The transformation of diplomacy post-World War II
Par Christopher • 5 Novembre 2018 • 1 780 Mots (8 Pages) • 555 Vues
...
les nations échangeraient de manière plus ouverte et transparente, c’est tout le contraire qui est survenu trente ans plus tard. L’espionnage est devenu un moyen à part entière de la conduite de la diplomatie, bien que présent depuis l’existence des nations, il s’est développé après la seconde Guerre mondiale de manière exponentielle et concerne à la fois les puissances rivales et les puissances alliées entre elles. L’exemple parfait est la concurrence féroce entre la CIA américaine et le MGB soviétique au lendemain de la victoire des USA et de l’URSS en 1945 pour se disputer l’influence politique en Europe. La dissuasion nucléaire et la stabilité politique des deux superpuissances empêchant toute guerre de survenir, le renseignement et la déstabilisation politique indirecte sont devenues les deux armes principales géopolitiques. En parallèle à cette diplomatie politico-militaire, le monde occidental a pris conscience de la nécessité d’une sécurité collective pouvant empêcher la survenance d’une autre guerre mondiale aussi destructrice que la précédente. L’idéalisme wilsonien persistait dans le discours des dirigeants des principaux pays occidentaux, appelant à une nouvelle Ligue des Nations plus efficace. La Charte de l’Atlantique signé par Roosevelt et Churchill en août 1941 voulait instaurer le principe d’autodétermination cher à Wilson et l’accès aux ressources naturelles mondiales pour tous les Etats. Roosevelt désirait une organisation avec un pouvoir exécutif détenu par la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l’Union Soviétique et la China (la France en tant que pays vainqueur de la Seconde Guerre mondiale en sera le cinquième et dernier membre) soit une puissance en déclin, les deux superpuissances et un grand pays asiatique pour former un concert des puissances mondial. Des diplomates des trois premiers pays se sont réunis en août et septembre 1944 à Dumbarton Oaks pour esquisser une ébauche de la future Ligue des Nations en en dressant la Charte. L’organisation a eut pour nom le terme d’ « United Nations », qui désignait durant la guerre l’alliance des pays contre l’Axe, soit un nom symbolique regroupant l’ensemble des démocraties refusant les valeurs et les actions des dirigeants de l’Axe. Le cinq membres permanents du conseil de sécurité ont eu chacun un droit de veto aux résolutions de la ligue, toute action effective de cette dernière requérant un semblant d’harmonie au sein du conseil restreint. Le Conseil de Sécurité a joué un rôle important dans la guerre de Corée (1950-1953), en l’absence du représentant soviétique, en recourant à la force avec la bannière de l’UN et a depuis développé une stratégie de « containment of conflicts » avec le déploiement d’observateurs et de forces de maintien de la paix (« casques bleus ») dans les zones de conflit à travers le monde. Un détail important des conférences du Conseil de Sécurité est la retransmission publique des débats opposant les ambassadeurs, ainsi en 1950 la joute verbale concernant l’intervention en Corée entre le représentant de la Grande-Bretagne et celui de l’Union soviétique a été retransmise à la télévision et à la radio en Amérique du Nord. Progressivement, cet aspect public de la conduite de la diplomatie a modifié le langage diplomatique devenue plus intelligible pour l’audience publique et le rapport aux médias des diplomates a connu un grand développement, les médias et l’opinion publique jugeant le discours des diplomates qui doivent en conséquence défendre du mieux possible les actions de leurs gouvernements. En outre, les débats diffusés du Conseil de Sécurité au début des années 1950 ont aussi été l’occasion d’une confrontation verbale entre les représentants des deux blocs dont les intérêts divergeaient, chaque partie voulant transmettre sa propagande et attaquer celle de l’adversaire en public pour s’imposer médiatiquement.
Une troisième force a émergé pendant et après le phénomène de décolonisation (1955-1970) lors des débats de l’ONU, représentant le Troisième monde avec les pays non-alignés souvent pauvres et réclamant un droit au développement et à la représentation internationale. En 1986, 158 pays étaient membres de l’ONU et la plupart d’entre eux étaient des nouveaux pays émergents ou en voie de développement ayant les mêmes revendications politiques (reconnaissance politique du Troisième Monde, développement économique plus égalitaire, répartition des richesses mondiale) et formant ainsi une nouvelle majorité au sein des débats de l’organisation. La conférence de Belgrade en 1961 a ainsi vu la naissance du Mouvement des Non-alignés et du groupe des 77 regroupant 130 pays en voie de développement. L’Union Soviètique et les Etats- Unis sont devenus minoritaires au sein d’une assemblée réclamant une majorité des deux-tiers pour les décisions importantes mais ont gardé leur pouvoir de veto en tant que membre du Conseil de Sécurité. Les débats étaient donc très souvent stériles, les intérêts contradictoires amenant un statu quo dans la prise de décision et le jeu diplomatique au sein de l’ONU s’est mué davatange en un exercice de rhétorique médiatisé sans effet politique concret. La grande diversité des représentants et de leurs engagements a transformé l’organisation en une sorte de parlement divisé en factions défendant leurs propres intérêts sous formes de lobbies, ainsi le clivage Est-Ouest a été vite dépassé par une multitude d’alignements politiques et économiques.
The art of diplomacy in a more and more globalized world, new methods and new challenges (1991-nowadays)
...