Cours d'histoire des institutions
Par Orhan • 8 Novembre 2018 • 31 013 Mots (125 Pages) • 601 Vues
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Il faut sortir de la caricature de la Révolution du petit peuple se soulevant
II.LES CAUSES : LES TRANSFORMATIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES.
Ce sont les transformations qui ont lieu dans la deuxième moitié du XVIIIème.
1.Remarques d’ensemble sur la société de l’Ancienne France
a.la description générale de la société d’Ancien Régime.
La société d’Ancien Régime est marquée par un certain immobilisme social. La France est à cette époque le pays le plus peuplé de l’époque avec 20M d’habitants au début du XVIII, la population est rurale on estime que 85% de la population vivent à la campagne et de la campagne.
La situation de la population à la campagne est difficile, même si elle ne représente pas tout le monde et il existe 3 ordres : le Tiers état composé de la bourgeoisie et du peuple, la noblesse qui est principalement un ordre héréditaire composé de famille plus ou moins prestigieuse environ 2% de la population, qui tirent leurs revenu des terres qu’ils possèdent et de privilèges, et enfin le clergé ordre privilégié auquel on accède par vocation, c’est un ordre riche (10%du territoire lui appartient).
Le monde urbain est en quantité infime par rapport aux campagnes avec quelques très rares villes qui dépassent les 50000 habitants avec seulement Paris qui possède un demi M d’habitants. Elles sont peuplées d’un milieu d’artisans et commerçants qui exercent dans les corporations. On y trouve aussi un prolétariat urbain qui se livre à des travaux journaliers, la bourgeoisie très variée sociologiquement pas très dynamique.
La société n’est globalement pas très dynamique.
b.les facteurs d’immobilisme
-les privilèges : ils concourent à l’immobilisme, fondé sur l’idée de lois privées applicables à un groupe considéré. Il y a également des privilèges accordés à certaines villes, par exemple sur le plan fiscal mais également des privilèges accordés à certains groupes professionnels (exemption de taxe, monopole d’activité…). Les corporations sont dotées de la personnalité juridique et s’administrent elles-mêmes. Une corporation va disposer de sa propre police, sa propre justice et bénéficie d’un monopole d’exercice de la profession. L’état monarchique était très favorable au système des corporations car elles participaient à l’ordre, car il existait une réglementation interne. Toutefois ce système à des influences négative sur la fixation sociale car elles empêchent les autres individus d’exercer la profession et brident l’initiative économique.
-l’attitude de la bourgeoisie : très particulière, elle présente des caractéristiques spéciales elle est étroitement imbriquée dans le fonctionnement de l’état car beaucoup de bourgeois sont propriétaire d’un office public qui donne un certain nombre de prérogatives publiques, un grand nombre d’homme de loi et sont à l’écart des activités économiques car on ne peut exercer une fonction de service publique et des activités commerciales. C’est une bourgeoisie qui ne se considère pas comme un groupe à part entière et ne se revendiquent pas comme telle et font preuve de mimétisme ou cherche à entrer dans la noblesse.
2.les évolutions observées dans la deuxième moitié du XVIIIème
a.la croissance démographique et le rajeunissement global de la population.
La population française va augmenter très fortement, 20M en 1700 à une population de 26M en 1789. Recul de la mortalité, meilleure nourriture, meilleure hygiène et meilleure médecine et recul des grandes épidémies. Cette croissance pousse à la Révolution. La croissance démographique s’accompagne d’un rajeunissement de la population et les moins de 30ans sont devenus majoritaires avec pour conséquence directe un renforcement des tensions sociales et de la capacité de contestations.
b. l’apparition d’une certaine mobilité géographique
C’est un phénomène que les historiens ont découvert en étudiant les registres d’états civils et la population française avait fait preuve d’une grande stabilité géographique : on vivait et mourrait dans le même village. C’était vrai en France mais un changement se produit dans la seconde moitié du XVIIIème et on voit un phénomène de migration et visiblement un certain nombre d’individus se sentaient à l’étroit dans le cadre de leur village qu’ils vont quitter et vont au cours de leurs vies se déplacer. C’est un phénomène nouveau. L’ensemble de la population n’est pas concerné mais on observe le phénomène chez les ouvriers agricoles qui vont se déplacer en fonction des offres de travail, les soldats également et surtout des phénomènes de vagabondages qui se multiplient et globalement des individus n’ont plus d’attaches locales très forte et c’est un facteur de désordre pour la société car ils vont échapper à un certain nombre de contrôle traditionnels (famille, voisins, locaux, église) et toutes ces structures perdent de leurs autorités. Les répercussions sont multiples concernant la famille : traditionnellement on estime 2% de naissances illégitimes la première moitié du XVIII et 10% la seconde moitié. C’est le signe du recul de ces structures traditionnelles d’encadrement.
c.les grandes mutations économiques et industrielles
Ces mutations sont de plusieurs ordres :
-une augmentation de la production, cette augmentation ne se situe pas dans le secteur agricole on la retrouve dans le secteur industriel qui est d’abord localisée géographiquement et que dans certains secteurs de l’économie : le textile et les exploitations du sol (ressources minières). Ces transformations économiques ne provoquent pas une augmentation générale des salaires mais uniquement l’augmentation des revenus de quelques favorisés ce qui va creuser le fossé social. Ce développement est faible par rapport à l’Angleterre qui à cette époque est la première concurrente car elle a connu la révolution industrielle avant nous.
-développement important du commerce extérieur : la balance commerciale de la France est excédentaire, due au commerce colonial qui a été multiplié par 13 en un siècle.
-libre concurrence avec l’Angleterre
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