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Chapitre 4: La vérité.

Par   •  5 Juin 2018  •  3 126 Mots (13 Pages)  •  378 Vues

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Il faut reconnaître que la vérité existe. Pyrrhon affirmait qu’il n’y a pas de marque claire du vrai “comparable à la marque imprimée sur le corps des esclaves et qui permet de les reconnaître quand ils sont en fuite.”

Partons de l’idée vraie: quelles sont ses caractéristiques ? Cela suppose que le sujet singulier au minimum soit capable d’accéder à quelque chose d’universel.

1°/ Critères du côté du sujet

a) Protagoras, Locke, Hume : la vérité se reconnaît à l’évidence sensible

Nous sommes spontanément empiristes (connaître = sentir). Mes sens peuvent me tromper. Comment puis-je me fier toujours à ce qui me trompe parfois ? Comment être sûr que la réalité extérieur à moi est conforme à ce que je sens à l’intérieur de moi ?

b) Platon, Spinoza, Descartes: la vérité se reconnaît à l’évidence pour l’esprit

- Platon

L’allégorie de la caverne : Quand le prisonnier sort de la caverne, il est en pleine lumière, face au soleil. Son esprit est illuminé par l’évidence intellectuelle. C’est tellement fort qu’il est aveuglé. Il se tourne vers les réalités éclairées par le Soleil. Cette évidence doit pouvoir être partagée, d’où l’importance du dialogue. L’accord des esprits vient confirmer la certitude intérieure.

- Spinoza

Pour celui qui a accédé à l’intuition, le critère de la vérité semble bien être l’évidence.

Le vrai a pour caractéristique intrinsèque son évidence. Le propre de l’idée vraie, c’est qu’on ne peut en douter.

“De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son criterium et elle est aussi celui de l’erreur.” -Spinoza-

- Descartes

Il constate que des vérités brillent et apparaissent à l’esprit plus intensément que d’autres. Il doute de tout, donc il ne doute de rien. Il ne peut douter qu’un doute pensant doute de tout. Certaines vérités s’imposent à nous.

Nous avons l’esprit concentré, donc la vérité reste dans le vague. Une idée précise, c’est une idée plus claire que d’autres. La prévention, c’est accéder à tout ce qui me conditionne en prenant du recul. Néanmoins il est dur de d’être sûr qu’une évidence est fausse.

c) La vérité est la cohérence rationnelle du discours (critère logique)

Il faut respecter la cohérence sans se contredire, car un syllogisme peut être juste logiquement, mais insensé. La contradiction permet d’approfondir les sujets.

Néanmoins, la conclusion comme la majeure sont matériellement fausses. La vérité formelle ignore donc la réalité. Elle est seulement l’accord de l’esprit avec ses propres conventions. Ce critère de la vérité est sans doute nécessaire, mais il est clairement insuffisant.

Par ailleurs, le paradoxe, la contradiction (apparente ou réelle) est un puissant stimulant pour conduire à la vérité. Contradiction du fait “polémique” qui oblige à quitter une certaine représentation du monde, pour chercher un modèle plus adéquat.

Hegel a montré combien le réel est contradiction, et Kierkegaard définit l’existence humaine, à la suite de Pascal, comme un pur paradoxe.

2°/ Critères du côté de l’objet

a) Aristote, C. Bernard : La vérité est le résultat d’une expérience de la réalité

Une vérité expérimentale suppose une exigence de cohérence logique.

“Il est clair que si un sens vient à faire défaut, nécessairement une science disparaît qu’il est impossible d’acquérir”. La démonstration se fait à partir de principes universels et l’induction, de cas particuliers.

Ce qu’on appelle les résultats de l’abstraction ne peuvent être rendus accessibles que par l’induction. Mais induire est impossible pour qui n’a pas la sensation. Pour parvenir à une vérité expérimentale, il me faut vérifier par diverses approches indépendantes, mais convergentes, non-contradictoires.

Exemple: dire “il pleut maintenant.

Mais une vérification complète, définitive est-elle possible ? Une telle vérité expérimentale peut toujours être remise en cause par une autre vérité contradictoire. Le critère de la vérité expérimentale est, comme le dit Popper, sa falsifiabilité, plus que sa vérification.

b) Aristote, Thomas d’Aquin :

Le critère de la vérité n’est pas intrinsèque à l’idée mais il est lié à la conformité ou à la non-conformité de l’idée à la réalité. La vérité engage non seulement un rapport au langage, au discours, mais surtout un rapport à la réalité, aux choses. C’est la philosophie réaliste.

C’est Aristote qui le premier a défini la vérité comme une correspondance, une ressemblance entre le jugement et la chose (homoiôsis, ressemblance qualitative).

Thomas d’Aquin utilisera les termes de correspondantia, de convenientia, et d’adæquatio. L’idée vraie est l’idée fidèle à la réalité. La vérité devient une qualité du jugement humain, lequel fait la synthèse entre le sujet et l’objet.

Platon, idée d’un “Modèle” éternel, et de “copies”, les pensées humaines. La vérité serait alors la présence même de la réalité, sous le mode de la pensée, dans ma conscience. Connaître serait enregistrer la réalité dans une pensée adéquate, et reconnaître cette pensée.

Objections :

- La vérité n’est pas donnée toute faite, mais elle est aussi à construire, à élaborer.

- La vérité artistique pour le sens commun semble se confondre avec la réalité : une photo est plus “vraie” qu’un tableau. Pourtant, la photo d’un marcheur semble, statique.

- Pour Kant, la vérité scientifique est un accord construit entre la connaissance et l’objet, et jamais une simple copie passive du réel.

Conséquence : Le jugement transpose et reconstruit la réalité à travers un réseau de manipulations techniques

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