La Chartreuse de Parme, chapitre 1 et avertissement
Par Ramy • 8 Octobre 2018 • 794 Mots (4 Pages) • 557 Vues
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Napoléon, c’est Bonaparte. Il reste fidèle jusqu’à la fin mais par honneur. Il a eu conscience de l’aspect tyrannique ; il a été lucide mais n’a pas trahi. Stendhal voyait en Bonaparte son désintéressement voulant propager l’idéal libéral, il le voyait comme un émancipateur.
Le caractère oratoire de l’incipit constitue une moquerie de l’auteur destinée à Chateaubriand voulant faire de l’effet. La première phrase est comme un coup de trompette cf la date exacte, le printemps des peuples (hiver : glaciation séculaire imposée par l’Autriche) et là, invitation à sortir de la léthargie. Il faut y voir un parallèle érotique : l’Italie est fécondée par la semence française.
On trouve de l’ironie sur les jeunes milanais qui sont invités à prendre en main leur destinée : le bonheur par la liberté. Bonaparte apporte les droits de l’homme comme une nouvelle Bible. Stendhal rappelle l’époque héroïque des républiques lombardes ; il s’agit de reconquérir un passé glorieux. C’est de l’épopée moderne.
L’intrusion des Français est un viol positif, salutaire car l’Italie redevient une femme. Cette déferlante émancipatrice connaît des poches de réaction : l’église refuse les idées progressistes car elles sont le symbole de la fin de son monopole sur les consciences. L’auteur ridiculise les vociférations du clergé en opposant des images quotidiennes : c’est l’arcadie, l’âge d’or. Il y a un clivage entre les prêtres, les nobles (= les anciens qui refusent la nouveauté) et la jeunesse, symbole d’énergie. Ils sont dépourvus d’intérêt mais ils sont forts de leurs idées. « Là tout est digne d’admiration car tout est pur. » Stendhal dans La Vie sur Napoléon.
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