Analyse de Coco de Maupassant
Par Orhan • 16 Novembre 2018 • 1 482 Mots (6 Pages) • 5 652 Vues
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Il déteste le cheval et est violent et cruel envers lui (lignes 52, 53, 58, 89, 90) il en est même jaloux (lignes 61, 62, 63 et 64). Isidore est avide de vengeance (lignes 71-72-73-75-76-97). On peut dire de lui qu’il est désobéissant (« malgré les ordres de maitre Lucas, il économisait sur la nourriture du cheval ») et malhonnête (lignes 100-101). On utilise beaucoup de termes péjoratifs pour le décrire.
Maitre Lucas : C’est le maitre de la ferme. Il est décrit comme un grand homme qui prenait du ventre « faisait sa ronde trois fois par jour, veillant sur tout et pensant à tout ».
Analyse :
Nous n’avons pas vraiment de précisions sur le lieu exact de ce récit mis-à-part qu’il a lieu au sein d’une très grande et riche ferme qui est celle des Lucas que l’on appelle aussi la Métairie1. C’est une riche campagne (description lignes 5 à 9). On peut supposer que le récit se passe en Normandie, comme la plupart des récits de Maupassant, grâce à quelques indices notamment « une maison d’habitation en brique rouge » (maison typique normande), « vase de faïence à fleurs bleues » (vaisselle normande) ou encore avec l’aide du parler normand (« vous f’rez un trou là où qu’il est » ; « Hé Zidore, tu f’ras mes compliments à Coco »), (goujat qui signifie petit domestique qui garde les bestiaux dans le parler normand).
Citations : « Les paysans, sans doute, attachaient à ce mot "métairie" une idée de richesse et de grandeur, car cette ferme était assurément la plus vaste, la plus opulente et la plus ordonnée de la contrée »1,
Concernant les coordonnées temporelles, nous n’avons encore pas de véritables indications mais il est fort possible que le récit prenne place au 19ème siècle2 lors de la saison estivale (« lorsque revint l’été » ; « comme les nuits étaient chaudes »).
Citations : « maîtres, valets et servantes »2
Par ailleurs, la nouvelle s’étend sur une période d’à peu près un an (« lorsque revint l’été ») et l’on s’aperçoit que les personnages changent au cours du temps : « La bête jeûnait, maigrissait, dépérissait » (dans ce cas Coco). Ce récit suit donc une chronologie précise (« chaque matin » ; « chaque jour » ; « le jour suivant » …). Les éléments tels que : « ce jour-là » / « le lendemain » prouvent d’ailleurs la chronologie de ce récit. Nous pouvons également noter des ellipses (« Lorsque revint l’été… » ligne 35 : Ellipse longue + deux ellipses courtes qui permettent une accélération du récit : Ligne 75 « Le lendemain Zidore ne vint pas » ; Ligne 80 « Il alla le voir le lendemain »)
Le narrateur est externe et le récit a essentiellement un point de vue omniscient (« Cette pensée restait plantée dans l’esprit du goujat », « Zidore eut une idée » …), on s’introduit dans leurs pensées. Pour donner cet effet, l’auteur utilise des verbes de perceptions (« le regardait partir » …), une modalisation de l’incertitude pour Isidore (« Il s’aperçut qu’il était mort… étonné… »). On peut aussi dire que les personnages ont leur propre perception l’un de l’autre et l’on note donc des modalisations différentes selon quel personnage voit et perçoit les choses (Pour Zidore, le cheval est « une carcasse », « un bidet paralysé » ou encore « une vieille rosse », tandis que pour Coco, Zidore est « l’enfant »). Aussi, plus on avance dans le récit, plus le point de vue du cheval domine (et ce, jusqu’à ce qu’il meure) mais la perception du cheval est plutôt limitée et restreinte (le lecteur voit Zidore par les yeux de Coco : « qu’après avoir vu disparaître au loin la blouse bleue du petit paysan »). D’autre part, Maupassant donne son opinion très subtilement à propos des évènements du récit sans véritablement juger les personnages mais malgré tout sans être neutre ce qui aide le lecteur à s’identifier aux personnages et surtout à avoir de la compassion pour Coco, voire de la pitié.
Structure narrative :
• Situation initiale : Retraite agréable pour un vieux cheval dans une belle ferme normande.
• Élément perturbateur : Zidore en a marre de devoir s’occuper de Coco et est jaloux.
• Péripéties :
– Coups portés à l’animal par Isidore (cruauté de l’enfant),
– Restriction de la nourriture du cheval,
– Immobilisation du cheval loin de sa pâture.
• Résolution : Mort de faim du vieux cheval
• Situation finale : Enterrement du cheval, dans l’indifférence
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