Histoire de la france
Par Raze • 16 Décembre 2017 • 23 523 Mots (95 Pages) • 576 Vues
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- Deuxième point de vu, de Marx
L’Etat n’est pas une donnée naturelle et universelle, c’est l’une des formes possibles de l’organisation sociale. Il va au-delà, l’Etat est l’émanation, la création de la société civile. L’organisation de l’Etat est le reflet de l’état des rapports de force sociaux. L’Etat est d’abord et avant tout un instrument de domination. « L’Etat est l’organisme d’une certaine classe, et il fait prévaloir directement la domination de cette classe » (ENGELS). L’intérêt de ce point de vu c’est de proposer une vision dynamique de l’Etat, c’est aussi d’introduire une perspective historique et c’est, enfin, montrer que l’Etat est l’objet d’une concurrence entre groupes sociaux. Ce que l’on retiendra c’est que l’Etat est un construit historique.
- L’apport de Durkhen
Il va proposer aussi une vision dynamique de l’Etat. Il va dégager des lois historiques sur la construction de l’Etat.
Exemple : plus une société se complexifie et plus elle a besoin d’un Etat fort, capable de décider à la place de tout le monde et de rationnaliser sa décision, qui va choisir pour l’intérêt commun. Selon lui, il y a 2 stades dans l’évolution de l’Etat.
- Stade 1 : correspond au Moyen Age en France. On a d’abord affaire à un Etat militaire dont la fonction principale est de défendre et d’agrandir le territoire.
- Stade 2 : l’Etat social. A l’intérieur du territoire, grâce à l’action de l’Etat, règne une paix sociale, celle-ci favorise le développement des échanges et donc complexifie les échanges sociaux et la société va demander à l’Etat d’intervenir pour les réguler au moyen du droit. Etat social=Etat régulateur.
La vision de Durkhen est intéressante : processus d’étatisation (l’Etat se construit petit à petit, se développe et envahit l’espace social).
- Points de vue des anthropologues (étude de l’Homme)
L’anthropologie d’une manière globale : étude des sociétés « autres » (différentes), qui ne sont pas des sociétés modernes. Soit des sociétés primitives, soit l’étude des sociétés traditionnelles. L’idée de l’anthropologie est de montrer qu’il y a un processus de civilisation et il y a des étapes historiques dans ce processus. Exemple : pour passer d’un Etat primitif (sans Etat) à un Etat traditionnel, il faut nécessairement créer un lieu territorial. Une société primitive est basée sur la famille ou clan mais dès lors que se développe la conscience d’appartenir à un même espace territorial, c’est-à-dire à une société connue, l’influence de la famille ou du clan s’affaiblissent. A l’intérieur de cet espace unifié va se développer des institutions qui vont remplacer les actions de la famille. C’est que l’on a affaire a un Etat embryonnaire.
2e élément important : L’existence d’un centre politique selon les anthropologues, l’Etat serait naturellement centralisateur : il concentre les pouvoirs. Dans un Etat traditionnel, la centralisation n’est jamais totale ou parfaite car elle se heurte aux traditions et coutumes locales.
Ce qui permet de passer d’un Etat traditionnel à moderne c’est :
- L’unification et l’uniformité de la société (même droit, même langue).
- Des institutions et administrations neutres et efficaces.
Ce qui caractérise un Etat moderne :
- Concentration des pouvoirs en un seul lieu.
- Forte bureaucratie puissante (administration très hiérarchisée, développée, efficace parce que les agents de l’administration ont intégré le service de l’Etat). Avec la révolution, création du concours administratif donc personnes compétentes pour les postes avec l’apparition du nouveau régime.
- L’habitude prise par l’Etat de réguler l’ensemble des rapports sociaux. Il faut rapprocher cette intervention croissante de l’Etat avec la montée de l’individualisme.
- Sociaux-genèse de l’Etat
Max WEBER est le premier qui en a parlé, dans son célèbre ouvrage « Le savant et le politique », 1919 : il faut concevoir l’Etat contemporain une communauté humaine, qui dans les limites d’un territoire déterminé revendiquait avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime. Autrement dit, l’histoire de la construction de l’Etat est d’abord l’histoire d’une lente et progressive monopolisation de la violence légitime : interdiction de comportement violent. Il s’est positionné comme le seul détenteur de la violence (armée, justice, police).
Le 2e monopole : monopole fiscal. L’Etat a petit à petit accaparé les impôts. Il y a un autre monopole : le capital symbolique qui sont le symbole qui permettent à l’Etat de se faire reconnaitre comme légitime et naturel. Exemple : sous l’ancien régime, les bâtiments publics (Versailles) ; 14 juillet pour démontrer la puissance de l’Etat grâce au défilé militaire.
Capital symbolique : Capacité à produire des symboles pour montrer son autorité.
Il y a aussi le capital juridique : capacité de l’Etat à produire du droit. Seul l’Etat a le droit de dire et faire le droit. Il faut cependant garder à l’esprit que la constitution de ces monopoles s’est faite dans le temps et que l’époque qui nous concerne n’est qu’un moment particulier de ces processus. Ils sont toujours à l’œuvre et on peut dire qu’aujourd’hui ils sont quasiment achevés et remis en cause.
Au-delà de ces monopoles, la construction de l’Etat a aussi à voir avec la distinction elle aussi progressive entre le public et le privé. Avant la Révolution, le roi gère le royaume comme si c’était un bien propre appartenant à sa dynastie. Il n’y a pas ou peu de distinction entre la chose privée et la chose publique. A partir de la Révolution, on passe à un système différent, on va nettement distinguer ce qui est du ressort de l’Etat de ce qui est du ressort du privé. Par exemple, il ne peut plus y avoir de confusion entre l’argent public ou l’argent privé. Autre exemple, développement d’une raison d’Etat. L’Etat existe de manière autonome car il n’est plus rattaché à une personne ou une famille.
Enfin, cet Etat autonome a vocation à uniformiser le
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