Le corps artificiel peut être l’ennemi du corps naturel ?
Par Matt • 5 Décembre 2018 • 1 169 Mots (5 Pages) • 1 238 Vues
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physique peut retrouver peu à peu goût à la vie en acceptant un corps appareillé.
Souvent, on ne remarque le progrès technique dans le domaine médical uniquement lorsque l’on peut observer le résultat dans la vie courante. Comme nous pouvons le voir sur le document 4, un homme possédant une prothèse à la place de sa jambe gauche est représenté sur une photo. En effet, vêtu d’un bermuda, sa prothèse est visible, ce qui prouve que cet homme assume totalement son handicap et le port d’une prothèse. Il paraît heureux et semble bien vivre son handicap. Aussi, les prothèses sont devenues des solutions médicales que l’on peut qualifier d’hybride, puisqu’elles permettent de remplacer une partie défaillante chez le corps humain.
De même, la technologie au service de la médecine est capable de faire des miracles. Dans l’extrait de “Organismes et Artefacts” de Miguel Artefacts, il est expliqué le fonctionnement de l’implant cochléaire proposé aux sourds. Ce dernier permet aux personnes sourdes de pouvoir retrouver l’usage de l’ouïe, ce qui est presque considéré comme un miracle.
Les progrès scientifiques et technologiques ne cessent de se développer pour soigner, soulager et guérir l’homme. Pourtant, ces intentions de transformation et d’amélioration ont beau être louables, encore faut-il éviter les intentions à mauvais escients, voir les abus. Aussi, quelles seraient les limites dans la transformation du corps naturel vers un corps artificiel ?
Bernard Andrieu et Cyril Fievet s’interrogent sur les abus de l’amélioration et de la transformation du corps.
Aussi, selon Cyril Fievet dans “Body hacking : Pirater son corps et redéfinir l’humain“, la fusion entre l’homme et la machine se démocratise. Le recours à des composants artificiels entraînerait le risque d’une déshumanisation, car la promiscuité entre l’humain et la machine accroîtra.
De même, le body hacking serait une démarche volontaire de l’homme, non pas pour remplacer un organe déficient mettant sa vie en danger ou pour se débarrasser d’une souffrance physique, mais pour augmenter ses capacités physiques et intellectuelles. Aussi, les progrès scientifiques et les procédés médicaux destinés en premier lieu aux personnes souffrantes, profiteraient aux personnes non malades, désireuses d’améliorer leurs performances physiques.
La quête de l’immortalité peut également être évoquée. Comme le décrit Bernard Andrieu dans “Le corps augmenté, bientôt la norme ? “, en retrouvant une bonne santé, une diminution de son handicap ou une augmentation de ses performances, l’homme désire satisfaire son envie de longévité et son rêve de vie éternelle.
Finalement, certaines technologies de pointe peuvent également entrainer une stigmatisation, conduisant à un rejet social ou à la mise à l’écart d’une personne qui est perçue comme allant à l’encontre des normes de la société. En effet, Bernard Andrieu évoque la normalisation sociale de l’hybridation : il y aurait opposition entre valide et handicap ou normal et anormal. Pareillement, selon Miguel Benasayag dans “Organismes et Artefacts”, la technique est créatrice de normes. Ainsi, toujours selon Miguel Benasayag, les personnes sourdes qui refuseraient l’implant cochléaire, se retrouveraient marginalisées, voir exclues de cette société devenue hybride. Pourtant, cette normalisation de la technique provoquerait aussi la fin de la culture entre personnes sourdes et de leur mode de communication, le langage des signes.
Les perspectives de l’évolution du corps humain peuvent paraître vertigineuses et l’humanité n’a jamais été aussi proche de réaliser son rêve d’immortalité : se transformer, augmenter ses capacités, dépasser les limites naturelles. Avec l’intervention de l’homme, le corps naturel se transforme de plus en plus en corps artificiel, au risque de devenir produit ou objet. Cependant, si l’homme peut changer de corps, que deviendra l’esprit
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