Le miroir

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Dans un contexte, on peut considérer le regard des autres comme un miroir, l’ego qui se mire dans le regard de l’autre. Le regard de l’autre sur soi-même est lui-même faussé par l’empreinte de son ego. Le second exercice se fera en regard de l’autre et du plan de vie. Par ailleurs, pour se connaître, il faut se reconnaître et avoir été reconnu de l’autre « mes frères me reconnaissent pour tel ». Sans reconnaissance, nous ne sommes pas ce que nous pensions être. Le regard maçonnique est un regard en miroir, nous devons deux fois inverser l’image pour entrer dans la pierre et l’accepter, nous connaître et enfin nous accepter.

Le concept hermétique et mystique.

L’hermétisme du regard ressort d’une vérité au-delà de l’acuité. Il voit et sépare le vrai du faux, il est « séparateur » au sein du réel en vue de l’unité, c’est le séparé qui travaille à former l’unité. Le miroir sur un plan vertical est le principe fondateur de ce qui est en haut et comme de ce qui est bas. Ainsi, la loge adossée au Temple comme chez les bâtisseurs opératifs est un d’un Temple idéal avec un plan supérieur. C’est une chambre des reflets d’une totalité substantielle et divine. C’est un miroir du temple horizontal, le plan dans sa verticalité, dans l’axe transcendantal. La loge est donc un miroir d’une représentation symbolique et ésotérique aux phases ascendantes de la Lumière perçue et du niveau conscientiel par le maçon. Le Temple maçonnique comme notre chef d’œuvre intime, notre Temple intérieur est le miroir céleste, celui du cosmos dans sa connotation spirituelle et divine. La loge n’est que le reflet de l’édifice terrestre à bâtir, notre Temple intérieur dans une conception divine telle la Jérusalem céleste de la révélation de Jean. Le manifesté et l’incréé procurent ainsi une totalité.

Par l’unité-totalité, notre substance est une totalité des apparences, une réplique non intuitive mais par la transformation d’une vision d’un regard animé. Le miroir concrétise un processus d’ordre non plus sensuel mais métaphysique dans une approche d’ordre supérieur. Comme l’œil qui possède la clairvoyance, l’illumination de l’œil de son cœur, le miroir est le reflet de l’âme, du monde intermédiaire entre le corps, le psychique et le spirituel.

L’esprit est en quête divine à travers le miroir (per speculum) vers la contemplation. Il est ressenti comme un récepteur pour focaliser l’énergie spirituelle du sujet et la refléter comme en un miroir en la glorification du divin, la création se trouvant alors être le reflet inversé du Principe. Ce perfectionnement dans l’âme devient l’émanation d’un reflet qui a son principe dans l’acte créateur. Dans les religions : le miroir évoque la manifestation du transcendant dans l’immanent. Dans l’islam, le croyant qui proclame la Sahahâda devient le miroir du Nom divin qu’il reflète et qui le reflète.

Conclusion

Ce miroir peut être « en soi » comme un réceptacle d’une totalité visible et invisible. Cette intériorisation du miroir comme Le dédoublement de la vision peut se révéler être un catalyseur d’énergie et un médiateur pour une projection du monde créé, psychique et divin. Ultime question : peut-on traverser le miroir comme dans « Orphée » de Jean COCTEAU, Grand Maître du Prieuré de Sion ? D’une manière symbolique je dirai oui. Il faut pénétrer intuitivement la matière, notre tréfonds. Peut-être que cette supposition s’avèrera-t-elle nécessaire dans la voie de la Perfection sachant que la Perfection totale ne sera jamais atteinte puisque divine « Miroir : dis-moi qui est le plus beau ! ».

Je terminerai par cette maxime : « Faut-il voir pour croire ou croire pour voir ». En réalité :

« On ne voit bien qu’avec le cœur ».

*ANALOGIE : Similitude entre plusieurs choses différentes. Raisonner par analogie, former un raisonnement fondé sur les rapports ou sur les ressemblances en tant qu'elles indiquent des rapports.

En philosophie, procédé de l'esprit qui s'élève, par l'observation des rapports, à la raison de ces rapports.

C’est est une proportion axée vers l’Absolu par les voies multiples de la et vers la contemplation de la Lumière primordiale.

*ANAGOGIE : concept qui permet de se représenter de façon plus abstraite, plus figurée.

*POLYSEMIQUE : Qui a plusieurs sens.

*« Gnôthi Seauton » est une expression en grec ancien, signifiant : « Connais-toi toi-même » Inscription du Temple de Delphes

Mai 2017