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Le rôle des civils dans les deux guerres mondiales

Par   •  28 Février 2018  •  2 411 Mots (10 Pages)  •  598 Vues

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obus et les 140 bombes lâchées sur Anvers en 1914 par les Allemands provoque un exode massif des belges ainsi que de nombreuse victimes. Les exactions exercées par l’armée Allemande tant en Belgique qu’en France firent de nombreux morts parmi des civils soupçonnés d’être des Francs-tireurs et exécutés de façon sommaire. A Dinant, en Belgique, 10% de la population disparaît le 23 août 1914. Le 16 août 1914, des notables sont fusillés à Blégny près de Liège en représailles. En Août et septembre 1914, les Allemands incendient des villages, bombardent des villes, et font 6 000 victimes civiles alors qu’ils avancent en Belgique et dans le nord de la France.

De nombreuses femmes françaises auraient été victimes de viols dès les premières semaines de la guerre, notamment lors de l’évacuation de plusieurs départements après la bataille de la Marne.

Les sous-marins Allemands détruisent les navires marchands, les bateaux de pêche et de ravitaillement des régions envahies, ainsi que les paquebots, dont le plus célèbre est le paquebot Lusitania, paquebot britannique, dont le torpillage qui a fait 1198 victimes provoquera l’entrée des Américains dans la guerre. On trouve dans Le Petit Parisien du 17 Mars 1919 une liste des principales exactions commises par Guillaume II, dans laquelle il est fait état de « massacre de civils […], rapt, torture infligée aux civils, enlèvement de jeunes filles et de femmes pour les obliger à se livrer à la prostitution […] » On trouve dans cette liste 30 chefs d’accusations, la plupart mentionnent des crimes commis contre les civils.

Si le nombre de civils tués lors de la première guerre mondiale est important, il est toutefois sans commune mesure avec le nombre de victimes occasionnés par la deuxième guerre mondiale. On dénombre 50 millions de morts, mais pour la première fois dans l’histoire, 62% des victimes sont des victimes civiles.

Une nouvelle façon de « faire la guerre » apparaît, avec l’utilisation intensive des civils comme cibles lors des bombardements, des rafles, des génocides. Ces morts civiles se retrouvent dans la totalité des pays impliqués, avec de grosses pertes en Asie ou en URSS. L’Europe paye un lourd tribut ; lors des attaques aériennes des Américains, les villes de Dresde et de Düsseldorf seront pratiquement rasées par les bombes incendiaires au phosphore. Les exactions de l’armée Japonaise en Chine commencent dès 1937. Lorsque l’armée Japonaise entre dans la ville de Nankin, elle se livre à des massacres en masse, tuant, violant, mutilant des milliers de victimes.

L’avancée de l’armée nazie s’accompagne de représailles terribles : 500 000 serbes sont éliminé lors de l’invasion de la Yougoslavie, la Grèce est également victime de massacres, et des millions de Soviétiques meurent lors de l’opération Barbarossa, invasion de l’URSS, en 1941.

La deuxième guerre mondiale sera le théâtre de la première utilisation de la bombe atomique des Américains contre les Japonais dont l’activité meurtrière avec les Kamikazes devenait incontrôlable. Le choix même de la ville d’Hiroshima montre à quel point la mort de civils a peu d’importance : la ville est choisie minutieusement comme terrain d’essais ; elle a subi peu de dégâts, les bâtiments sont en bois ; les avions bombardiers sont remplis d’instruments de mesure afin de prendre des photos.

La ville qui contient 400 000 habitants est pratiquement rasée, les morts sont innombrables. A 40 km aux alentours, tout est dévasté. Les survivants sont irradiés, leurs blessures ne guérissent pas et les effets de l’irradiation se feront sentir sur les générations suivantes. Le 9 août 1945, devant la lenteur de reddition de l’empereur Hiro Hito, la ville de Nagasaki disparait à son tour en quelque secondes, à la suite de l’explosion d’une bombe nucléaire de 20 kg de tonnes de plutonium 239. Ce choix de tuer des victimes civiles est délibéré et fait partie d’une tactique de guerre.

Mais la pire expression des destructions de civils sera les génocides observés durant ces deux guerres, avec un génocide d’une ampleur et d’une systémisation encore jamais observées au cours du régime nazi.

En 1894, l’empire Ottoman comptait 3 millions d’Arméniens, 3 millions de Turcs, et d’autres peuples qui vivaient en bonne intelligence. Mais en 1914, il ne restait plus que 2 millions 250 000 Arméniens. Une discrimination ethnique avait été mise en place par les Grands Vizirs qui se succédèrent, avec un paroxysme d’une violence inouïe entre 1915 et 1917. En 1914, la Turquie s’allie à l’Allemagne, et le 24 avril 1914 commence le génocide du peuple Arménien sur une grande échelle. Alors que les Arméniens souffrent déjà d’une discrimination officielle qui fait d’eux des citoyens de seconde catégorie, leur élimination physique est systématiquement organisée. On commence par éliminer les élites en les déportant et en les assassinant, puis on tue les soldats Arméniens. Le peuple Arménien privé de ses défenseurs est alors à la merci des dirigeants. Il semble que les Allemands, omniprésents en Turquie, aient alors expérimenté les camps de déportations en recommandant aux autorités Turques de déporter les populations civiles Arméniennes vers le désert de Syrie.

A la fin de l’année 1916, les deux tiers des Arméniens ont disparu. Hommes, femmes, enfants ont été systématiquement éliminés. On dénombre environ 1 million de victimes.

En 1939, lorsqu’Hitler ordonne de massacrer tous les handicapés, il fait référence à l’extermination Arménienne. Durant la deuxième guerre mondiale, la folie Nazie va mettre en place le plus gros système d’élimination ethnique et raciale. Dès 1925, Hitler expose dans Mein Kampf l’idéologie nazie basée sur une idéologie raciale. Il souhaite, se référant aux modèles de la Grèce ancienne, construire un homme nouveau, dont les caractéristiques physiques correspondent à son idéal de race Aryenne. Le peuple Juif ne correspondant pas à cet idéal, et pour diverses autres raisons d’ordre politique (lutte contre le communisme), les nazis font progressivement mettre en place un processus d’extermination totale des Juifs.

D’abord ostracisés avec les lois de Nuremberg en 1935, les Juifs vont rapidement être victimes de massacres organisés par les Einsatsgruppen, notamment en Europe de l’Est. Les Juifs sont enfermés dans des ghettos (ghetto de Varsovie) où ils ne sont ni approvisionnés, ni soignés, et dont ils ne peuvent pas s’échapper. Les massacres se sont amplifiés en 1941, avec l’invasion de la Russie. Des populations Juives sont exécutées en masse en Pologne et en Russie. Mais l’armée Allemande est psychologiquement

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