Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

Méfiez-vous des parachutistes, Fouad Laroui

Par   •  16 Novembre 2018  •  3 577 Mots (15 Pages)  •  546 Vues

Page 1 sur 15

...

Le personnage principal est Machin jeune ingénieur de retour au Maroc après des années d’absence pour faire des études supérieurs à Paris, qui incarne la culture occidentale et moderne. Il est l’opposé de Bouazza, un autochtone qui n’est autre que le parachutiste qui tombe sur la tête de Machin, qui incarne quand à lui le traditionalisme marocain, une société orientale sclérosée par les croyances et les coutumes .

Il y a deux grandes parties que l’on peut distinguer. La première partie est l’arrivée de Machin à Casablanca, la mise en place de son train de vie, son nouveau travail, ses rencontres avec ses collègues et voisins (p.07 à p.64). Quand à la seconde partie, commence quand Machin reçoit Bouazza sur la tête, un parachutiste tombé du ciel et lui tombant dessus par le plus grand des hasards (p.64 à p.199). On a ici l’évènement perturbateur du roman qui va mettre cruellement Machin en porte à faux avec une réalité et une société dans laquelle il essaie de se fondre sans succès depuis son retour “au pays”.

La première partie nous plonge dans la vie de Machin un ingénieur qui a fait ses études à Paris et revient au Maroc pour travailler aux Bitumes de Tadla. Une entreprise dirigé par le Cigare , un riche patron aimant le pouvoir et craint de tous. Machin habite dans un immeuble uniquement occupé par des employés du Bitumes. Dans le cadre de son travail, Machin est envoyé par le Cigare en mission à New Dehli. Il commence alors un voyage sans queue ni tête à travers l’Europe pour finalement arriver complètement épuisé à destination. Machin apprendra le lendemain matin que sa mission est de négocier au meilleur prix l’achat de quatre-vingts saris rouges et verts, un domaine éloigné de ses compétences. A son retour, le Cigare est mort, un jeune patron qui a pris sa place et n’est visiblement pas au courant de la mission de Machin. Il exige que Machin rembourse les saris et le rétrograde en lui donnant une mission obscure sur l’Albanie. Machin se retrouve donc à la fin de cette première partie avec quatre-vingts saris sur les bras .

Sur cela arrive Bouazza, un parachutistes tombé dont on ne sait où. Machin, qui à un reste d’hospitalité Marocaine invite Bouazza à entrer chez lui pour se désaltérer et Bouazza invoquant la religion en profite pour s’imposer dans sa vie et dans son salon. Mais cela ne s’arrête pas là. En effet, Bouazza qui est bien installé va faire venir différents protagonistes à tour de rôle dans l’habitat de Machin.

Une fois cette hospitalité connu plusieurs personnes vont s’installer tour à tour chez Machin toujours hôte de Bouazza. Son cousin chômeur Samir puis Nour, une femme au foyer avec qui Machin va se retrouver marié bien malgré lui et sa belle mère envahissante venue suivre sa fille dans l’habitat. Il y aura aussi la jeune Yto, soeur d’un policier ignare et violent, rencontré par Machin lors de son arrivé à Casablanca. Yto va apporter un peu de douceur dans le foyer au point même qu’une relation des plus intimes va se créer entre ces deux personnages, précipitant la fin de la mascarade qu’est le mariage de Machin et Nour. Mais un jour maudit Yto est récupérée par son frère et conduite bien loin de Machin. Notre ingénieur est des plus affectée par son départ. Cette jeune fille qui l’avait fait se sentir apaisé et à sa place depuis son retour au Maroc. Tous ces événements sont indéniablement liés à Bouazza qui tire les ficelles de la vie de Machin au nom de la “religion” ou en tout cas de la tradition.

Ces personnages sont tous la représentation caricaturale de la société marocaine, il ne ressort rien de bon d’eux, ils représentent tout ce que Machin et l’auteur dénonce. Surtout Bouazza qui va peu à peu prendre le pas sur Machin qui n’a d’autre issu que d’accepter cette société, cette culture, ces façons de pensées au risque de plonger dans la démence. Et enfin le roman se termine par cette phrase ; “il faut aimer Bouazza” (p.199) dont l’interprétation est propre à chacun.

2.Analyse de l’ouvrage.

2.a. Problématiques :

Les écrivains marocains d’expression française post-indépendance se distinguent par les mêmes problématiques : identité et bi-culturalisme. « Nous remarquons à travers leurs textes une dichotomie entre langue arabe /langue française, maghreb/ occident, tradition / modernité. »[5]

Fouad Laroui avec sa trilogie s'inscrit parfaitement dans ces problématiques d'identité et de bi-culturalisme.

Problématiques que l'on retrouve très bien dans « Méfiez-vous des parachutistes » où Machin , le personnage principal, revient au Maroc avec une éducation occidentale cartésienne tournée vers la modernité, la logique et l’innovation tandis que Bouazza, le parachutiste, représente la culture marocaine traditionnelle qui repose sur des coutumes et des croyances ancestrales.

Le défi est alors pour Machin de se construire et de se positionner en tant qu'individu dans dans cette société marocaine traditionnelle qu’il méconnaît avec des codes occidentaux qu’il s’est approprié. Machin le personnage principal du roman est dans “l'impossibilité de se dire, de se nommer, de se définir” .[6]

Après mes recherches faites sur l’auteur, j’ai pu me rendre compte que celui-ci fait beaucoup de parallèle entre sa vie et celle de son personnage principal. En effet, il s’avère que le personnage principal (tout comme l’auteur) revient de Paris, où il a fait ses études supérieurs, pour travailler en tant qu’ingénieur et il doit composer avec la culture marocaine tout en ayant sa propre culture occidentale. Le personnage principal est tout au long de cet ouvrage à la recherche de sa propre personne en tant qu'individu, il arrive dans un pays qu'il ne connaît que trop peu, il doit faire face et s'adapter à une culture et des façons d'être différentes de ce à quoi il pense et il doit aussi s'adapter aux coutumes avec lesquelles il a grandi, qu'il n'a jamais pu s'approprier mais qu'il a pu observer de loin (du fait de son internat dans un lycée français et de ses week-end passé chez ses cousins). Ce qui différencie Machin de Fouad Laroui est qu’au final ils ont tous deux pris un chemin différent. L’auteur a décidé de se “ré-exiler” alors que Machin décide de s’effacer en tant qu’individu, de se livrer à l’acceptation de cette société et de se fondre dans la masse. Que ce soit l’exil ou l’acceptation, il faut que cela se fasse sinon cela mène

...

Télécharger :   txt (22.7 Kb)   pdf (68.7 Kb)   docx (21.2 Kb)  
Voir 14 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club