Dissertation sur Jean Moulin

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-de Gaulle a besoin de légitimité pour peser face aux alliés

-les mouvements résistants sont hostiles aux partis (jugés dépassés) et se méfient de Londres

Ainsi, Moulin est parachuté en France (peut montrer encore son courage, homme d'action peut être intéressant pour expliquer sa rénomée après sa mort car ne se « cache » pas en Angletterre comme cela a pu être reproché à de Gaulle), le 1er Janvier 1942.

Le 27 Novembre 1942 : création du Comité de Coordination de la Zone Sud qui a pour but de coordonner avec la mouvance communiste les 3 mouvements principaux de la zone libre. Cela donnera naissance aux Mouvements Unis de la Résistance le 26 Janvier 1943. JM cherche avec ce mouvemnt à contenir les velléités de commandement d'henri Frenay, chef du mouvement Combet, D'Astier, chef de libération-Sud et de J-P Lévy, chef de Franc-Tireur.Toutefois, si les mouvements acceptent cette unification des mouvements pour améliorer l'efficacité et leur financement, leurs chefs n'acceptent que difficilement la tutelle militaire de Londres.

Après un bref passage à Londres, il revient en France en mars 1943 chargé de créer le Conseil National de la Résistance, un organe devant coordoner les différents mouvements de la résistance toutes tendance politique comprise et donc de finaliser le difficile processus d'unification. Le 27 mai 1943 a lieu la première réunion, de Gaulle est reconnu comme le chef politique légitime du gouvernement provisoire français et JM se fait admettre comme chef du CNR.

Jean Moulin revêt ainsi un rôle primordial au sein de la Résistance, il est celui qui est chargé d'unir, de fédérer tous les différents mouvements. Rôle à la symbolique très forte, quasi messianique. Contribuera à sa popularité.

III/ Jean Moulin devient une figure emblématique de la République Française

A) Une mort alimentant la légende

21 Juin 1943 durant une réunion avec de nombreux autres chefs de la résistance. Son arretstation fait encore à ce jour l'objet de nombreuses interrogations. Même si un suspect émerge : la venue de René Hardy la réunion alors qu'il n'y est pas convoqué a amené nombre de résistants à suspecter ce dernier d'avoir, par sa présence, indiqué à Klause Barbie le lieu précis de cette réunion secrète. René Hardy, arrêté puis relâché par la Gestapo quelques jours auparavant, est d'ailleurs le seul à s'évader lors de cette arrestation, n'étant pas menotté mais ayant eu juste les poignets entravés par de simples liens. René Hardy est accusé après guerre d'avoir dénoncé Jean Moulin aux Allemands, et comparaît dans un procès en 1947.

Jean Moulin est interné avec les autres responsables de la Résistance à Lyon. Après avoir été identifié, il est quotidiennement conduit au siège de la Gestapoà lyon afin d'être interrogé et torturé par le chef de la Gestapo, Klause Barbie. Il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris.

Officiellement, Jean Moulin meurt de ses blessures le 8 juillet 1943 dans le train Paris-Berlin mais l'acte de décès allemand, daté du 8 juillet 1943 et indiquant Metz comme lieu de décès, est rédigé six mois plus tard, le 3 février 1944. Quant au certificat de décès, il est rédigé le 25 juillet 1943, ce qui laisse planer un doute sur les circonstances de sa mort. Le 9 juillet 1943, le corps d’« un ressortissant français décédé en territoire allemand » — présumé être Jean Moulin — est rapatrié à Paris et aussitôt incinéré. L'urne contenant ses cendres est ensuite déposée auPère Lachaise, avec pour seule mention « Inconnu incinéré, 09-07-43 ».

Ainsi, Jean Moulin meurt jeune, en pleine activité résistante, alors qu'il était conscient des risques encourrus : il a en effet écrit à de Gaulle : « Je suis recherché maintenant tout à la fois par Vichy et la Gestapo qui n'ignore rien de mon identité, ni de mes activités. Ma tâche devient donc de plus en plus délicate, alors que les difficultés ne cessent d'augmenter. Si je venais à disparaître, je n'aurais pas eu le temps matériel de mettre au courant mes successeurs. » donnant sa vie à son combat, pour défendre ses idées et la république, sa mort lui confère ainsi un statut héroïque. De plus, la vérité n'étant toujours pas totalement connue à propos de son arrestation, cela permet d'alimenter les imaginations et contribue à une certaine légende.

B) Après sa mort Jean Moulin devient la figure de la Résistance par excellence et une figure républicaine majeure

19 décembre 1964 : les « présumées cendres » de JM sont transférées au Panthéon, discours d'André Malraux pour l'occasion : Il fait de lui à cette occasion « le symbole » de l'héroïsme français, de toute la Résistance à lui seul en l'associant à tous les résistants français, héros de l'ombre, connus et inconnus, qui ont permis de libérer la France au prix de leur souffrance, de leur vie, et de leur idéologie de liberté. Ce discours composé et prononcé par André Malraux est l'un des plus connu de la République française :

« Comme Leclerc entra aux Invalides avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravenbrusk pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle — nos frères dans l'ordre de la Nuit… »

Jean Moulin devient ainsi le réprésentant par excellence de la Résistance Française, son fameux portrait devenant par exemple un élément phare de la symbolique de la Résistance et étant un des portraits les plus connus.

Le fait que JM se transforme ainsi en figure phare semble s'expliquer car en s'attachant ainsi à un personnage si extraordinaire, cela permet de glorifier la mémoire d'une France combattante et d'effacer la honte de la défaite de 1940 et surtout des agissements du régime de Vichy, surtout une fois toute la vérité