Corpus Oreste
Par Andrea • 17 Novembre 2018 • 1 167 Mots (5 Pages) • 482 Vues
...
le destin qui te tue ». Oreste a le choix entre respecter l’oracle et tuer sa mère ou alors être tuer par les Dieux, dans les deux cas, son destin est condamné soit à vivre avec le matricide qu’il a commis, ou mourir. Eschyle respecte aussi la bienséance (désir de ne jamais choquer la sensibilité et les principes moraux des spectateurs), nous savons à la fin de l’extrait qu’Oreste a commis un matricide mais il n’est pas représenté, il est dit par le Coryphée, ceci à une vertu pédagogique. Au temps d’Eschyle, la tragédie (venant du grec tragos signifie bélier, ce qui signifie la confrontation) est le fait de représenter une confrontation et de faire ressentir de la peur et de la colère aux spectateurs, car cela avait la capacité de contrôler la foule et de les purger. Avec tous ces éléments employés, cela place cette tragédie dans le classicisme. La pièce d’Andromaque est, elle aussi une tragédie classique. Elle respecte les règles de bienséance interne (cohérence entre les personnages et l’histoire). Le héros racinien se réfère à la poétique d’Aristote. Pour ce philosophe, le héros doit être médiocre : ni trop bon, ni trop mauvais (pour permettre l’identification et aussi pour que son sort soit digne de pitié). Pour Racine, ses héros sont coupables en bravant les interdits moraux et politiques mais ils ont aussi innocents dans leur aspiration au bonheur, ce sont : des personnages complexes. Oreste devient criminel, au nom de son amour pour Hermione. Celui-ci paie donc le régicide qu’il a commis. Il est victime de sa démesure qui devient finalement une forme de folie. Les visions évoquées peuvent susciter la terreur par leur aspect surnaturel et monstrueux. « Dieux ! Quels ruisseaux de sang coulent autour de moi ! » rappelle le meurtre commis et annonce la mort d’Oreste. Les Erinyes sont des êtres démoniaques et sauvages, « Eh bien, Filles d’Enfer, vos mains sont-elles prêtes ? ». La dernière vision d’Hermione est menaçante puisqu’elle s’apprête à dévorer le cœur d’Oreste, « Et je lui porte enfin mon cœur à dévorer ». Quant à la tragédie Les Mouches, Sartre respecte les règles du théâtre classique, tout comme Racine et Eschyle, il respecte la vraisemblance (avec l’apparition de Jupiter et les mouches, cela fait réfléchir le public sur la portée morale de la pièce), la bienséance et les trois unités (l’unité d’action, de temps et de lieu). La pièce se passe à Argos « Argos n’était qu’une petite ville de province », durant une journée et l’histoire ne porte que sur Oreste et les mouches. Cette pièce à un lien avec la guerre de 1939-1945. Dans l’entre-deux guerres, nous assistons à un véritable engouement pour la réécriture des mythes et surtout, pout la famille des Atrides. C’est aussi le cas pour Jean-Paul Sartre, lorsqu’il écrit Les Mouches en 1943. Dans Les Mouches, la liberté s’oppose à la fatalité. Face à cette liberté, l’Homme se trouve entièrement responsable de lui-même et de ses actes. Que va faire Oreste maintenant qu’il sait tout, maintenant qu’il a compris que les Dieux ne feraient rien de plus devant ce régicide.
Ces trois extraits respectent les règles du théâtre classique et sont donc des tragédies classiques.
Ainsi, ces trois auteurs appartenant au classicisme proposent des tragédies qui, par leurs registres tragique et pathétique, leur appartenance au classicisme ainsi que les procédés mis en œuvre pour susciter la pitié, l’effroi, la fatalité et la compassion des spectateurs font d’elles des pièces de théâtre tragiques.
...