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Camus, l'étranger

Par   •  17 Novembre 2018  •  1 987 Mots (8 Pages)  •  497 Vues

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- La conversation entre Meursault et gendarme (discours direct et indirect) révèle que le discours de l'avocat n'est pas original mais est stéréotypé, donc pas très convaincant.

- Avocat arrogant : déclare pouvoir lire dans l'âme de Meursault « à livre ouvert » (métaphore) alors que Meursault est un personnage opaque difficile à comprendre pour le lecteur et les jurés.

=> prétention : « je me suis penché sur cette âme » => « penché » = position supériorité comme si Meursault = simple objet à analyser.

- hyperboles : « infatigable », « aimé de tous », « fils modèle ».

=> discours caricatural, argumentaire manquant de justesse, de nuance, de complexité. Le but est de faire entrer Meursault dans des normes acceptables par la société. Or, Meursault échappe aux règles et refuse même de s'y soumettre : pas de remords envers son crime et l'affirme.

- Verbes de perception et d'opinion => focalisation interne, paroles de l'avocat entrecoupées par les pensées de Meursault.

=> Meursault ne se reconnait pas dans les propos de l'avocat : « Pour lui, j'étais un fils modèle… » => marque distanciation vis-à-vis du portrait fait de lui.

=> alors il signale la médiocrité de l'avocat (« ridicule »), le dévalorise par rapport au procureur et signale les oublis de la plaidoirie : « il n'a pas parlé de l'enterrement et j'ai senti que cela manquait dans sa plaidoirie ».

Satire de la justice→ le procureur général apparait comme un acteur → utilisation de phrase métaphoriques incomprises par Meursault→ référence a de nombreux clichés sur la psychologie d’un tueur

Meursault assimile le procès a une mise en scène et amplifie la satire :

- Impression que le procès est une mise en scène vidée de sens.

- Première phrase ironique : attitude des jurés munis de « petits éventails [qui] s'agitaient tous dans le même sens » est très mécanisée.

=> parallélisme de construction (« grands ventilateurs » / « petits éventails »), les jurés sont assimilés à des ventilateurs qui « brassent de l'air ».

=> peut évoquer caractère superficiel du procès, comme si ensemble procédure = parodie de justice, scène de comédie.

- A la fin de l'extrait, félicitations des autres avocats au discours direct : impression d'automatisme, ils ont l'habitude de faire ça et répondent ainsi à un rituel et disent des paroles convenues qui virent à la caricature.

=> cruel pour Meursault à qui on demande son avis sur le discours de son avocat (« Hein ? ») comme si pas concerné par le jugement.

=> Impression d'absurdité qui explique réaction de Meursault et évolution sentiments au fil du texte.

Conclusion : => le procureur et l'avocat, qui représentent société entière, sont passés à côté de la vérité de ce personnage qui vit dans l'instant.

- Rythme avec phrases plus longues que d'habitude avec subordonnées qui expriment cette lente remontée du souvenir.

=> la parole de Meursault se libère, signe d'un processus de transformation. Il parvient davantage à exprimer ses sentiments.

L’excipit :

Le personnage a beaucoup évolué du début jusqu’à la fin du roman. En effet dans la deuxième partie, chapitre 5 Meursault semble se libérer et exprimer d’avantage ces sentiments.

Un homme nouveau : C’est un homme nouveau qui sort de ce sommeil. Il ne craint pas la mort, au contraire, il semble plus vivant que jamais, si l’on en croit l’éveil des sens qui accompagne l’éveil de l’esprit : l’ouïe (« des bruits de campagne »), l’odorat (« des odeurs »), le goût (« sel ») et le toucher (« rafraîchissaient »).

- On retrouve les 5 sens et notamment l’odeur de la mer un élément qui a calmer le personnage tout le long du roman.

- Meursault évoque la campagne (« des bruits de campagne ») et la mer (« comme une marée ») en usant d’un vocabulaire mélioratif (« merveilleuse paix », « rafraîchissaient ») qui témoignent de l’effet positif qu’a sur lui la nature.

- Les étoiles communiquent avec lui et lui transmettent un message plein de sens : « cette nuit chargée de signes et d’étoiles », qui l’aide à appréhender sereinement la mort qui l’attend.

* Meursault repense à sa mère : Dans cet excipit, Meursault est frappé par la similarité de leur situation, : il attend sa mort dans la cellule, tout comme sa mère attendait la fin de sa vie dans l’asile de Marengo, ainsi que le soulignent l’adverbe « aussi » (« Là-bas, là-bas aussi », « Et moi aussi ») et la reprise de la même structure (« prêt(e) à tout revivre »).Il se rapproche d’elle en cet instant, car il ressent la même impression de libération (« Si près de la mort, maman devait s’y sentir libérée » ).Il parvient à se détacher du regard de la société

*Il est certain désormais qu’il a eu raison de ne pas pleurer sur elle (comme le montre l’emphase « Personne, personne n’avait le droit de pleurer sur elle ») – ce qui lui avait été reproché lors du procès – car elle a embrassé la vie jusqu’au bout, acceptant l’idée de la mort tout comme il l’accepte lui-même à ce moment.

* Meursault s’ouvre à lui-même et ainsi échappe a l’absurde :

En comprenant sa mère, Meursault appréhende mieux sa propre mort.

La perspective de sa mort prochaine lui fait reconsidérer sa vie en lui donnant sa vraie valeur, celle du bonheur terrestre : « j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore ». Fort de cette certitude, il peut attendre la mort avec sérénité.

Cette prise de conscience paradoxale (c’est la mort qui donne la vraie valeur à la vie) amène Meursault à s’ouvrir (« je m’ouvrais pour la première fois ») au monde et à atteindre ainsi un moment de plénitude et de cohésion totale avec lui-même.

Le vocabulaire très mélioratif de cet explicit (« libérée », « revivre », « purgé du mal », « tendre », « si fraternel », « heureux ») contraste avec la situation de Meursault (condamné à mort) et renforce le tournant psychologique

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