Explication de texte La servante au grand coeur - Baudelaire
Par Raze • 7 Juillet 2018 • 1 754 Mots (8 Pages) • 1 261 Vues
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V.16 : « Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
V.17 : Calme, dans le fauteuil, je la voyais s’asseoir, »
Dans ces premiers vers de la seconde partie du poème, il y a une rupture dans l’atmosphère et dans le décor. Nous sommes maintenant dans une chambre ou un salon. Le poète présente l’atmosphère comme agréable puisqu’il dit « siffle et chante » donc on peut sous-entendre que l’atmosphère est chaleureuse, douillette. Il y a donc un contraste avec le monde présenté dans la première partie, celui des morts.
Ici, nous sommes dans le monde des vivants, nous ne sommes donc plus dans le froid mais plutôt dans un espace chaud
« Je la voyais s’asseoir », il y a un retour de la servante du monde des morts, il y a donc un aspect fantastique indirect avec cette imagination car nous savons que c’est impossible.
Il y a une évolution par rapport au thème, ce sont maintenant les morts qui sont de retour (un autre aspect des morts-vivants).
La mis en scène du retour de la servante est particulière, il y a toute une attente de la fin, ce qui met en valeur cette apparition. Les coupes rythmiques créer cette attente.
L’apparition est présentée comme simple, naturel, ce n’est donc pas une apparition à visée effrayante, ça ne fait pas peur.
V.18 : « Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
V.19 : Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre, »
Ici, l’apparition d’un nouveau décor et une 2ème apparition du fantôme de la servante. Ce décor est plus austère, plus froid.
Le décor est froid, sombre, il l’a devine dans un coin de sa chambre, c’est donc qu’il imagine une 2ème apparition complètement différente de la 1ère.
Il met à la fin l’endroit où il l’a voit, ce qui met en valeur cette apparition car on a une attente de savoir où il l’a voit cette fois-ci.
V.20 : « Grave, et venant du fond de son lit éternel,
V.21 : Couver l’enfant grandit de son œil maternel, »
« Maternel » est un mot qui reprend le thème de la servante-mère vu au début du poème, « couver » aussi dont la mère était jalouse.
« Et venant de son lit éternel » veut dire venant de sa tombe, elle sort du fin fond de l’éternité de la mort, elle revient du néant. L’idée est que c’est un voyage qui va demander un effort énorme. Cette expression met en valeur le côté surnaturel du monde d’où elle revient.
« L’enfant grandit » signifie que le temps a passé, l’enfant qui l’a oublié est devenu grand.
« Grave » est une nuance avec le mot calme du vers 17. Il y a une idée de tristesse, de reproche. Cela implique une tristesse liée à l’idée qu’il l’a oubliée, il n’est jamais venu la voir. Au point de vue des sentiments, c’est donc différent des sentiments qu’on avait pu voir avant.
V.22 : « Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
V.23 : Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ? »
« Que pourrais-je répondre » est d’une forme interrogative liée aux remords, il ne sait pas comment lui dire qu’il l’a oubliée.
Dans le 23ème vers, on tombe dans le registre du remord. Il apparaît un détail descriptif émouvant car la servante pleure. De plus, elle ne parle pas, c’est une apparition muette, il comprend donc ce qu’elle ressent par le fait qu’elle pleure, ce qui renforce le côté émouvant.
Enfin, on voit un détail descriptif qui montre qu’elle est morte avec « paupière creuse », c’est son squelette qui revient.
QUESTIONS POSSIBLES
- Quelle vision de la mort présente ce poème ? (Comment sont présentés les morts ?)
- Vision de la mort liée à l’oubli et l’abandon (tristesse, solitude des morts, les remords des vivants et la dimension émouvante)
- La vision macabre et mélancolique du décor de la mort
- La vision de la mort où les morts éprouvent des sentiments
- Vision de la mort où les morts reviennent visiter les morts
- Quelle est le ton de ce poème ? (En quoi ce poème joue-t-il sur différents registres ?)
- Le côté émouvant, pathétique du poème
- Le ton fantastique et surnaturel
- L’humour noir, macabre
- En quoi ce poème a-t-il un aspect fantastique ?
- La façon dont sont évoqués les morts
- L’apparition du fantôme
- Qu’y a-t-il d’émouvant dans ce poème ?
- L’abandon des morts
- Les deux mises en scène du fantôme de la servante
- Comment le texte joue-t-il avec l’énonciation ? (repérer qui parle et à qui, si c’est un texte neutre ou objectif…)
- Au début, le poème se présente comme une conversation
- Le poète parle à la place des morts
- Le retour du « je » dans la scène où il joue un rôle avec l’apparition
- Comment le poème fait-il de la mort un motif poétique ?
- Par la dimension d’expression de sentiments, avec la dimension émouvante
- Dimension descriptive et macabre des morts avec la mélancolie du décor
- Dimension fantastique et d’imagination surnaturelle
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