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Jean de Sponde - Tout s'enfle contre moy

Par   •  7 Juillet 2018  •  1 661 Mots (7 Pages)  •  731 Vues

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Dans un premier temps le poète s’interroge sur les aides que pourra lui apporter Dieu. Le vers 5 reprend anaphoriquement le pronom interrogatif «quel» ce qui rappelle la structure du premier vers.

Le vers 6 établit une relation antithétique avec le vers 4. «Sans péril» est le contraire de «m’abime» ; «sans tomber» est le contraire de «m’ébranle» et «sans être enchanté» est le contraire de «m’enchante».

Au vers 7, le rejet de «me donras-tu» crée une rupture dans le rythme ternaire mis en place et met en valeur la doléance du poète.

Au vers 7 et 8, il apporte lui-même la réponse à sa question précédente : A la trinité maléfique répond donc la trinité divine («ton Temple ou vit ta Saincteté», «ton invincible main» et «ta voix si constante»). La puissance de Dieu est mise en valeur par le jeu d’allitération en «t» sensible dans ces deux derniers vers (lire les deux derniers vers en insistant sur les «t»). Le poète exprime sa croyance assurée dans les pouvoirs de Dieu à travers d’une part l’adjectif «invincible» (préfixe négatif «in» + radical + suffixe «ible» signifie : qui ne peut être vaincu / que rien ne peut vaincre ce qui souligne la toute puissance) et d’autre part l’emploi de l’intensif «si constante» à valeur supperlative. Dieu apporte un abris comme l’indique le mot «Temple» qui concrétise la métaphore de la nef. Il apporte également un soutient à travers sa main qui stabilise au lieu d’ «ésbranler». Enfin, il permet de rester sourd aux discours séducteur du diable («oreilles dormantes») et d’entendre une toute autre parole : la voix de Dieu est «constante», elle apporte donc elle aussi un repère, un appuie dans ce monde instable et s’oppose à la magie illusoire du discours satanique.

➞ Les deux quatrains pose donc de façon très nette les forces adverses en présence. Les deux tercets vont nous présenter le combat qu’elles se livrent.

2ème partie :

• Le vers 9 marque d’emblée une rupture avec ce qui précède : à l’assurance dans le pouvoir divin qui se faisait sentir dans le deuxième quatrain succède une sorte d’inquiétude marquée par l’interrogation initiale. L’appel à Dieu n’a pas eu le résultat escompté puisque le combat perdure comme l’indique les adverbes temporels «maintesfois Encor». La trinité bénéfique est rappelée mais nous pouvons remarquer l’absence, cette fois, des expansions nominales : au vers 7 «ton Temple où ta Saincteté» avec une proposition relative est repris au vers 10 simplement par «ton Temple», vers 8 «ton invincible main» deviens simplement au vers 10 «ta main» et «ta voix si constante» vers 8 est reprise simplement par «ta voix» au vers 10. Peut-être est-ce une façon pour le poète d’exprimer le doute qui l’assaille.

Le vers 11 rappelle les trois adversaires nommés au vers 2 en inversant leur ordre ce qui crée par une sorte d’effet de chiasme une impression de clôture comme si il n’y avait plus d’espoir, comme si ce combat devait être éternel. Notons également qu’aux articles définis du vers 2 succède les adjectifs démonstratifs «cet Ange révolté», «cette Chair», «ce Monde». Nous pouvons peut-être donner à ces déterminants la valeur péjorative du démonstratif latin «iste» (hic neutre et ille mélioratif), ce qui suggérerait la volonté le mépris du poète pour ces tentations et sa volonté de s’en débarrasser. Mais nous pouvons également leur donner au contraire la valeur méliorative du «ille» latin ce qui mettrait alors en valeur la puissance de ces éléments tandis qu’en parallèle la puissance divine serait amoindrie avec la disparition des expansion.

Nous pouvons remarquer que le combat est cette fois intériorisé comme l’indique le verbe «sentir» au vers 9 : le poète apparaît comme un être tiraillé entre deux forces antagonistes : le Bien et le Mal.

• Si le premier tercet était empreint d’une forme de doute, d’inquiétude, le second opère un renversement final marqué par la conjonction adversative «mais» à l’initiale, reprise de façon pléonastique par l’adverbe «pourtant». Ce tercet est annonce en effet la victoire certaine et définitive de Dieu. La certitude de cette victoire s’exprime par l’emploie du futur simple de l’indicatif utilisé à 4 reprises : «sera», «perdra», «mourra», «rompra». La structure de ce tercet

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