Les fondements de l'absolutisme moderne : le roi absolu.
Par Plum05 • 6 Juin 2018 • 1 563 Mots (7 Pages) • 669 Vues
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- Les limites de cet absolutisme
A) Les limites juridiques et institutionnelles
Un historien contemporain affirme que si les juristes ont pu énumérer les pouvoirs du roi, c'est que justement ils n'avaient pas tous les droits. Il existe en effet des "lois divines et naturelles" (cf J.Bodin) auxquelles tous les rois de la terre sont sujets.
Il existe également des limites au niveau juridique. Un Etat de droit est un Etat dans lequel l'Etat se fixe ses propres limites et s'y soumet. On peut ainsi voir dans certaines lois fondamentales ou certaines coutumes une limite à l'absolutisme royal. Il ne peut pas modifier les lois dites constitutionnelles (lois concernant le statut de la couronne, sa dévolution etc). Ex : Le Parlement de Paris casse le testament du roi Louis XIV car il n'a pas d'héritier légitime.
Il existe également des entraves au pouvoir du roi au niveau institutionnel. Les Etats généraux et les Cours ont une certaine souveraineté qui peut menacer celle du roi. Il en est de même pour les Assemblées du clergé.
Les Cours souveraines (ou Parlements) on souvent le droit de remontrance (= droit de contester un édit royal). Rapidement, les parlements pourront refuser d'enregistrer une loi mais le roi peut contrer cela en assistant personnellement devant le parlement pour obliger les parlementaires à enregistrer la loi.
Les corporations (= communautés de métiers) entravent le pouvoir législatif du roi car forment une opposition plus ou moins forte lorsque le roi légifère sur les différentes professions.
Le roi contrôle de moins en moins son administration locale, il est toujours à l'origine de la nomination de ses agents mais la vénalité de l'office (fait de vendre son office) entrave ce pouvoir.
→ Tout cela constitue des obstacles matériels à l'absolutisme
B) Les critiques de l'absolutisme
Les monarchomaques sont des gens qui s'opposent à la monarchie absolue. Les critiques de l'absolutisme sont présentes pendant toute la période moderne, elles suggèrent une monarchie plus tempérée. Des théoriciens comme Fénelon ou Saint Simon seront à l'origine de la polysynodie qui débouche sur le fait que le Conseil du roi prend un certain nombre de décisions à la place du monarque.
Au niveau populaire, des idées germent prônant un idéal, sans monnaie, sans hiérarchie etc. On observe un certain nombre de résistances face à l'ordre et à la fiscalité. Ex : Guerre des Camisards = protestants refusant l'édit de Nantes. Petit à petit, les gens ne se reconnaissent plus dans "l'intérêt général" qu'est censé garantir le roi. Le mouvement des Lumières critique cet absolutisme monarchique, Voltaire et Diderot prônent par exemple un despotisme éclairé.
Section 2 : La monarchie de droit divin
- Roie par la grâce de Dieu
Pour Saint Thomas d'Aquin, le pouvoir a été remis au peuple (la "multitude") et c'est à lui qu'il appartient de le mettre en oeuvre par différents régimes. Il y a ainsi un pacte entre la multitude et le roi qui exerce cette souveraineté.
Les juristes unltramontaniste à Rome disent que le pouvoir du roi est inférieur à celui du pape car le roi détient son pouvoir d'un pacte entre lui et le peuple tandis que le pape détient son pouvoir directement de Dieu. → Le pape peut juger le roi.
Cet épisode entraîne une double offensive royale :
- L'absolutisme : le roi n'a pas à être restreint car il est souverain
- La théorie gallicane
- Le gallicanisme
Gallicanisme : Né du conflit entre Philippe le Bel et Boniface 8. Désigne un ensemble de principes qui tendent à assurer l'autonomie de l'Eglise de France par rapport au Saint Siège (= là ou siège le pape).
Cette définition précise le statut des évêques et affirme leur indépendance par rapport au pape. Le gallicanisme est aussi au profit du roi car cela lui permet d'influencer l'Eglise de France et de se dégager de toute intervention pontificale dans l'administration du temporel de l'Eglise.
1318 – 1417 : Période de Grand Schisme = Crise divisant la chrétienté catholique entre plusieurs autorités pontificales.
3 papes s'affrontent, chacun ayant une certaine légitimité. Certains princes en profitent pour dire qu'ils ne reconnaissent l'autorité d'aucun pape. Cette crise va être résolue par le Conseil général de Constance (1414-1418) qui pose comme principe la supériorité du Conseil général sur le Pape.
Le roi profite de cette crise pour affirmer sa supériorité sur le Pape. En 1682, Louis 14 réunit les clergés de France. Peu après est rédigé la déclaration des quatre articles dans lesquels vont être affirmés de manière claire les prétentions du roi de France sur l'Eglise :
- 1er : Le roi n'a pas de supérieur au temporel, il n'est donc pas possible que le Pape le dépose.
- 2ème : Le pouvoir juridictionnel de la papauté existe mais reste soumise au Conseil
- 3ème : Il faut respecter les règles divines et les coutumes admises dans le royaume.
- 4ème : Met en doute l'infaillibilité pontificale en matière de dogme/foi.
→ Cette loi d'Etat restera une arme politique de la royauté contre les interventions politiques du pape.
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