L’Outre-Mer français, une France en miniature ?
Par Raze • 8 Février 2018 • 1 944 Mots (8 Pages) • 570 Vues
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Enfin, les facteurs économiques prouvent encore des différences notables entre l’Outre-mer et la France métropolitaine. Les économies ultra-marines reposent sur un nombre réduit de secteurs économiques. L’agriculture demeure incontournable et se caractérise par une grande spécialisation des productions (ex : banane, canne à sucre, ananas). Le tourisme représente une source déterminante d’activités directe (ex : hôtellerie, excursions) et indirectes (ex : restaurants, magasins). D’ailleurs « le tourisme est devenu la principale richesse de la France d’Outre-mer ». Le secteur du bâtiment soutient également la croissance économique de ces espaces, profitant de la mise en place de dispositifs de défiscalisation propres aux Outre-mer. A noter que la Guyane et la Nouvelle-Calédonie possèdent chacun un secteur d’activité très dynamique, respectivement l’industrie spatiale et la production de nickel. Aussi, le secteur public contribue grandement au PIB de ces régions. Ainsi à La Réunion, la part de la fonction publique est de « 30,4% de l’emploi salarial total contre 20,3% en métropole ». Mais, le niveau de vie demeure globalement inférieur à celui de la métropole : les PIB des départements d’Outre-mer sont tous inférieurs à 75% à celui de la métropole. A La Réunion, le PIB/habitant est même « deux fois inférieur ». Aussi, le niveau de chômage est deux à trois fois plus élevé dans les Outre-mer qu’en métropole. A La Réunion, il s’élève « à 28,9% de la population active fin 2010 ». Par conséquent, les aides de l’Etat sont beaucoup plus fortes que dans n’importe quelle région de l’hexagone. Les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) sont proportionnellement plus nombreux. Les caractéristiques physiques (éloignement, isolement) et socio-économiques font que ces espaces reçoivent aussi davantage d’aides de la part de l’Etat (contrat de plan Etat-Région) et de l’Union européenne (Fonds structurels et Fonds européen de développement économique régional). Ces crédits constituent un puissant levier de développement pour les départements d’outre-mer.
Mais à côté de ces multiples différences, ces espaces se « rapprochent » également de leur métropole par un certain nombre de ressemblances, peu abordées dans les documents proposés.
En tant que territoires français, l’Outre-mer est assujeti à la même législation qu’en France. La Constitution, le code civil, le code du travail sont exactement les mêmes dans les cinq départements d’Outre-mer. L’Euro est la monnaie commune. Le statut un peu particulier des collectivités et des pays d’Outre-mer leur confère une certaine souplesse législative et monétaire. Un préfet est mandaté par l’Etat pour assurer la continuité territoriale et donc l’application des politiques nationales au sein de ces espaces, même si là encore, une certaine autonomie est conférée aux COM et aux POM qui disposent, parallèlement, de leur propre assemblée locale. Les citoyens d’Outre-mer partagent les valeurs de la République telles la laïcité, l’égalité, la liberté d’expression et de culte. Ils participent bien entendu à toutes les élections : présidentielles, européennes, cantonales, communales. La majorité des partis politiques français (Ex : UMP, Parti socialiste, Modem, Front national) y sont représentés, ce qui témoigne une fois de plus des liens étroits avec la métropole.
La France se doit d’intervenir, d’aider et de diriger ses terres comme elle dirige sa métropole. Aussi, ces terres et ses habitants étant sources de richesses pour le pays, la France se doit de les protéger. C’est pourquoi, elle intervient dans de nombreux domaines. Les grandes orientations et mesures sociales, économiques ou écologiques y sont donc appliquées. On retrouve les établissements scolaires suivant le programme français « à la lettre » : les collégiens et les lycéens sont amenés à passer leur Brevet des collèges et leur Baccalauréat comme n’importe quel Français. Plusieurs universités proposent aussi des diplômes reconnus. La présence des agences nationales pour l’emploi (ANPE) ou de la Sécurité sociale, pour ne citer qu’elles, constitue un autre point commun avec l’Hexagone. La sécurité et l’ordre sont assurés par la Police nationale, la gendarmerie mais également les militaires présents dans ces régions.
Dans le domaine économique, le rôle de l’Etat est crucial : la part de l’emploi dans la fonction publique (dont nous avons parlé précédemment) contribue à la croissance du PIB local. De façon plus générale, l’économie de l’Outre-mer reste dépendante, un peu comme à l’époque coloniale, de la métropole qui conserve le monopole. La présence de grandes surfaces (ex : Auchan, Carrefour, Leclerc) ou d’autres marques bien connues de la métropole (ex : le boulanger Paul, le prêt-à-porter Jennyfer) démontrent bien ce phénomène. Les élites locales, d’origine européenne, n’ont d’ailleurs fait qu’accentuer cela, au détriment d’un développement autonome.
En matière de défense de l’environnement, les mêmes lois et règlements sont appliquées. La France prend conscience de la richesse du patrimoine écologique de ses territoires et entend la préserver. Par exemple, elle ne tergiverse pas lorsqu’il s’agit de délimiter des réserves marines comme à La Réunion ou en Nouvelle-Calédonie, ou des parcs naturels comme dans la forêt amazonienne guyanaise.
Pour conclure, nous voyons bien que la réponse à la problématique initiale est loin d’être évidente. Comparer l’Outre-mer à une « France en miniature » est de fait bien trop réducteur. Certes, les points communs sont multiples du fait de leur simple appartenance à la France, mais les différences le sont également de part leur insertion dans des contrées géographiques spécifiques, de leur Histoire, de leur société et de leur niveau de développement. Le contenu des deux textes proposés, principalement axées sur les différences, nous permettait d’extraire des données pertinentes, mais ne constituait, en aucun cas, une source d’informations suffisante pour aborder le sujet dans toute sa complexité.
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