Entretien thérapeutique d'infirmier en psychiatrie
Par Junecooper • 15 Novembre 2017 • 2 144 Mots (9 Pages) • 698 Vues
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son discours. Par ailleurs, bien que l’entretien ait essentiellement tourné autour de ce qu’elle ressent depuis le décès de sa mère, ses craintes et ses angoisses liées à son avenir sans elle, et que cela semble tout à fait cohérent vis-à-vis de la situation, le contact avec cette dame était bizarre. Etant restée très attentive à ce qu’elle me disait, j’ai pu constater une bradyphémie dans son élocution, en plus d’une ambivalence dans son discours.
En effet, la patiente verbalise le désir de vouloir vivre seule, pour finalement, l’espace de deux minutes, me dire qu’elle ne le souhaite plus. De la même manière lorsqu’elle me dit vouloir qu’on fasse tout à sa place comme elle le faisait pour sa mère, et finalement me dire que ce ne serait pas une bonne chose pour elle.
Durant toute la durée de l’entretien, et d’une manière générale lors de l’activité, son attitude est restée apathique, son faciès n’exprimait que très peu, voire pas d’émotion, et ses gestes pouvaient être caractérisés par un ralentissement psychomoteur.
En lien avec la compétence 1 : « Evaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier » : deux jours après cet entretien, j’ai pris la liberté de consulter le dossier de la patiente sur le logiciel Cariatide du service. J’ai ainsi pu prendre connaissance de l’histoire de vie de la patiente, des conditions dans lesquelles s’est déclaré sa pathologie, ainsi que des précédentes observations d’autres professionnels soignants et faire des liens avec ma propre observation.
En lien avec la compétence 4 : « Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique » : en ce qui concerne la pertinence de mise en œuvre de l’entretien thérapeutique et conformité aux bonnes pratiques, je pense avoir utilisé quelques techniques d’entretien thérapeutique et de communication telles que :
- La reformulation : étant plus qu’une répétition, il porte sur le contenu du message ou les sentiments exprimés. C’est un moyen de montrer à la personne que nous avons entendu et compris ce qu’elle a dit.
- La clarification : quand je ne suis pas sûre d’avoir compris la patiente. Cette technique permet également à la patiente de préciser ses sentiments, ses idées et ses perceptions.
- Manifester de l’acceptation : par l’acquiescement
- Montrer de la considération
En lien avec la compétence 6 : « Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins » : en ce qui concerne la pertinence de l’analyse de la situation relationnelle, je pense que j’ai réussi à analyser la situation en fonction de la personne et du contexte ainsi que ses besoins spécifiques de communication en état de deuil. Mais aussi, j’ai pu identifier son attitude et son discours, et les expliciter.
Je lui ai porté de l’attention, ma communication prenait en compte l’expression et le contexte de vie de la patiente. J’ai utilisé différents modes de communication en accord avec la situation.
En lien avec la compétence 7 : « Analyser la qualité et améliorer sa pratique professionnelle » :
J’ai autoévalué mon soin par le biais de ce travail écrit. De plus, j’ai rendu compte à mes collègues de l’entretien, de ma posture, de ce qui a été dit, afin d’identifier d’éventuelles erreurs que j’aurais pu faire. Enfin, j’ai recherché à savoir si la patiente a été satisfaite de cet entretien.
En lien avec la compétence 8 : « Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques » : J’ai effectué des recherches concernant les entretiens thérapeutiques, dans les cours du Dr Kehl ainsi que ceux du Dr Franck, et auprès des professionnels encadrant de mon lieu de stage.
J’ai par ailleurs effectué des recherches concernant la sémiologie en lien avec le sujet, afin de l’appliquer le plus pertinemment possible.
En lien avec la compétence 9 : « Organiser et coordonner les interventions soignantes » : Lorsque j’ai souligné à la patiente qu’elle pouvait s’adresser à l’assistante sociale du service ainsi qu’aux autres collègues, j’ai pris en compte le champ d’intervention des différents acteurs de l’établissement.
Les transmissions orales et écrites contribueront à la cohérence dans la continuité des soins. De plus, j’ai sollicité mes collègues professionnels afin de vérifier la pertinence de mes transmissions, qui ont étés validées et considérées comme fiables.
Définition des termes clinique utilisés :
Bizarrerie : comportements étranges, insolites qui témoignent dans la schizophrénie de la distorsion de la vie psychique. Qu’on ne saurait expliquer.
Bradyphémie : lenteur du rythme verbal.
Apathie : réduction de l’affectivité qui confine la personne à l’indifférence, au manque de réaction émotionnelle. Sans réaction, sans énergie.
Ambivalence : état mental où la personne éprouve ou exprime en même temps deux sentiments opposés : aime et hait, affirme et nie, veut, ne veut pas…
Anxiété/Angoisse : crainte irrationnelle et soucis excessifs persistants sans objet défini, le plus souvent et peuvent toucher plusieurs domaines de la vie quotidienne. Elles peuvent s’accompagner de sensations physiques pénibles. L’anxiété et l’angoisse deviennent pathologiques par leurs persistances, leurs intensités et leurs répétitions invalidantes.
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