Construction historique de l’Etat et du politique
Par Matt • 21 Février 2018 • 1 858 Mots (8 Pages) • 763 Vues
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Bourdieu explique comment l’école vient légitimer les inégalités sociales initiales : si le système scolaire vient faire perdurer les inégalités sociales initiales, on comprend comment la société est une société de reproduction des inégalités sociales.
- L’Etat comme construction historique
Quatre grandes caractéristiques du pouvoir féodal
- Une faible institutionnalisation du pouvoir politique
- Une forte patrimonialisation du pouvoir : pouvoir politique détenu et transmis comme un bien privé (comme la richesse, les terres, les propriétés…).
- Une importante fragmentation du pouvoir : des centaines de seigneuries indépendantes les unes des autres, constituant une multitude d’unités politique, juxtaposées les unes aux autres, en concurrence.
- Une faible stabilité de ces unités politiques : unités constamment redéfinies au gré des guerres, des mariages, des alliances etc.
= c’est sur ces quatre caractéristiques que s’oppose le système féodal à l’Etat.
Comment à partir de là l’Etat va s’imposer ?
- La dynamique du phénomène étatique
- Norbert Elias va illustrer ce processus de centralisation, de stabilisation en proposant un modèle d’interprétation de ce processus : la question qu’il se pose, l’objet de son ouvrage « la dynamique de l’occident » est Comment un centre politique aussi fort est apparu ?
A partir du XIIIème siècle l’espace européen va connaitre un processus conduisant à l’émergence de l’Etat moderne, basé sur une dynamique concurrentielle : les unités politiques vont progressivement se réduire sous les effets des guerres et des alliances. Les plus grandes unités politiques vont absorber ou éliminer les plus petites = processus monopolistiques, conduisant à l’émergence de quelques grandes seigneuries. Au terme de cette dynamique, il n’en reste plus qu’une seule, exerçant le pouvoir en situation de monopole, qu’on appellera l’Etat.
- Les ressources fiscales permettent de financer les ressources militaires = aident à faire la guerre. Les ressources militaires permettant d’obtenir les ressources fiscales = elles se compensent et sont complémentaires.
- Deux ressources clés dans la construction du monopole étatique, dans le processus de centralisation.
- Durant le M-A, les seigneuries n’avaient pas de légitimité à soutirer de l’argent.
- L’Etat s’est donc construit sur la guerre : il mettra donc en place une bureaucratie pour coordonner les opérations militaires.
La guerre et ses exigences administratives & militaires sont un facteur déterminant dans l’avènement et l’affermissement du phénomène étatique.
- Vision très différente des partisans de la théorie du contrat social où l’Etat est le fruit de la volonté des individus.
Dans la théorie du consentement, volonté de vouloir arriver à cette forme. Dans la théorie d’Elias, on n’a pas voulu arriver à cette forme = l’Etat est un accident, on n’a pas voulu y arriver car point de volonté et point de consentement.
- On fait advenir la forme monopolistique, elle rend nécessaire et légitime l’impôt : si on remet en cause l’impôt, c’est par son montant mais non pas par son existence.
- Le prélèvement fiscal a une double justification :
● nécessité de faire la guerre = moyen d’assurer les intérêts d’une collectivité, distincte des intérêts particuliers des individus.
● s’exerce au profit d’une institution et non au niveau d’un individu, le rendant beaucoup plus légitime.
- Dans la construction étatique, lien étroit entre :
● la guerre
● émergence de la fiscalité
● légitimation du pouvoir central
● développement de l’administration
● institutionnalisation de l’Etat
= caractéristiques liés.
- L’Etat-nation
- Vision de Johann Herder (1744-1803) : poète et philosophe allemand. Une des figures fondatrices du mouvement romantique.
« La providence a admirablement séparé les nations non seulement par des forêts et des montagnes mais surtout par les langues, les goûts et les caractères ».
Vision reposant essentiellement sur des bases linguistiques et ethniques : cette idée de naturel et cette idée de communauté reposant sur les langues, les goûts =, les caractères soit sur des bases linguistiques et ethniques.
Conception éthlisiste de la nation : seuls ceux qui ont hérité de ces caractéristiques ethno-naturels ont vocation à devenir membre de la nation.*
Nation = « communauté fondée sur une ethnie ».
- Vision d’Ernest Renan (1823-1892) : philosophe et historien français. Professeur au Collège de France et membre de l’Académie française.
« L’homme n’est esclave ni de sa race ni de sa langue ni de sa religion ni du cours des fleuves ni de la direction des chaînes de montagne ».
S’oppose à la conception du naturel de Herder : la nation ne se base pas sur une langue, sur une religion, sur la géographie.
A ce moment-là, la nation est « une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit, chaude de cœur, créant une conscience morale qui s’appelle une nation ».
Elle se définit par le désir clairement exprimé de vivre ensemble, ce qui amène Renan à dire que « l’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours ».
Définie comme une communauté fondée sur une association volontaire.
- Deux conceptions idéal-typiques de la nation avec deux représentations différentes, aussi des représentations abstraites, construites à partir de traites caractéristiques
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