Le sacre de Philippe Ier
Par Christopher • 8 Mai 2018 • 2 781 Mots (12 Pages) • 1 501 Vues
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D'autres sont venus en personne. Il s'agit principalement des vassaux de l'Est et du Nord de l’île de France tels que Raoul de Valois, Herbet Vermandois, Guillaume de Soisson lignes 45-46 et des vassaux du boulonnais comme Gui de Ponthieu ligne 46.
Le duc d'Aquitaine est aussi venu en personne, et avec lui sont présents les comtes de l’Auvergne, de la Marche, de l'Angoumois et le vicomte de Limoges que l'on trouve aux lignes 47-48.
La présence de ces derniers est particulièrement notable, elle prouve que dès l’avènement de Philippe Ier, le midi reconnaissait du point du vue du réseau temporel au moins, la suprématie du roi capétien. Phillipe Ier sera d'ailleurs faire valoir cette suzeraineté sur le midi.
Le seul grand absent de l'assemblée est le duc de Normandie Guillaume Le Conquérant. En effet celui-ci est en guerre contre le roi Henri Ier depuis 1053, contre qui il a remporté d'importantes batailles. Ainsi, par son abstention, il tient à manifester son hostilité au roi de France.
Au sein de l'assemblée, on note en revanche la présence des chevaliers et du peuple mentionnés à la ligne 49, qui sont également venus donner leur approbation du roi.
Donc, de nombreuses personnes assistent au sacre. Néanmoins, certaines ont un rôle plus important que d'autres. Ainsi, le roi Henri Ier tout comme l'archevêque Gervais de Reims ont un rôle principal concernant le sacre, tant dis que le reste de l'assemblée se comporte comme des spectateurs. La composition de cette assemblée nous permet de voir que dès son avènement, Philippe Ier est reconnu comme roi dans la majorité du royaume franc.
II. La force symbolique du sacre :
A° L'organisation de la cérémonie :
Tout d'abord la date du sacre est indiquée de la ligne 1 à la ligne 3.
L'année est 1059 comme l'indique l'an de l'incarnation du Seigneur 1059 en chiffre romain au commencement du texte. L'année 1059 est également précisée par la quatrième année de l'épiscopat de Gervais qui est nommé archevêque en 1055, ainsi que par l'expression indiction douzième.
Cette expression correspond à la périodisation byzantine introduite en Occident par l'empereur Justinien. Une indiction est une période de 15 ans dont le point de départ est l'année 312 .
Ainsi d'après le calcul, on obtient bien l'an 1059.
Ensuite, le 10 des calendes de Juin ligne 2 nous indique qu'il s'agit du 23 Mai de notre calendrier actuel. En effet, les calendes correspondaient au calendrier romain dont la forme de datation perdure durant le Moyen-Age.
Enfin, le sacre a lieu le jour saint de la pentecôte ligne 3. Il s'agit d'une fêté mobile. Mais ici en 1059, le dimanche de Pentecôte tombe bien un 23 Mai. Le choix de la Pentecôte comme jour du sacre a une symbolique. En effet, dans les Actes des Apôtres du Nouveau testament, les disciples de Jésus réunis à Jérusalem reçoivent l'Esprit Saint. On peut donc se dire que l'esprit saint descend sur le roi. De plus, le père du futur souverain Henri I a aussi été sacré un jour de pentecôte.
En ce qui concerne le choix du lieu, le texte, nous indique à ligne 4 que Philippe Ier est sacré devant l'autel Sainte-Marie de l'église cathédrale. Il s'agit donc de la cathédrale Notre-Dame de Reims puisqu'elle est consacrée à la vierge Marie. C'est également dans cette église que s'est fait sacrer Henri Ier.
B° Le déroulement du sacre :
Le sacre est une cérémonie religieuse pendant laquelle on couronne un souverain.
Elle intervient pendant la messe comme c'est précisé à la ligne 5 (la messe ayant commencé).
Ensuite, avant la lecture de l'épître qui est une lecture solennelle, le seigneur archevêque se tourne vers le roi et lui expose la foi catholique en lui demandant si il y croit et si il veut la défendre, comme il l'est précisé de la ligne 6 à 8. En demandant au roi s'il croit ainsi, Gervais s'assure de la catholicité du futur roi.
Philippe répond de manière positive (le roi acquiesçait) ligne 7.On lui apporte donc le texte de son engagement nommé la professio.
Il s'agit de la formule du serment royal. Ainsi bien qu’âgé de 7 ans Philippe li lui même la profession que l'on trouve de la ligne 10 à la ligne 16. De cette professio, qui est un engagement fort devant Dieu et les Saints naît deux promesses. Ainsi, vis à vis de l’Église ; le roi promet de respecter les privilèges des ecclésiastiques et de défendre l’Église. Vis à vis du peuple, il promet de combattre les inégalités et de faire régner la loi et la justice.
De plus cette profesio montre la forte symbolique du sacre. En effet, Philippe commence la lecture de la profesio par je serais avec la faveur de Dieu le prochain roi. Ainsi, on rejoint le thème du choix divin. Le roi est l'élu de Dieu ; possédant ainsi un pouvoir dit thaumaturgique qui lui permet de faire des miracles, mais aussi de se distinguer des Grands Seigneur du royaume en étant plus puissant.
Il dit également à la ligne 10 (au jour de mon ordination). L'ordination est généralement le terme que l'on emploi pour la consécration des prêtres. Ceci est donc une référence précise à la dimension religieuse de la fonction royale.
Ensuite, le roi, comme il l'est précisé à la ligne 18 pose toutes ces promesses par écrit qu'il remet entre les mains de l'archevêque montrant ici sa supériorité face au roi.
Puis, l'archevêque grâce au bâton de saint Rémi évoqué à la ligne 33 élit Philippe comme roi.
Il s'agit de l'unique rite cité dans ce texte. En effet comme on l'a dit dans l’introduction ; il ne s'agit pas d'une ordine, ainsi les principaux autres rites tels que l'onction avec la chrême de la sainte ampoule, la remise de la couronne ou encore l'accolade ne sont pas cités.
Il est important de préciser que Gervais ne donne le titre de roi à Philippe Ier qu'après lui avoir fait jurer d'observer la foi catholique et de maintenir les privilèges de l’église. L'élection ne procède pas le serment
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