Culture générale: je me souviens

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Mémoire et vengeance dans les mythes

Les Furies : les déesses de la vengeance du crime, elles doivent ne pas faire oublier aux hommes ce qu’ils ont fait.

Mnémosyne : déesse de la mémoire, c’est elle qui a nommé les choses.

L’Odyssée : Ulysse pendant son voyage de retour vers Ithaque échoue sur l’Ile des Lotophages, on y mange du lotus, la délicieuse fleur de l’oubli ! Ainsi il ne se souvient plus de rien, il est devenu personne. Ce n’est qu’en entendant sa propre histoire de la bouche d’un autre qu’il reconquiert son identité.

Mémo : l’extraordinaire

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Définition de l'extraordinaire :

Ce n'est qu'un adjectif, cela ne désigne rien de concret en soi, on le dit d'une chose, d'une r&alité, d'un homme.

L'extraordinaire rompt le fil continu de l'ordinaire et donne de l'intensité, suscite des émotions fortes.

« c'est extraordinaire » : c'est la stupéfaction, le choc du jugement qui est confronté à l'inattendu.

Il peut prendre le sens d'exceptionnel mais aussi plus simplement le sens de supplémentaire. L'extraordinaire se remarque, il suscite l'étonnement, la surprise par sa rareté.

Corneille dit : « L'extraordinaire est une action qui arrive moins souvent que son contraire, mais dont la probabilité est assez aisée pour n'aller point jusqu'au miracle. »

Définition de l'ordinaire

L'ordinaire c'est la vie quotidienne, régulière, monotone. C'est l'habitude, le banal. C'est ce qui est conforme à l'ordre établi. Dans l'ordinaire, tout semble en ordre.

Freud, ce célèbre père de la psychanalyse, nous apprend que pour être heureux, les hommes, veulent d'une part éviter de souffrir et d'autre part, ils veulent de « forts sentiments de plaisir » et il n'y a que l'extraordinaire qui peut procurer les dernier.

1.L'amour et l'extraordinaire :

L'amour qui frappe et dont on dit souvent qu'il rend aveugle, serait toujours au-delà de l'ordinaire.

« ce qui m'arrive est extraordinaire » dira l'amoureux, emporté par son bonheur mais en même temps stupéfait de vivre ce qu'il ne pouvait prévoir, ce qu'il lui est impossible de choisir ou de décider, en un mot ce qui échappe à l'ordinaire. On ne peut choisir d'être amoureux ou d'être aimé, on ne peut choisir d'être heureux ou désespéré.

Madame Bovary, Flaubert (1857) :

Emma est la fille d'un riche fermier et elle a reçu une belle éducation, surtout elle a lu de nombreux livres qui lui ont donné des idées romanesques. Dès son mariage elle est déçue, sa vie avec Charles est monotone et les mots d'ivresse et de passion ne trouve pas de sens auprès de son mari qu'elle trouve commun et sa conversation est « plate comme un trottoir de rue » alors qu'elle rêvait d'un homme extraordinaire.

L'amant de lady Chatterley, D.H Lawrence :

Constance a connu une éducation riche et libre, elle a voyagé,étudié la philosophe, la sociologie, et l'art. Assez vite après son mariage éprouve le désir de fuir sa maison qui ne respire que l'immobilisme et la mort. Elle va alors vivre une extraordinaire histoire d'amour et surtout une aventure charnelle avec Mellors, un garde-chasse.

Ainsi en est-il aussi du coup de foudre, de cette violence qui emporte dans la passion la vie d'un homme ou d'une femme. C'est un ravissement au sens d'une capture, une prise de risque énorme car « c'est m'asservir d'un coup à une image inconnue » nous dit Roland Barthes. Le coup de foudre est donc une expérience extraordinaire, un véritable séisme qui fera dire à Phèdre : « je le vis, je rougis et pâlis à sa vue ».

Tristan et Iseult, légende écrite au XII, est une histoire passionnée extraordinaire au delà de l'adultère et de la mort. A voir votre résumé de l'histoire.

2. Les cultures et l'extraordinaire

En quoi l'homme est-il un animal extraordinaire, voilà la réponse géniale de Rousseau : c'est sa perfectibilité !

Rousseau est né à Genève en 1712, il meurt en 1778.

Pour lui la vraie différence entre l'homme et l'animal, ce n'est pas l'intelligence, il y a des animaux très intelligents et des humains très bêtes, nous ne différons à cet égard que par degré. La différence ça n'est pas non plus l'affectivité ni même la sociabilité, ni même encore le langage.

Les recherches contemporaine lui donne raison.

En quoi consiste cette fameuse perfectibilité (qui peut se perfectionner) , c'est l'idée que l'être humain n'est pas, contrairement aux animaux, intégralement programmé par la nature, par un instinct naturel qui ressemblerait à une espèce de logiciel informatique. Un chat se laisserait mourir de faim à côté d'un tas de fruits dit-il, car le chat ne peut dépasser son instinct naturel de carnivore, aucun écart n'est possible.

Pour l'homme c'est l'inverse, il est si peu programmé par la nature qu'il est capable de commettre des excès.

Un petit chat n'a pas d'histoire, ni individuelle (pas d'éducation) ni collective(pas d'histoire). La petite tortue marine dès qu'elle sort de l’œuf sait quoi faire et les ruches sont les mêmes depuis des milliers d'années, aucune variation, là où les villes humaines changent de décennie en décennie.

Plus un être est guidé par la nature, moins il est capable de perfectibilité. Dans cette perspective humaniste moderne, c'est donc la capacité d'innovation, de rupture avec la tradition qui fait le propre de l'homme.

C'est une idée révolutionnaire qu'a Rousseau car il critique ainsi l'idée