CC : Marceline Valmore
Par Plum05 • 28 Novembre 2017 • 1 400 Mots (6 Pages) • 650 Vues
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venons de voir le rôle important que joue la voix au sein du poème. Cependant, ce n’est pas le seul aspect qu’il faut remarquer ; les marques d’affection sont également très présentes dans le texte grâce à différents procédés.
Tout au long du poème, Marceline Desbordes-Valmore s’adresse à son ami qu’elle tutoye, ce qui montre qu’ils étaient proches et qu’elle éprouve une certaine affection envers lui. Ainsi, la deuxième personne du singulier est présente dans le texte, « tu » au vers 1, « ta voix » aux vers 4, 8 et 16, ainsi que « toi » au vers 12.
L’impératif est également utilisé dans le texte afin de s’adresser directement à la personne. On le retrouve notamment au vers 4 avec « éveille », au vers 9 avec « souffle », ainsi qu’au vers 11 avec « approche-moi ». Ces ordres servent à renforcer la relation existant entre la poétesse et son ami et montrent qu’il y avait une proximité entre les deux.
Marceline Desbordes-Valmore est très impliquée dans le texte, qui comporte des marques de subjectivité telles que « mon âme » au vers 2, « je voudrais entendre » au vers 4, « ma peine » et « mes jours » au vers 5, « je » au vers 6, « ma maison » au vers 9, « mes yeux » au vers 10 ou «approche-moi » au vers 11. Par ailleurs, on retrouve une ponctuation expressive, grâce aux points d’exclamation présents aux vers 7, 12 et 16, ce qui montre que c’est un texte lyrique, donc que les sentiments personnels sont omniprésents.
Il est également important de remarquer la répétition de la deuxième strophe à la fin du poème, comme s’il s’agissait du refrain d’une chanson adressée à quelqu’un. Ce procédé donne une certaine musicalité au texte et renvoie au lyrisme, qui désigne l’expression personnelle des sentiments. Il s’agit d’un moyen, pour les auteurs, de manifester leurs regrets et leurs espoirs, dans ce cas, celui de réentendre la voix de l’ami défunt.
Après avoir étudié les moyens utilisés par la poétesse pour faire part de son attachement et de sa tendresse envers son ami, intéressons nous à la tristesse causée par l’absence de ce dernier.
La mélancolie de la poétesse est mise en avant grâce au champ lexical de la souffrance qui contient des mots comme « perdu » au vers 1, « manque » et «peine » aux vers 5 et 13 ou « larmes » au vers 10. Ce sentiment de tristesse est dû à l’absence de la voix tant appréciée. On peut aussi remarquer que la poétesse se considère inutile sur terre et voudrait mourir afin de pouvoir rejoindre son ami au paradis et ainsi pouvoir réécouter sa voix. Elle exprime subtilement son souhait, au vers 11 grâce à l’antithèse « Inutile à la terre, approche-moi des cieux ». Cette figure de style met en opposition les deux endroits qui représentent la vie et la mort.
Le champ lexical de la spiritualité est également présent dans le texte afin de renforcer l’envie de mourir qu’éprouve la poétesse. On y retrouve des mots et des expressions telles que « âme » au vers 2, « vie où l’on vivra toujours » au vers 8 , « rêvée » au vers 7, « cieux » au vers11 ou « haleine » au vers 12.
Le dernier vers du poème « Ta voix ouvre une vie où l’on vivra toujours » contient une allitération en v, qui montre la puissance de la voix ainsi que le souhait de l’auteur de pouvoir rejoindre son compagnon. Cette expression signifie que quand la poétesse aura l’occasion de réécouter la voix de son ami, ils seront tous les deux au paradis.
Pour conclure, nous pouvons voir que la voix est un élément primordial pour Marceline Valmore-Desbordes. C’est pour cela que l’absence de son ami défunt, et donc l’impossibilité d’écouter sa voix, la font plonger dans une grande mélancolie qui la pousse même à vouloir mourir pour pouvoir rejoindre cette personne. Cette dernière, qualifiée comme irremplaçable, avait une place très importante dans la vie de la poétesse. Ainsi, c’était la seule à pouvoir l’aider et la rassurer lors des moments difficiles.
Il est possible de faire un lien avec ce poème et une célèbre citation d’Alphonse Lamartine : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Cette phrase représente bien les sentiments de solitude que la poétesse décrit dans son texte et montre à quel point une personne peut devenir indispensable à nos yeux.
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