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Culture générale: Le terrorisme

Par   •  24 Octobre 2018  •  3 252 Mots (14 Pages)  •  523 Vues

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En 1992 : création du Groupe Islamique Armé (GIA) : objectif : renverser le gouvernement algérien et le remplacer par un État islamique.

Jürgen Habermas (Le Concept du 11 septembre) Interview par Giovanna Borradori : Expression guerre contre le terrorisme : lourde erreur : d’un point de vue normatif : élévation des criminels au rang de guerriers ennemis. D’un point de vue pragmatique : impossible de faire la guerre à un réseau qu’on ne peut même pas identifier.

Spirale de la violence commence par une spirale de la communication perturbée, qui via la spirale de la défiance incontrôlée conduit à une rupture de la communication et à la violence : une fois que la violence a éclaté : on sait où en chercher les causes >> on sait ce qui doit être réparé. Nécessité de restaurer un certain capital-confiance.

Michel Wieviorka (Une nouvelle ère du terrorisme ? 2013) S’interroge sur un nouveau type de terrorisme : un néo-islamisme qui se fonderait sur l’individualisme extrême que fondent nos sociétés. Il reprend le schéma classique action-répression-action : la réponse de l’État vient légitimer a posteriori la violence primaire. Ce terrorisme encourage des individus isolés à agir dans des pays occidentaux : permet de maintenir des sympathies au sein des populations musulmanes en radicalisant les opinions anti-musulmanes (>> hausse racisme). Ce terrorisme de proximité est une forme appauvrie : incapable de se hisser à un niveau politique. C’est une violence lourde d’un ressentiment lié à une expérience sociale négative dans la société en question. Cette dernière n’a pas su offrir de place. Cette forme de violence est une menace difficile à anticiper : acteurs inconnus. Mais elle n’est pas principalement d’ordre politique.

Définition

Étymologie : terrere = terrifier, effrayer, frapper de terreur, épouvanter.

- Raymond Aron (Paix et guerre entre les nations, 1962) : « C’est une action de violence dont les effets psychologiques sont hors de proportion avec les résultats purement physiques » ;

- Brian Jenkins : le terrorisme « ne veut pas que beaucoup de gens meurent, mais que beaucoup de gens regardent ».

Ce qui caractérise le terrorisme : pas l’innocence des victimes (un viol) ou la terreur (une charge de cavalerie).

Définition : méthode de lutte d’acteurs, étatiques ou non, commettant des attentats à buts politiques sur des cibles symboliques.

Définition en France

Années 1990 : le gouvernement voulait, en cas de terrorisme, pouvoir allonger la garde à vue, limiter les droits de la défense et durcir les peines >> obligation d’en donner une définition. Un acte en relève, précise la loi du 22 juillet 1996, s’il est « commis intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

Le code pénal retient donc trois éléments « distincts et précis » : un acte (la participation intentionnelle à une entreprise criminelle impliquant une action), un objectif (la création d’un trouble grave à l’ordre public) et un moyen (la terreur ou la menace de la terreur).

Définition de la communauté internationale

Il n’y en a pas : reflète une difficulté : les terroristes des uns sont souvent les résistants des autres : exemple : Nelson Mandela, fondateur en 1961 de l’aile militaire du Congrès national africain (ANC) : lorsque le leader sud-africain reçoit le prix Nobel de la paix, en 1993, son nom figure encore sur la liste noire du terrorisme élaborée par les Etats-Unis.

Les problèmes définitionnels pointent qu’un débat sur la légitimité de la cause défendue les armes à la main est inévitable >> recherche d’un fait justificatif universel : un résultat est-il possible ?

Jacques Derrida (Qu’est-ce que le terrorisme ? LMD, 2004) Critique de l’expression de « guerre contre le terrorisme ».

> Le terrorisme ne relève pas de la « guerre civile » : elle ne consiste pas en une insurrection nationale, voire en un mouvement de libération destiné à prendre le pouvoir sur le sol d’un Etat-nation.

> Confusion autour de définition terrorisme rend plus facile son utilisation opportuniste. C’est ce qui s’est passé après le 11 septembre 2001 : condamnation « terrorisme international » >> ONU a autorisé les Etats-Unis à utiliser tous les moyens jugés opportuns et appropriés par l’administration américaine pour se protéger devant ledit terrorisme international.

> S’interroge sur point de bascule de l’appellation terrorisme : « A partir de quel moment un terrorisme cesse-t-il d’être dénoncé comme tel pour être salué comme la seule ressource d’un combat légitime ? »

Thématiques

État, société et violence

Max Weber (Le Savant et le politique, 1919) Tout État est fondé sur la force (structures sociales sans violence = anarchie). La violence n’est certes pas le moyen normal de l’État mais elle est son moyen spécifique.

> Question de la relation entre État et violence. Violence comme moyen normal du pouvoir ? Ce fut longtemps vrai pour de nombreux groupements politiques.

> État contemporain : communauté humaine qui, dans les limites d’un territoire déterminé, revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime.

> Propre de notre époque : cette communauté humaine n’accord le droit à la violence que dans la mesure où l’État le tolère : il est son unique source.

Robert Badinter (Discours prononcé le 17 septembre 1981 à l’AN pour l’abolition de la peine de mort) La guillotine déshonore la démocratie. Elle n’est pas un moyen de la défendre - y compris contre le terrorisme. Celui qui argument l’inverse >> méconnaissance de la réalité.

La mort n’est pas une menace devant laquelle le crime politique recule : elle fait partie de l’action violente à laquelle il s’est résolu.

Le terrorisme est un crime majeur contre la démocratie.

Le terroriste

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