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La guerre d'Algérie

Par   •  17 Septembre 2018  •  1 291 Mots (6 Pages)  •  418 Vues

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En 1960, avant que je sois atteint de ma maladie je me souviens avoir rencontré le poète Moufdi Zakaria. Il m'a fais part de son chant qu'il avait composé pendant qu'il était en prison, il l'a intitulé « Kassaman » Il était surnommé « le Poète de la Révolution algérienne », il a notamment collaboré à des journaux clandestins : Al-Watan et L'Action Algérienne. C'était un fidèle membre et militant du FLN.

Mes enfants, sachez que la torture est monnaie courante : bien sûr, rien ne peut justifier l'utilisation de la torture même en état de guerre. Cependant, il semblerait que lorsqu'un pays est en guerre, tous les principes mêmes qui font que nous sommes des êtres humains soient bafoués . La torture visait bien autre chose que des renseignements ; plus que de faire parler, elle voulait faire entendre. Elle imprimait dans le corps du supplicié la puissance du pouvoir qui contrôle le temps, l'espace et la douleur. Accomplies par les militaires de carrière, les tortures sont parfois l'occasion de défoulements dans l'impunité et la gratuité que procure l'absolue puissance : la peur de l'ennemi ou le racisme. Je vous met en garde des techniques de torture très violentes et volontairement mises en scène telles que :

La classique séance d'électricité : Si je vous mets en garde sur cette torture fréquemment utilisée c'est parce que mon ami Henri Aleg me l'a racontée : il était dévêtu, allongé et bien ficelé sur un banc, de préférence métallique, le tortionnaire a mouillé d'abord son corps en versant sur lui un seau d'eau. Des fils électriques se terminant par des pinces et reliés à une puissante source de courant électrique, ont été appliquées sur les parties sensibles du corps : lobes d'oreilles, mamelons, parties génitales. C'était une douleur aiguë qui tétanisait tous ses muscles et qui les tordaient plus longuement, malgré ses solides attaches au banc. Les douleurs ont été atroces mais une idée restait claire en lui ne rien leur dire, ne les aider en rien . Et cela m 'a profondément choqué .

Il y a aussi quelque chose d'autre que je trouve horrible : la torture psychologique, c'est aussi difficile à endurer : j'ai entendu dire qu'on menaçait les prisonniers de ramener leur épouse, leur mère où leur sœur et de les violer devant eux. Je ne comprends toujours pas leurs actes inhumains.

Après tous ces exemples je voudrai que vous preniez conscience de la dangerosité de cette lutte, méfiez-vous de tout le monde et ne faites confiance à personne !

J'espère que vous prendrez la suite de mon combat et que vous n'aurez pas peur d'affronter toutes les épreuves que Dieu vous infligera. Ne vous inquiétez point pour moi, je serai toujours à vos côtés où que vous soyez.

Je vous aime très fort vous serez toujours présents dans mon cœur… Ayez confiance en vous et ne désespérez.

Votre père qui vous aime,

Jean Amrouche

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