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Le déclin du socialisme en Chine

Par   •  15 Septembre 2018  •  6 658 Mots (27 Pages)  •  361 Vues

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* Elles sont tournées vers les industries légères à forte intensité de main d’oeuvre, la construction, les transports et les services. Elles ont été le fer de lance de la 1ère vague (1983 – 88) d’industrialisation de la transition, les vagues précédentes ayant été celle de l’occupant japonais dans le NE (Mandchourie) et l’industrialisation lourde maoïste dans ce même NE et le Centre dans les années 1950.

* Néanmoins, à la fin des années 1980, les PME centrées sur le marché rural s’essoufflent face à la faiblesse du pouvoir d’achat tandis que celles des villes et des campagnes littorales poursuivent leur essor mais en misant de plus en plus sur l’exportation par le biais de contrats de sous-traitance avec les donneurs d’ordres de la diaspora chinoise et les FTN de la triade. Des marques célèbres, aujourd’hui, comme TCL (qui a repris les téléviseurs du français Thomson), Haier et Galanz (leader mondial des fours à micro-onde) sont d’anciennes entreprises collectives.

2.3. L’émergence d’un secteur privé

a) La décollectivisation agraire entre 1979 et 1982 :

* Objectif : intensifier la production par une plus grande implication des familles.

* Moyens :

- Responsabiliser et intéresser les paysans en décollectivisant ( ce qui n’est pas la même chose qu’une privatisation) les exploitations pour les louer à des familles et en contractualisant (par exemple, respect de certains plans de culture) leur production. La propriété reste donc collective mais l’exploitation devient familiale.

- Stimuler les familles par la hausse des prix.

b) La création d’entreprises privées. Les PME sont autorisées à partir de 1980 et appartiennent souvent à des cadres du parti par l’intermédiaire d’«hommes de paille».

c) Les privatisations  3.1.a.

2.4. L’ouverture : liberté d’accueil des IDE et des échanges avec l’étranger.

Dans le cadre d’une stratégie «IPE» (industrialisation par promotion des exportations de produits manufacturés) sur le modèle des «petits dragons chinois» : d’abord des branches à forte intensité de main d’œuvre puis remontée des filières.

a) Objectifs

* Se hisser au rang d’une puissance industrielle et commerciale en apprenant, par les transferts des IDE (de la diaspora en particulier), les techniques de management, de gestion et de fabrication ainsi que des technologies étrangères.

A la différence de la 1ère ouverture, celle du 19ème siècle contrainte et forcée par les Occidentaux dans le cadre des traités inégaux, la Chine maîtrise cette ouverture à son profit de manière souveraine.

b) Moyens

* 1979 : loi sur les «Joint Ventures» sino-étrangères (filiale créée par une entreprise étrangère avec son partenaire chinois).

* Ouverture graduelle de certains territoires, logiquement sur le littoral dans un 1er temps et dans les provinces méridionales du Guangdong (Canton) et du Fujian, traditionnellement régions de départ des émigrés constituant avec le temps une puissante diaspora en mesure d’investir dans leur pays d’origine.

- 1980 : 4 Zones Economiques Spéciales (ZES) sur le littoral :  Shenzhen, Zhuhai, Shantou, Xiamen.

. Ce sont des zones franches (exonérations fiscales et douanières) pour des investisseurs étrangers intéressés par des délocalisations, les ZES produisant non pas pour le marché intérieur mais pour le marché mondial.

. Ces ZES, vont être le fer de lance d’une 2ème vague d’industrialisation de la transition (après celle des industries collectives rurales) qui atteint son apogée au milieu des années 1990 grâce à des IDE massifs de la diaspora chinoise de Hongkong (dans le Guangdong) et de Taiwan (Fujian en particulier).

Exemple de Shenzhen. Bourgade rurale en 1980, c’est désormais une ville de plus de 5 millions d’habitants. La 3ème place financière du pays après Hongkong et Shanghai. La 1ère exportatrice du pays qui, après avoir été spécialisée sur les segments à forte intensité de main d’oeuvre remonte en gamme puisque la majorité de sa production industrielle relève désormais des hautes technologies. Elle abrite, par exemple, le QG de Huawei, un des plus grands équipementiers télécoms du monde.

- Entre 1984 et 1992, stimulée par les premiers succès des ZES, l’ouverture est étendue progressivement à l’ensemble du littoral.

- Aujourd’hui, quasiment l’ensemble du territoire chinois est ouvert.

III LES RESULTATS : LE DECOLLAGE DE LA CHINE, ACTRICE MAJEURE DE LA MONDIALISATION

3.1. Une économie mixte de marché

a) Un capitalisme de  chevauchement (J.L. Rocca), hybride (M.C. Bergère) et «féodal»

«Un chevauchement entre le public et le privé, le politique et l’économique, le formel et l’informel, le légal et l’illégal, etc..»

* L’interpénétration entre bureaucratie communiste et capitalisme est très forte :

- «L’économie chinoise est contrôlée par des réseaux formés de détenteurs de pouvoirs (fonctionnaires, membres de gouvernements locaux, responsables du Parti et d’organisations officielles) et de leurs clientèles.»

- Dans ce pays, le capital de relations, le  guanxi importe plus que le capital proprement dit. «Plus que la corruption ce qui pèse, selon moi, en Chine, c’est le guanxi, le réseau d’entraide et d’échange de faveurs que vous allez établir avec votre partenaire chinois.» Bernard Monnier, consultant spécialisé sur l’accompagnement des PME en Chine.

* Les autorités politiques locales exercent une incontestable tutelle sur les entreprises collectives et privées : il n’y pas de véritable économie de marché en conséquence. La bureaucratie locale contrôle l’accès au crédit, au marché et la fiscalité des entreprises collectives et privées.

* D’autre part, ce capitalisme de chevauchement

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