guernica ».
Puis il y’a aussi l’aspect de maintenir les anciennes formes d’écritures comme le pensaient « Les Classiques ». Ils étaient menés par Boileau à la fin du 17e siècle pendant la Querelle des Anciens et des Modernes. Ils imitaient les auteurs de l’antiquité, notamment la Poétique, d’Aristote. Bruyère disait même que le progrès n’existe pas dans l’art : « Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y’a des hommes, et qui pensent ».
Enfin on remarque que les thèmes principaux de la poésie restent les mêmes. Depuis que la poésie existe, les sujets les plus abordés sont la vie, l’amour, la nature, la mort, l’au-delà… Même si la forme et le langage de poèmes qui datent de différentes époques, ne se ressemblent en aucune manière, on trouve des parallèles entre les sentiments que les poètes veulent transmettre. Que ce soit « A mademoiselle Rachel » d’Alfred de Musset, « Chanson d’automne » de Paul Verlaine ou « Les yeux d’Elsa » de Louis Aragon, ces trois poètes veulent exprimer les douleurs de l’amour qui resteront pour toujours un thème universel et immortel.
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Pour conclure, on remarque que l’héritage des poètes précédents donne sa part à la création poétique. Cependant, c’est la rébellion contre la tradition qui fait avancé l’art et permet d’exploiter de nouveaux horizons. La création poétique ne se réduit donc pas à la révolte, mais forme tout de même le moteur principal.
Ainsi, on peut se demander si dans nos sociétés très libérales de l’ouest où tout est permis, le principe de la rébellion est-il encore faisable ? Car là où il n’y a pas de normes à suivre, on ne peut pas non plus briser des tabous. En autre mots : sans règle, pas de rébellion ?
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