Les Etats-Unis, de 1945 à nos jours
Par Raze • 23 Octobre 2018 • 3 547 Mots (15 Pages) • 532 Vues
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Suite à cette grave crise, les États-Unis et l'URSS entrent dans une période qualifiée de détente.
Kennedy propose la doctrine des représailles graduées c’est-à-dire proportionnelles à l’attaque pour éviter le déclenchement d’un conflit nucléaire. Par ailleurs afin d’éviter tout risque de malentendu entre les deux grandes puissances, un « téléphone rouge » c’est-à-dire une ligne directe est installé à la Maison Blanche et au Kremlin en 1963.
La coopération entre les Etats-Unis et l’URSS se renforce dans le domaine économique. Les Etats-Unis vendent des produits agricoles (blé à l’URSS non autosuffisante) mais aussi des marchandises industrielles (biens de consommation car l’URSS ayant mis l’accent sur l’industrie lourde est déficitaire en ce domaine et doit contenter une population qui vit de plus en plus mal cette situation).
La coopération est également scientifique et technologique. Les deux pays se livrent depuis le début des années 1960 à une « course à l’espace ». Les Russes ont été les premiers à envoyer un homme dans l’espace (Gagarine, avril 1961). J.F. Kennedy lance les programmes spatiaux Apollo dont l’objectif est la lune. La NASA est créée. En 1969, des astronautes américains plantent le drapeau national sur le satellite de la Terre. En 1975, la mission spatiale Soyouz-Apollo est un exploit technologique tout autant que la démonstration la plus spectaculaire de la Détente et de la coopération russo-américaine.
Conscients de leur potentiel de destruction réciproque, les deux adversaires entament des négociations pour stopper la course à l'armement dès les années 1960 et signent les accords SALT1 (1972) et SALT2 (1979).
II. De l’effacement relatif à la réaffirmation de la puissance (1965-1990)
A. L’interventionnisme américain
1. Des interventions à risque
En 1954, les accords de Genève mettent fin à l’Indochine française et fondent quatre Etats en Asie du sud-est : le Laos, le Cambodge, la République démocratique du Nord Vietnam (RDVN) et la République du Viet Nam au sud (RVN). Les Etats-Unis, malgré une aide apportée quoique tardive à la France dans cette guerre coloniale, n’ont pu empêcher la création de cette république du Nord Vietnam communiste ce qui augmente le nombre des pays communistes en Asie. Dès 1957, la RDVN, dirigée par Ho Chi Minh, utilise le parti communiste vietnamien installé au Sud, pour la libération du Sud Viet Nam afin de mener une guérilla pour réunifier le pays. Afin de soutenir le Vietnam du Sud, l’engagement américain augmente. Malgré les forces déployées, les États-Unis ne viennent pas à bout de la guérilla Viêt-Cong ni de l’armée de la République du Nord Vietnam soutenues par les russes et les chinois.
Les Etats-Unis s’enlisent dans une guerre de moins en moins soutenue par leur opinion publique. Le massacre de Mÿ Lai, le 16 mars 1968, accentue la montée du pacifisme aux Etats-Unis et dans le monde. Ce conflit est télévisé et les Américains se rendent compte de l'horreur de ce conflit dont ils se demandent s'il est réellement légitime.
La violence des combats, les répercussions sur les populations civiles, les moyens employés (bombardement au napalm, pulvérisation d'agent orange) poussent de nombreux Américains et Occidentaux à opposer l'action des États-Unis aux valeurs que l'Amérique est censée incarner.
De plus, ce conflit provoque une diminution des stocks d'or américains; et en 1971, Nixon est obligé de suspendre la convertibilité du dollar instaurée à Bretton Woods en 1944.
Après 15 ans de combats (1957-1973), l’intervention directe des Etats-Unis prend fin avec la signature des accords de paix de Paris le 27 janvier 1973 entre les Etats-Unis, le Vietnam Sud et le Vietnam Nord. Cette paix est un échec cuisant pour la politique interventionniste américaine. Le conflit a fait perdre la vie de 58 177 soldats, a causé 153 303 blessés et a couté plus de 111 milliards de dollar.
2. Un interventionnisme douteux
- Depuis le XIXe siècle les Etats-Unis considèrent l’Amérique latine comme « leur chasse gardée ». Ils y ont de nombreux intérêts, tant politiques qu’économiques et stratégiques. Leur intervention s’intensifie avec la lutte contre le communisme pendant la Guerre Froide. Ils apportent leur aide dans la formation des forces armées locales comme de 1967 à 1969 au Guatemala. Ils soutiennent des coups d’Etat: en 1954 au Guatemala le Président Arbenz proche des communistes est renversé par le colonel Castillo Armas qui met en place une dictature militaire avec l’aide de la CIA, en 1964 au Brésil, renversement qui instaure une dictature jusqu’en 1985, le 11 septembre 1973, le général Augusto Pinochet, commandant en chef de l’armée chilienne, prend la tête d’un coup d’état militaire.
- En Afrique, les Etats-Unis soutiennent la décolonisation au nom du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Mais face à l’expansion soviétique, John F. Kennedy instaure une « politique africaine » qui est davantage une politique antisoviétique. L’Afrique devient un terrain d’affrontement entre les deux Grands.
B. Un recul sur tous les plans ?
Dans les années 1970, les Etats-Unis entrent dans une crise de confiance.
Le bloc de l’ouest reste organisé autour des Etats-Unis, même si certains pays marquent leurs distances avec le géant américain. Tout d'abord, la France prend ses distances avec le leader du monde occidental. Elle réalise ses premiers essais nucléaires en 1960, critique le rôle des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam et sort du commandement intégré de l'OTAN en 1966.
Bien qu'elle prenne ses distances avec les États-Unis, la France reste dans le bloc de l'Ouest. Lors de la crise des missiles de Cuba, Charles de Gaulle apporte un soutien très appuyé aux Américains. En RFA, W. Brandt mène une Ostpolitik c’est-à-dire une ouverture à la RDA.
La récession économique, aggravée par le premier choc pétrolier de 1973, les contraint à abandonner le SMI de Bretton Woods en 1971.
Enfin, l’affaire du Watergate en 1972 qui révèle des faits d’espionnage et de corruption de la Maison-Blanche sous le président Richard Nixon participe aussi aux doutes et à un certain déclin du
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