L'Europe entre les Deux Grands pendant la guerre froide
Par Raze • 6 Mai 2018 • 2 713 Mots (11 Pages) • 629 Vues
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Après avoir vu comment la guerre froide a pu, petit à petit, se mettre en place en Europe, nous allons maintenant voir comment l’Europe a pu réagir face à cela
De 1955 jusqu’au début des années 1980, l’Europe a gagné un nouveau rôle dans un nouveau contexte. Jusqu’à là au cœur-même de la Guerre Froide, elle va profiter de quelques moments de répits, tels que la coexistence pacifique (doctrine de politique extérieure soviétique, pour limiter l’affrontement avec les Etats-Unis) puis la Détente (reconnaissance mutuelle entre les deux blocs ; négociations continues, accords diplomatiques et échanges commerciaux/culturels entre les deux camps). C’est alors que les tensions, jusqu’à-là réservées à l’Europe, changent de terrains. Cela gagne donc l’Asie, avec la guerre du Corée de 1949 à 1953. Ce fut une guerre civile qui a opposé la Corée du Nord, soutenu par la Chine et l’Union soviétique et la Corée du Sud, soutenu par les Nations Unis dont les Etats-Unis et la France. En dehors de l’Europe et sans affrontements directs et clairs entre les deux camps, américains et soviétiques se livrent un combat sans fin à travers des guerres, comme la guerre du Corée donc mais aussi celle du Vietnam, où là aussi, américains et soviétiques s’opposent en soutenant respectivement la Corée du Sud et la Corée du Nord, en plein affrontement civil. Cette opposition entre soviétiques et américains se fait aussi sur le sol américain, comme à Cuba ou au Nicaragua. Grâce aux affrontements qui ne sont plus localisés qu’en Europe, elle peut alors reprendre son souffle et commencer à penser à une reconstruction et un renforcement de chaque pays européen.
L’Europe, se sentant moins impliquée dans la Guerre Froide, tant du côté est qu’ouest, affiche une certaine volonté d’autonomie. Du côté de l’Europe de l’Ouest, De Gaulle conteste la supranationalité américaine dès les années 1960 avec, notamment, le retrait de la France dans l’OTAN ou même avec des voyages qu’il fait dans le bloc est pour y montrer son attachement. L’Europe de l’Ouest a surtout su se construire avec des élargissements, pendant la Guerre Froide, en 1973, 1981 et 1985. Pour montrer sa détermination, l’Europe a procédé également à des approfondissements, comme avec la politique agricole commune. Du côté de l’Europe de l’Est, les choses se mettent à bouger également avec, notamment, l’insurrection de Budapest en 1956, qui désigne la révolte nationale spontanée contre la Hongrie et ses politiques imposées par l’URSS. Les soviétiques sentent que la Hongrie leur échappe car les hongrois ne veulent plus vivre dans un pays communiste. Le peuple hongrois s’est donc soulevé et il y a eu plusieurs dizaines de milliers de morts lors de combats de rue. L’autre événement qui montre que l’Europe de l’Ouest est en train de bouger est le printemps de Prague, en 1968, où le parti communiste tchécoslovaque introduit le « socialisme à visage humain » et prône une relative libéralisation. Dubček, alors au pouvoir, introduit la liberté de la presse, d’expression et de circulation dans la vie politique. L’URSS se doit de réagir face à un pays qui ne veut plus suivre les règles et occupe Prague pendant un temps. Même si l’Europe tente de se détacher et de s’autonomiser face aux 2 grandes puissances, l’autonomie reste relative car elle reste au centre des décisions et des actions prises par les américains et les soviétiques. L’Europe a donc échouée et s’est soumise aux pouvoirs des deux grands comme lors de la crise de Suez en 1956, lors de la construction du mur de Berlin en 1961, ... Finalement, l’Europe a cédé sous la pression et le poids de ces deux pays colossaux.
Même si l’Europe a eu un rôle de soumis et d’émancipateur par rapport aux 2 grands, c’est sur ce continent que la volonté de paix, ou du moins d’un apaisement, fut la plus manifeste. Tout d’abord, en 1969, le chancelier de l’Allemagne de l’Ouest, Willy Brandt, a mis en place une nouvelle politique étrangère, la Ostpolitik, qui veut dire « politique vers l’Est ». Cela conduirait à une politique de rapprochement et de détente entre l’Allemagne de l’Ouest, l’URSS et ses alliés du pacte de Varsovie. S’est suit, quelques années plus tard, une réconciliation avec la Pologne (1971) et à une reconnaissance mutuelle entre RFA et RDA (1972). Egalement, sont signés les accords d’Helsinki par 35 Etats, dont les Etats-Unis et l’Union soviétique, pour essayer d’améliorer les relations entre le bloc communiste et l’Occident. Les deux partis sont donc satisfaits puisqu’ils ont obtenu le respect des Droits de l’homme, qui représente un succès américain, mais aussi la non-ingérence dans les affaires intérieures, qui représente une victoire pour les soviétiques. Tous ses accords signés, mesures prises et mutations dans les pays européens, tant prosoviétiques que pro-américains, montrent clairement que le dénouement de la Guerre Froide est proche et que cela se fera, certainement, en Europe.
Après avoir analyser le double rôle de l’Europe dans la Guerre Froide, nous allons maintenant voir comment l’Europe a pris le dessus sur le conflit ouest-est
Dans les années 1980-1991, le système communiste commence à s’essouffler et c’est ce que les américains essayent de combattre depuis le début. La Pologne va connaître un succès lors de sa séparation d’avec son parti. Elle ne reconnaitra plus, alors, la légitimité de l’autorité à laquelle elle devait se soumettre jusqu’alors, c’est-à-dire le communisme. Lech Walesa, prix Nobel de la paix, était un ouvrier polonais des chantiers navals de Gdansk et a créé le premier syndicat non communiste dans un pays socialiste, Solidarnosc. Avant lui et son action, ce pays communiste était privé de liberté et était soumis à d’importantes pénuries. La Pologne remue et l’Occident en a conscience : on va élire un pape polonais, Jean Paul II, qui va être le pape le plus populaire de tous les temps mais sera élu pour des raisons politiques. Cela a donc donné de l’espoir au peuple polonais. Partout à l’Est, alors sous la tutelle soviétique, les accords d’Helsinki ont permis l’action des dissidents, comme ce qu’a fait la Pologne. Cela fonctionne très bien, au niveau internationale et l’URSS semble se réduire petit à petit. Cela montre que le système soviétique commence à se détériorer et de se fissurer de l’intérieur.
Durant ces années, on assiste à une nouvelle façon de penser qui est la volonté d’abolition du système communisme. Cela trouve un large écho en Allemagne, qui devient un nouveau symbole après avoir été le cœur des affrontements indirects entre américains
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