Dissertation, Oscar et la dame Rose
Par Stella0400 • 17 Octobre 2018 • 1 158 Mots (5 Pages) • 690 Vues
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En deuxième lieu, il est possible de constater que les deux personnages ne considèrent pas la vie spirituelle de la même façon. D’un côté, Oscar banalise la présence de Dieu. Il est d’ailleurs convaincu qu’il n’existe pas et qu’il ne serait pour lui d’aucune aide psychologique. Il avoue à son amie : « Il est nul, votre Dieu, Mamie-Rose. Aladin, il avait droit à trois vœux avec le génie de la lampe » (l. 196-197). Le fait d’utiliser une comparaison entre un personnage spirituel à un génie d’un film pour enfants prouve qu’Oscar trouve la situation bien ridicule. Il va même à dire : « O.K. Alors je peux tout lui commander? Des jouets, des bonbons, une voiture… » (l. 200 et 201). La présence d’une énumération de biens matériels montrent qu’Oscar n’est pas prêt à faire face aux émotions qui le tourmentent afin de les transmettre à Dieu. Quant à Mamie-Rose, elle entrevoit la présence de Dieu comme un accompagnateur personnel. Elle dit, en parlant de Dieu à Oscar : « Tu te sentirais moins seul. […] Fais-le exister » (l. 181-183). Par l’emploi de la personnification, c’est-à-dire en donnant des propriétés humaines à une divinité, l’auteur met en évidence la confiance qu’elle a envers la présence de Dieu et sur l’impact positif qu’il pourrait apporter dans la vie du petit Oscar. Elle ajoute même : « Livre-lui tes pensées. Des pensées que tu ne dis pas, ce sont des pensées qui pèsent, qui s’incrustent, qui t’alourdissent, qui t’immobilisent, qui prennent la place des idées neuves et qui te pourrissent » (l. 189 à 192). Cette énumération de verbes négatifs vient mettre de l’emphase sur le fait que les pensées du garçon doivent être vraiment lourdes pour lui, mais qu’en comprenant celles-ci et en les transférant dans les mains de Dieu, ses pensées seraient plus légères. Bref, le fait de croire ou non envers la présence de Dieu dans la vie semble avoir un effet distinctif sur les deux personnages et sur leur façon d’entrevoir la suite des évènements.
Pour conclure, il est possible de confirmer que les deux personnages principaux du roman, soient Oscar et Mamie-Rose, entretiennent l’espoir de manière contradictoire. En fait, Oscar constate que sa mort est imminente et que ses jours restants ne valent pas la peine d’être vécus pleinement, ce qui le rend triste. Au contraire, Mamie-Rose le persuade que la vie vaut la peine d’être vécue et que nous sommes tous sur le même pied d’égalité, malades ou pas, et que cela nous permet de mieux espérer de jours meilleurs. Qui plus est, le fait qu’Oscar ne croit pas en la spiritualité intérieure le mène à négliger ses émotions et à le nuit dans sa paix intérieure face à la mort. Mamie-Rose semble pourtant convaincue, de son côté, qu’une relation avec une divinité pourrait le mener à ce sentiment de bien-être. Or, ils ne sont pas les seuls à se retrouver dans un dilemme morale et philosophique. Toujours aussi populaire, Schmitt s’avère à être un auteur francophone contemporain les plus lus et les plus représentés au monde. Il jette un regard sans compromis sur la réalité vécue par les hommes de notre époque. Il pourrait alors être intéressant de voir si le dialogue incessant d’un maître et d’un élève, qui le guide à travers ses décisions, pourrait être étudié dans cette œuvre littéraire, thème déterminant du courant littéraire postmoderne.
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