Fiche de lecture sur le livre du Dr Muriel Salmona

...

un risque de maltraitance.

« Entendre son enfant pleurer, c’est entendre son parent hurler » : l’adulte face aux pleurs de son enfant, le considère comme responsable de ses tourments émotionnels et le perçoit alors comme quelqu’un de dangereux. L’enfant est alors au cœur de l’histoire du passé de son parent, mais non reconnue par ce dernier. Le « c’est pour ton bien » permet de déculpabiliser et de légitimer la violence faite à son enfant, au nom de l’éducation.

Cette situation peut engendre une escalade de violence.

Ce chapitre me permet de faire le parallèle avec notre métier d’éducateur spécialisé et m’amène à deux réflexions :

Comment, en tant que professionnel nous pouvons agir et accompagner les parents à une éducation la moins violente possible ?

En effet, il n’est pas simple de devenir parent : de nombreuses variantes rentrent en compte tels que le regard de l’autre, de la société ; les doutes et les questionnements que tout parent traverse à un moment donné de sa vie. Il faut avoir en tête que nous naissons d’abord homme ou femme, et non père ou mère. C’est pourquoi il me paraît essentiel pour accompagner les parents au mieux, d’être au fait sur les 3 axes de la parentalité, selon D.Houzel :

l’exercice de la parentalité, droit et devoir qu’hérite tout parent à la naissance de l’enfant (juridique)

l’expérience de la parentalité, dimension psychique, expérience subjective, consciente et inconsciente du devenir parent et de remplir par la même les rôles parentaux. C’est également l’investissement sur l’enfant. Processus de parentification : psychique qui va transformer l’individu et qui va en faire quelqu’un de différent (passer de l’homme à père et de femme à mère. Tous problèmes peuvent apparaître (la couvade, les décompensations, les pathologies conjugales).

Pratique de la parentalité : soins parentaux, l’éducation.

En tant que professionnel, avoir conscience de ces étapes et de la complexité de devenir parent nous permettra d’accompagner les familles sans jugement de valeur et en favorisant la non-violence.

Comment accompagnons nous le public accueillis en ayant nous-même une posture non-violente et rassurante ?

En effet, nous sommes avant tout des adultes avec notre vécu, notre histoire et donc avec également une mémoire traumatique. Comment ne pas faire acte de violence lorsqu’une situation nous rappelle à notre passé. En étant conscient du cheminement inconscient des traumatismes, je pense que cela nous permet d’être vigilant et attentif à toute situation professionnelle : en effet, nous somme là pour que l’enfant puisse grandir et vivre sans violence, dans le respect de ses droits. Nous ne devons pas retranscrire cette violence dans les institutions. Il faut alors faire preuve de réflexion et d’analyse pour éviter toutes formes de maltraitance auprès des familles.

Ce livre m’a aidé à prendre conscience d’une certaine forme de violence portée par chacun et a développé en moi l’importance de l’objectivité pour l’accompagnement des familles : il est complexe de devenir parent, ce n’est pas inné. Il faut être vigilant au regard d’autrui et ne pas se laisser emporter par une normalisation d’un système éducatif, parfois violent et qui justifie tout acte.