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Incendies, scène 31 : « L’homme qui joue », Wajdi Mouawad, 2009

Par   •  29 Avril 2018  •  1 090 Mots (5 Pages)  •  4 640 Vues

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Il y a un enchainement rapide des actions, une énumération de verbes d’action : « tire » 8x, « recharger » 2x, « viser » 3x.

Nous pouvons considérer l’absence de sujet d’action comme une ellipse de sujet et donc une déshumanisation de Nihad. Il est donc présenté comme une machine à tuer, c’est un professionnel, il exécute ses mouvements avec technique, rapidité et précision.

Les adverbes de manière « déplaçant » et de temps « de nouveau », soulignent la rapidité des actions.

Le fusil symbolise l’état de Nihad, il l’utilise d’abord comme guitare : il joue, puis comme arme : il tue

B) Une scène s’inspirant du cinéma

Le thème du tireur d’élite, du militaire d’exception symbolise les films de guerre.

Il y a une impression de gros plan sur le fusil et sur le walkman, car c’est à travers ceux-ci que Mouawad exprime l’état de Nihad.

Il utilise son fusil comme micro, il chante, puis tue avec. Nous avons l’impression que tuer est un jeu pour lui. Cette sensation est soulignée par le champ lexical de la musique précédé du champ lexical du meurtre, de la violence. Le lien avec le cinéma est la musique très présente au cinéma. A ce propos, notons que durant les scènes d’action tournées dynamiquement le rock est souvent utilisé, et ici Nihad chante du rock.

III- Une scène de présentation originale du personnage de Nihad

A) Un personnage dangereux et violent

Ce qui montre le danger du personnage est d’abord son décalage. Le décalage avec la réalité par le fait qu’il chante (didascalies mélodiques). Le fait que le chant incarne l’humanité alors qu’il est déshumanisé voir animalisé par sa violence apparaissant comme instinctive, il est prêt à sauter sur sa proie, « tirant par les cheveux un homme blessé ».

Cette violence instinctive contraste aussi avec la violence gratuite, le plaisir, le jeu montré par le parallélisme entre chant et violence mit en exergue par le fusil.

Il utilise ensuite un cadavre pour jouer au présentateur télé ce qui présente un personnage immoral et qui ne respecte pas l’Homme et accentue sa violence.

B) Un paradoxe entre l’enfance et l’homme

Nihad semble enfermé dans son imaginaire, inconscient de la réalité et l’importance la vie : il ressemble un personnage excentrique et violent de jeux vidéo. Il associe art et guerre, ce qui nous rappel les jeux de guerre.

Remarquons son mimétisme « moi aussi je suis photographe » lui donnant un côté enfantin, immature. De plus il détourne la fonction primaire des objets (fusil=micro), jeu typique de l’enfant. L’inquiétant c’est qu’il y joue aussi avec un cadavre.

Ils aiment les photos, mais à quoi lui servent-elles ? Sont-elles représentative de son excès d’orgueil, comme des trophées ?

La guitare et la référence Supertramp est un clin d’œil au guitariste du groupe Roger Hodgson qui a vécu en pensionnat durant son enfance et met donc en avant la quête identitaire dont il est question dans l’œuvre.

Conclusion :

Mouawad introduit de manière originale le personnage de Nihad, frère des jumeaux, fils et violeur de Nawal que nous retrouvons avant eux sans connaître précisément son identité.

Nous pouvons ouvrir sur l’évolution différente des jumeaux et de Nihad. Les jumeaux étant nées par le viol sont devenus des êtres honnêtes et amants alors que Nihad, née d’amour, devient un violeur, un tueur immoral et irrespectueux envers l’humanité.

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