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La tyrannie de Pisistrate

Par   •  28 Septembre 2018  •  2 769 Mots (12 Pages)  •  382 Vues

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», législateurs et magistrats

chargés de faire les lois et les modifier si nécessaire. Cependant, le pouvoir

appartenait aux plus puissants sous le régime oligarchique (les propriétaires

fonciers aristocrates).

Aristote fait référence à la crise politique dont souffrait Athènes « les partis se sont

toujours fait la guerre pour cette magistrature »(ligne 1-2), couplée donc à de fortes

tensions sociales. La « stasis » est un terme grec désignant une crise politique,

morale et sociale. En effet, Athènes connu un chemin chaotique animé par des

crises qui ont pu mener à des guerres civiles et des conflits majeurs internes.

Celle-ci pouvait avoir plusieurs causes, une crise démographique menant donc à

un manque de terre ainsi que des rivalités internes chez les aristocrates. A ces

problèmes, une réponse extérieure serait de partir, quitter la cité et la réponse

intérieure serait la prise de pouvoir par un seul (tyrannie) ou une réforme faite par

un législateur.

Ainsi, l’auteur relate de l’origine de cette stasis qui est « à cause de l’importance de

la réforme » (ligne 4). En effet, les athéniens assisteront successivement à deux

réformes importantes dès la fin du VIIème siècle. Dracon, dont on sait peu de

choses à son sujet, serait le premier homme à rédiger à l’écrit la législation

d’Athènes. Ce dernier instaurera des lois très strictes et dures, d’où le terme de

« réformes draconiennes ». Il supprime la vengeance privée qui consistait à venger

par exemple un homme tué dans sa famille en allant à son tour tuer le responsable

du crime, puni sévèrement le vol par la mort, et instaure par ailleurs la

responsabilité morale. L’eunomia de Dracon (terme qualifiant une législation

efficace, et un retour à l’ordre) résout inéluctablement le problème de justice

présent mais n’aura aucun bénéfice économique pour les classes pauvres.

Solon, réformateur postérieur à Dracon qui constituera une étape majeure sur la

voie de la citoyenneté démocratique, qui fait parti des Sept Sages de Grèce est né

d’une famille d’Eupatrides. Il se rendra populaire grâce à la victoire d’Athènes sur

Mégare pour la prise de l’île de Salamine qu’il a conseillé. Nommé archonte en 594,

il introduit une loi appelée sisachtie (voulant littéralement dire « le soulagement d’un

fardeau ») annulant les dettes publiques et privées, supprime les bornes des terres

hypothéquées aux riches aristocrates et interdit la pratique de réduction des

paysans à l’esclavage lorsqu’ils ne peuvent rembourser leur dettes. De plus, Solon

fait disparaître d’un point de vue juridique la notion de noblesse et met en place un

système de répartition de la population en quatre classes, dites censitaires, en

fonction des biens monétaires : il s’agit des pentacosiomédimnes, des chevaliers,

des zeugites et enfin des thètes regroupant les plus pauvres, les paysans sans

terres, qui entrent enfin dans l’Ecclesia (assemblée du peuple citoyen) et peuvent

désigner les magistrats en lieu et place de l’Aréopage.

Cependant comme en témoigne notre extrait de l’oeuvre d’Aristote, la « suppression

des dettes » (ligne 3) n’a pas profité aux aristocrates et sera un coup dur pour ces

derniers qui sera la nature de certaines répercussions politiques.

Par conséquent, et suite au départ de Solon qui voyagera pendant dix ans, on

assiste au milieu du VIème siècle à un conflit important entre deux factions

qu’Aristote nomme « les gens de la plaine » (ligne 7) correspondant aux Eupatrides

ayant perdu leur domination et leurs privilèges politiques, ainsi que « les gens de la

montagne »(ligne 8) regroupant les petits paysans ambitionnant une réforme

agraire notable. Cependant le développement économique à Athènes provoque

l’émergence d’une nouvelle classe d’artisans et de commerçants qu’Aristote appelle

« les gens de la côte »(ligne 5) et qui, très vite, vont revendiquer leur droits et une

participation active à la vie politique d’Athènes. L’affrontement des trois factions

finira par inhiber le pouvoir politique à tel point qu’aucun archonte n’est élu en 590

et en 586, c’est l’ « anarchia ». Cette situation va susciter les ambitions

personnelles.

Pisistrate, à la tête des diacriens, semblait être « le plus dévoué à la

démocratie »(ligne 9). Fils d’eupatride et originaire de la ville-sanctuaire de

Brauron, il est né en 600 et est mort en 528. La famille de Pisistrate, les Néléides,

prétendait descendre de Nélée (fils de Poséidon).

Dans ce contexte d’anarchie politique, Pisistrate tente d’exploiter habilement la

situation afin de s’emparer du pouvoir en s’appuyant notamment

...

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