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Corpus sur l'amitié

Par   •  4 Septembre 2018  •  1 034 Mots (5 Pages)  •  317 Vues

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qui distingue fortement les amitiés banales des amitiés extraordinaires. Cette opposition existe aussi chez La Fontaine, mais se fait plus implicite : le fabuliste se contente de caractériser les « vrais amis » ou « l’ami véritable » (ce qui sous-entend la présence d’amitiés fausses et hypocrites).

Les procédés de valorisation sont par ailleurs nombreux : termes mélioratifs, métaphores valorisantes, hyperboles et figures d’insistance… Il s’agit bel et bien d’éloges de l’amitié, même si le blâme tient une place importante dans le conflit qui oppose Alceste et Philinte.

Ainsi trouve-t-on différentes valeurs très positives qui sont associées à ces amitiés : la fusion, la sincérité profonde, la réciprocité et la permanence dans le temps.

Chez Montaigne et La Fontaine, comme pour Alceste, l’amitié est fusionnelle. Les amis partagent tout et se fondent l’un en l’autre. Mais chez Montaigne l’amitié comporte une part divine et inexplicable, tandis que chez La Fontaine elle consiste à se mettre concrètement et totalement au service de l’autre. Pour Alceste, l’amitié doit être exclusive et réunir les deux amis sans partage…

Alceste refuse justement les amitiés superficielles et hypocrites, dictées par les conventions sociales et leurs marques exagérées de politesse mondaine. Il revendique une amitié exigeante et sincère qui se traduit par l’opposition d’un champ lexical du masque et du mensonge en opposition avec la vérité du cœur. Mais Philinte, plus tolérant, accepte les hypocrisies que la politesse et les mondanités imposent. En cela, il noue des amitiés « ordinaires » et « molles », pour reprendre les mots de Montaigne : au contraire, nouer une amitié consiste pour l’essayiste à « plonger » dans l’âme de l’autre et donc à le connaître à la perfection (métaphore et parallélismes).

De fait, la réciprocité se lit dans tous ces textes, accompagnée parfois d’une parfaite ressemblance des amis : parallélismes chez Montaigne, comportement similaire dans le récit des « deux amis », et reconnaissance chez Musset. Au contraire, Molière met en scène deux amis aux caractères totalement opposés : les exigences et la brutalité d’Alceste tranchent avec le caractère conciliant de Philinte.

Enfin, on observe aussi un lien fort de l’amitié avec la temporalité : prédestiné chez Montaigne, l’attrait des deux amis précède leur rencontre et se développe avec rapidité ensuite, tandis que La Fontaine montre la permanence de l’amitié, qui se manifeste même en pleine nuit. Pour Musset, l’amitié ne subit pas les outrages du temps : elle dure, et des années après, les amis se retrouvent et se reconnaissent immédiatement.

Quels que soient le genre littéraire et le type d’argumentation choisis, les auteurs réunis dans ce corpus se rejoignent sur bien des points pour définir l’amitié : tous cherchent à mettre en avant les amitiés supérieures et profondes à travers leur caractère exceptionnel. La véritable amitié tient ainsi une place centrale dans la vie des hommes qui ont la chance de la rencontrer. C’est sans doute aussi le message du peintre Raphaël, dans son célèbre autoportrait, où il a placé son ami à ses côtés, et en plein centre de sa toile…

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