Europe: foyer de peuplement
Par Raze • 4 Octobre 2018 • 1 450 Mots (6 Pages) • 507 Vues
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II Des parcours différents
Les métropoles coloniales vont quelquefois inciter certaines populations à migrer vers les colonies (colonies de peuplement, comme l'Algérie où des centaines de milliers de pieds noirs vont s'établir, ou vers des colonies d'exploitation). Grâce aux progrès des moyens de transport, les départs vers d'autres continents vont être facilités. La Grande Bretagne va envoyer des millions de ses filles et fils vers son ancienne colonie américaine ou vers les pays neufs (dominions). Les Irlandais, catholiques, vont s'installer massivement aux Etats-Unis pour fuir la misère de la verte Erin et la famille des pommes de terre liée au mildiou, leur aliment principal.
L'Italie, pays marqué par les inégalités et politiquement fragile du fait de son unification tardive, par crainte d'un embrasement des campagnes et de troubles dans les villes industrielles du Nord, va laisser se développer un fort courant migratoire qui existe depuis un siècle. Certains Italiens vont partir temporairement pour des activités saisonnières (on les appelle les hirondelles) ou définitivement en Amérique latine et du Nord, dans les pays neufs ou en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc).
Les Européens du Nord et de l'Est, ainsi que les Scandinaves partent également en grand nombre. Ils travaillent dans les mines, les industries et se replient quelquefois au coeur de communautés fermées (colonias en Amérique latine, groupes Mennonites).
Les Français partent peu car la France est moins touchée par l'explosion démographique. Seule l'Algérie sera une destination migratoire importante où prés d'un million de pieds-noirs resteront jusqu'en 1962.
III Une arrivée souvent difficile
Le départ scellait souvent une rupture définitive avec le pays d'origine et la famille. Des compagnies maritimes assuraient le voyage à bord de steamers inconfortables pour les plus pauvres, qui avaient dû sacrifier jusqu'à leur dernier sou et quelquefois s'endetter auprès de la famille ou d'usurier pour tenter l'aventure dans l'espoir d'une vie meilleure. Après un premier contrôle avant le départ, ils partaient pour une longue traversée. Certains voyaient leur rêve s'arrêter dès le contrôle administratif après le débarquement. Les porteurs de maladie comme le trachome étaient renvoyés dans leur foyer, les sympathisants anarchistes, les révolutionnaires, les délinquants également . Pour les autres commencer alors la difficile quête de l'Eldorado. Les padroni accueillaient leurs compatriotes italiens, les logeaient, leur trouvaient du travail, moyennant une confortable ponction sur les misérables émigrants, qui s'entassaient dans des "tenments" insalubres. Ils regroupent en communautés au début, en fonction de leur région d'origine (siciliens, Calabrais, Napolitains...). Ils habiteront Little Italy à New York, La Boca à Buenos Aires, Bixiga à Sao Paulo et importent leurs traditions culinaires et la mafia aux Etats-Unis. Certains pays proposaient un lopin de terre aux migrants (WASP souvent) et une petite aide à l'installation. Les anglo-saxons d'origine WASP vont s'imposer comme classe dominante, imposant leur langue et leur religion. Les Irlandais vont se regrouper dans des quartiers spécifiques où ils exercer des métiers durs et mal payés et vont être l'objet de discrimination de la part des WASP. Peu à peu, cependant, ils vont se constituer en une minorité influente. JFK va être le premier président catholique des Etats-Unis.
Ainsi, souvent, migrer signifiait déplacer son lieu de misère quotidienne, mais certains émigrants vont réellement connaitre le rêve américain comme Rockfeller par exemple.
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