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Boycott Olympique 1980

Par   •  23 Septembre 2018  •  3 554 Mots (15 Pages)  •  492 Vues

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Toutefois, le désir du gouvernement n’était pas le même que celui des athlètes, ceux-ci voulaient être de la compétition. Cette différence d’opinion entre les deux partis retarda donc l’annonce officielle du boycott américain. Le gouvernement américain a dû attendre jusqu’au 13 avril lorsque le Comité Olympique des États-Unis vota finalement en faveur du boycott.[15] Le lendemain, suite à cette décision du Comité Olympique, le gouvernement américain adopta enfin une résolution qui stipulait que les États-Unis n’allaient pas envoyer d’athlètes en Union Soviétique. Suite à l’annonce officielle du boycott par les États-Unis, d’autres pays ont suivi le pas. Au final, 62 nations boycottèrent les J.O de Moscou et 81 y participèrent.[16]

Bien que l’invasion de l’Afghanistan ait été l’élément déclencheur de la décision américaine, il ne faut pas croire pour autant qu’une partie de la communauté internationale fût contre la tenue des J.O à Moscou qu’à cause de cela. Toutefois, il est important de souligner l’importance de l’événement, car sans celui-ci il y aurait peut-être eu un boycott, mais son ampleur aurait été beaucoup moins considérable. En effet, l’invasion afghane a fait pencher la balance pour certains pays car au départ la communauté internationale n’était pas totalement opposée à la tenue des J. O à Moscou. On peut plutôt caractériser les réactions comme mitigées, mais pas totalement négatives. D’un côté, il y avait ceux qui étaient optimiste face à la tenue des J.O au cœur de la machine communiste. Cet engouement s’est toutefois fait davantage ressentir du côté britannique qu’américain. Comme le soutien Christopher Booker, de nombreux journaux britanniques tels le Times de Londres et le Guardian ont tenu des commentaires positifs lorsque Moscou a été officiellement désignée comme ville hôte des Jeux : « In London The Times pronounced in measured tones : ‘It is on balance good that Moscow has been chosen as the meeting place for the 1980 Summer Games.’ The Guardian spoke even more warmly : ‘The achievements of Soviet sportsmen are so great that Moscow should long since have received the right to organize the Olympics and the IOC should have taken such a decision earlier.’ The Daily Mirror, in the more robust traditions of popular journalism, simply told its readers : ‘It’s caviar and vodka for the people’s games.’ »[17]

À l’opposé, une partie de celle-ci s’est mise à craindre et à s’opposer contre la tenue de cet événement dans un pays socialiste.[18] James Burnham du National Review dénonçait d’ailleurs que les Jeux de Moscou allait être une opportunité pour les communistes de faire de la propagande, comme l’avais fait les nazis en 1936.[19] Cette peur de la propagande fut d’ailleurs l’un des facteurs qui poussa plusieurs pays à boycotter les J.O de 1980 : « The real reason why so many people were suddenly in favor of a boycott seemed to be something rather more general : they had woken up to the possiblity that the Olympics, at at Berlin in 1936, were going to be used as a huge propaganda exercise to glorify and whitewash a hypocritical, aggressive and inhuman totalitarian regime. »[20]

Burnham et plusieurs autres avaient raison d’avoir peur de la propagande communiste, car comme l’explique Barukh Hazan, l’URSS savait pertinemment que les J.O de Moscou était l’outil idéal pour promouvoir le communisme et faire rayonner leur pays : « The Soviet Union is aware of the tremendous propaganda potential of hosting the games, both as an opportunity to expose thousands of foreign athletes to other instruments of Soviet propaganda and as a means to facilitate the activity of the Soviet propaganda machine, by focusing world attention on Moscow, creating interest in the Soviet Union and promoting good will toward it. »[21]

En effet, l’événement sportif offrait l’opportunité à l’URSS de diffuser leurs messages au plus grand auditoire qu’elle n’a jamais eu. Comme le souligne Barukh Hazan, il existe toujours un auditoire pour le sport et ceux-ci sont toujours prêts à regarder les meilleurs s’affronter sur leur télévision.[22] De plus, les J.O est l’événement le plus regardé de la planète, ce qui fait du sport l’instrument idéal pour la propagande : « No other instrument of propaganda commands such a huge audience. It is not only a question of the number of spectators who may attend an event, but the hundreds of millions who watch major sports events on television. The Olympic games command greater audiences than any other international event […] The importance of these huge audiences is underscored by the skimpy audiences garnered by other instruments of Soviet propaganda »[23]

Le sport est aussi l’instrument parfait pour la campagne de propagande soviétique, car il investit l’auditeur personnellement et émotionnellement, permettant ainsi de plus facilement véhiculer des messages dans l’esprit de la personne qui regarde la compétition.[24] Hazan résume l’importance du sport comme moyen de propagande et jusqu’à quel point celui-ci est effectif : « Sport is not merely just another instrument of impregnational propaganda. It is a medium that may simultaneously embrace billions of people, an unsuspecting audience whose absorption screen is exposed and vulnerable and whose mental defenses against propaganda are completely down […] It is an instrument capable of evoking admiration for the winners and the social system that has produced them, and promoting further interest in other facets of this system. No other country understands that better than the Soviet Union. »[25]

On constate donc que les J.O de 1980 était ce qu’il fallait aux Soviétiques pour diffuser leur idée de grandeur, elle qui était emblématique des J.O de Moscou. Le pouvoir soviétique avait l’outil nécessaire afin de montrer au monde entier les succès du socialisme. Jamais auparavant une telle opportunité ne s’était présentée pour l’État moscovite et les leaders du pays savaient pertinemment qu’ils devaient capitaliser sur cette chance. Christopher Booker explique l’importance de la tenue des J.O de 1980 à Moscou pour les dirigeants russes : « But, as the Soviet leaders well knew, an Olympics in Moscow would be more than just another Games, more than just a sporting occasion. It would be a symbol, both to the world at large and to the multitude of peoples over whom those leaders held sway. It would be a chance to show off Moscow and the glorious achievements of Russian Socialism in a way that had not been possible in all the sixty years since the Revolution. »[26]

Cet élément de propagande était très important pour les Soviétiques,

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