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L'absolutisme des rois et des ministres

Par   •  29 Août 2018  •  5 174 Mots (21 Pages)  •  539 Vues

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- Frédéric II de Prusse

Frédéric II fût roi de Prusse de 1740 à sa mort, en 1786. Le jeune Frédéric a du goût pour les arts ; c'est un bon joueur de flûte. Il a du goût pour les lettres ; il entre en contact avec Voltaire. Il est initié à la franc- maçonnerie. Il écrit plusieurs ouvrages, dont "l'Anti-Machiavel" (1740), une "Histoire de mon temps" (1746), un "Testament politique", un "Essai sur les formes des gouvernements et les devoirs des souverains". Cette œuvre le fait bientôt surnommer le "roi – philosophe".

Il y expose une théorie de l’État et un programme ambitieux et généreux de réformes, qui ne se retrouvent que très partiellement dans sa pratique du pouvoir. Pour Frédéric II, l'autorité royale n'est pas de droit divin. Elle est d'origine humaine et repose sur un contrat formel.

Le principal objet du Prince est la justice. Il doit également apporter les Lumières à ses peuples. Frédéric II écrit : "Instruire l'humanité est plus doux que de détruire". Il prêche la tolérance religieuse : "Chez moi, on fait son Salut comme on l'entend".

Ce programme généreux n'est pas exclusif d'une pratique traditionnelle et même conservatrice. Frédéric II conduit une politique de prestige, construisant le château de Sans-Souci, réplique de Versailles, entretenant autour de lui une cour de gens de lettres. L'éducation est développée, et Frédéric II n'hésite pas à faire appel aux Jésuites, célèbres pour la modernité et l'efficacité de leur pédagogie. La Justice est améliorée, selon la philosophie de Beccaria : la torture est abolie. Enfin, la tolérance religieuse est mise en œuvre. Mais, sous la rhétorique officielle des Lumières, perce un autoritarisme social, conservateur et impérialiste.

Joseph II présente une toute autre personnalité : s'il est ouvert aux idées nouvelles, il est, à l'inverse de Frédéric II, sincère et d'une insigne maladresse.

- Joseph II D’Autriche-Hongrie

Joseph II est un monarque philanthrope, qui chercha à faire le bonheur de ses sujets contre leur propre volonté. Archiduc d'Autriche et empereur germanique, il règne sur un ensemble d’États et une mosaïque de peuples aux mœurs et aux langues diverses, souvent encore marqués par la féodalité, et très attachés, pour beaucoup de ses sujets, au catholicisme. Joseph II se lance dans une politique très ambitieuse. Il veut moderniser ses États et réaliser une centralisation de l'administration ; celle-ci est réorganisée sur le modèle français. Il cherche à unifier son empire, notamment en imposant la langue allemande à des minorités linguistiques. Il conduit aussi une politique sociale et fiscale hostile aux privilégiés : abolition du servage et des corvées, suppression des privilèges fiscaux de la noblesse, projet d'impôt foncier unique. Ces réformes s'inspirent en partie des idées des Physiocrates. Enfin, il conduit une politique religieuse originale, à laquelle on a donné le nom de "Joséphisme". Et Joseph II lutte contre les pouvoirs de la papauté et du clergé. Ainsi, il dissous la compagnie de Jésus, les Jésuites ; il dissous les ordres mendiants ; il impose au clergé séculier d'être intégré dans la fonction publique, c'est-à-dire aux évêques et aux prêtres de devenir fonctionnaires de l’État ; il interdit les costumes religieux. Il établit le mariage civil. En un mot, il soumet entièrement l'église catholique à l’État. Cette politique ambitieuse, menée sans grande habileté par Joseph II, fut un échec total. Les particularismes se conjuguèrent pour bloquer ces réformes. L'attachement aux langues locales s'opposa à la germanisation. Les intérêts des privilégiés, notamment la noblesse, et les sentiments religieux, se trouvaient heurtés par cette politique.

Il en résulta à court terme un mécontentement général de l'ensemble des sujets de Joseph II.

- Catherine II de Russie

Catherine II naquît princesse allemande. Elle épousa à 16 ans l'héritier du trône de Russie. Quand celui-ci devient empereur, sous le nom de Pierre III, elle s'empara du trône à la faveur d'un coup d’État militaire. Comme Frédéric II, Catherine II affirme hautement une volonté de réforme et de progrès. A Montesquieu, Catherine II emprunte l'idée que le gouvernement doit s'adapter au naturel des peuples, l'idée que la liberté est le plus grand des biens. A Beccaria, elle emprunte la condamnation d'une justice pénale inutilement cruelle. Comme Frédéric II, Catherine II conduit une politique autocratique et conservatrice. Catherine II pratique une politique de rationalisation de l’État similaire à celles que conduisaient en même temps Frédéric II et Joseph II. Elle enclenche une réforme administrative de la Russie : le territoire est divisé en 50 gouvernements, eux même divisés en districts ; chacun des 50 gouvernements doit être présidé par un maréchal statutairement issu de la noblesse. Catherine II opère également une centralisation du pouvoir : l'administration est confiée à une bureaucratie omniprésente et oppressive. Par ailleurs, le Sénat lui est entièrement dévoué.

La société russe évolue très lentement. Catherine II renforce la noblesse, codifie ses privilèges, et confie, on l'a dit, les fonctions de gouverneurs à ses membres. Enfin, elle aggrave le sort des paysans libres et des serfs, qui représentent au total près de 90% de la population

Pour conclure Voltaire emploie le terme de « despotisme » sans nuance négative, quand il parle de Louis XIV ou de Catherine de Russie. Robespierre, plus tard, emploiera également le terme sans nuance négative : "Le mouvement de la Révolution est le despotisme de la liberté contre la tyrannie". L'historien belge Henri Pirenne disait que le despotisme éclairé a été la rationalisation de l’État, rationalisation qui s'est traduite par une politique de réorganisation des services publics.

Le socialisme

Le mot de "socialisme" était apparu au XVIIIème siècle en Italie : "socialismo" y est alors utilisé pour désigner la doctrine du contrat social, la théorie d'une origine contractuelle et volontaire, et non pas naturelle et nécessaire, de la société. En France, le mot apparaît chez des penseurs" saint-simoniens",

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