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Croissances, crises et sociétés de 1850 à nos jours

Par   •  30 Janvier 2018  •  2 918 Mots (12 Pages)  •  643 Vues

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Dans le même temps l’agriculture est touchée, notamment en Europe à cause de la concurrence accrue des « pays neufs » (Argentine, Canada, Australie, Brésil…) et les prix mondiaux baissent. C’est pourquoi, face à cela, les Etats décident, à l’exception du Royaume-Unis, de relever leurs tarifs douaniers (protectionnisme) pour protéger leurs économies. Après la Grande Dépression, c’est la seconde révolution industrielle qui va permettre une réelle reprise de l’économie dans les années 1890. Celle ci s’appuie alors sur de nouvelles énergies : le pétrole, l’électricité ou « fée électricité » ainsi que de nouvelles industries telles que l’automobile, la chimie ou l’aéronautique. L ‘agriculture continue sa modernisation grâce à la mécanisation et à l’utilisation des engrais chimiques, le développement des transports urbains permet l’apparition des tramways, bus, métro dans les villes tandis que l’auto passe progressivement du statut de jouet de luxe à une utilisation courant avec Ford aux Etats-Unis, et Renault et Citroën en France. De plus, c’est en 1890, que décolle le premier engin plus lourd que l’air ouvrant ainsi la porte aux futures innovations dans le domaine de l’aéronautique. L’innovation, tant technologique avec des grands noms comme celui de Thomas Edison, que théorique avec la mise en place de nouvelles méthodes de production qui s’illustrent dans le Taylorisme, est alors au cœur du processus.

En effet, le taylorisme a permis, surtout aux Etats-Unis, de produire plus rapidement des produits standardisés. Et dans les régions qui se sont développées dans le cadre de la seconde révolution industrielle, le fordisme du nom d’Henry Ford et le travail à la chaîne pour une production de masse, a permis l’augmentation du pouvoir d’achat des ouvriers stimulant ainsi la demande en biens de consommation.

On distingue alors à cette période l’embryon d’une mondialisation future et souligne la nécessité de la croissance économique au développement. Toutefois l’histoire montre bien que cette croissance est instable et ponctuée de crises. La crise la plus éloquente de ce malaise face au contrôle de la croissance est sans nul doute celle du début des années 30. La crise de 1929, sans confondre avec la dépression des années Trente, n’est pas la première crise du système capitalistique. Mais par ses caractéristiques, elle marque une rupture dans l’histoire du XXe siècle. En effet, le 24 octobre 1929, survient un krach boursier à New York provoquant une crise économique, puis sociale, sans précédent : c’est le « jeudi noir ». Cette crise liée à une spéculation effrénée sanctionne les dysfonctionnements nées de la Première Guerre mondiale à savoir le refus américain d’assumer la charge du leadership : « nous ne somme pas internationalistes, déclare l’ancien président Républicain Théodore Roosevelt, nous sommes des nationalistes américains », mais également la distorsion entre les taux de croissance nationale et les flux commerciaux plus atones, le fossé entre l’offre abondante du fait des gains de productivité et la demande réduite du fait des comportements d’épargne hérités du siècle passé. La décennie des années 20 apparaît de plus en plus comme une période transitoire au cours de laquelle les dirigeants des principaux pays n’ont pas su régler les problèmes nouveaux hérités de la guerre et dont les erreurs de gestion ont pour une part préparé la dépression des années 30. Ce sont ainsi 12 millions d’actions qui ont été offertes à la vente ce jour après un grand mouvement de panique entraînant l’effondrement de la bourse et la faillites de nombreuses banques dont le crédits et les investissement s’arrêtent avec comme conséquence la chute de la consommation et de la production. Par ailleurs, on observe également durant cette période une baisse conséquente de la nuptialité et de la natalité tandis que là encore, tout comme en 1873, c’est par le système bancaire que la crise se propage en Europe dès 1930 et gagnera le monde à l’exception de l’URSS, en deux ans. Les faillites industrielles sont ombreuses : aux Etats-Unis la production industrielle est divisée par deux entre 1929 et 1933, on récence plus de 12 millions de chômeurs aux Etats-Unis en 1932 contre 1,5 millions auparavant, et 6 millions en Allemagne ; un record. De plus, on observe à cette période, l’effondrement du pouvoir d’achat et donc la baisse de la consommation de produits alimentaires entraînant les pays à économies agricoles dans la crise (Brésil, Argentine, colonies etc.).

On relève globalement qu’entre 1929 et 1932, le revenu national des Etats-Unis s’est effondré de 87 à 39 milliards de dollars et l’investissement qui représentait 15% du PNB tombe à 1,5%. C’est ainsi, qu’en cinq ans, de 1929 à 1933, la dépression a détruit les trois piliers principaux de l’économie mondiale : la production, le commerce international des produits et des capitaux et le système monétaire international. La dépression destructrice en termes de richesse et d’emplois s’est développée sous l’effet de sa propre dynamique et d’erreurs politiques, et les différents moyens mis en place pour la surmonter n’ont soit, pas eu l’efficacité attendue soit eu pour conséquences la menace de la paix. La profondeur et surtout la durée exceptionnelle de la crise ont contraint les Etats, même les plus libéraux, à intervenir pour tenter d’en limiter les ravages économiques et sociaux. Ils ont expérimenté successivement ou alternativement deux types de politiques fort différentes. La déflation, pratiquée notamment en Allemagne et en France jusqu’en 1935, qui ne fit que creuser une dépression déjà liée à l’insuffisance de la monnaie et du crédit, puis dans un second temps, la relance de l’économique supposant au contraire l’augmentation des dépenses et l’Etats et donc l’acceptation du déficit budgétaire et la dévaluation de la monnaie pour stimuler les exportations. Préconisée par l’économiste Keynes, adoptée précocement par le Royaume-Uni puis par les Etats-Unis (avec le New Deal), la France au temps du front populaire et l’Allemagne, cette politique a permis une reprise économique partielle sans résoudre tous les problèmes de la crise. On constate également le cloisonnement dangereux de l’économie mondiale souligné après l’échec de la conférence économique de Londres en juin-juillet 1933. En effet, deux camps s’opposent alors, les « pays riches » : Etats-Unis, Royaume-Uni, France et les « pays pauvres » : Allemagne, Japon et Italie lourdement endettés et l’on comprend bien qu’il est désormais impossible d’enrayer la montée du protectionnisme et la dissolution du Gold Exchange

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