Putain de Guerre! - Jacques Tardi
Par Ramy • 23 Avril 2018 • 3 496 Mots (14 Pages) • 900 Vues
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Planche p.19
LES AUTEURS
Jacques Tardi (biographie au-dessus)
Jean-Pierre Verney
-Né en 1946, passionné de la Première Guerre mondiale et auteur d'une dizaine d'ouvrages documentaires sur le sujet il est chargé de mission auprès du Ministère de la Défense. Il est surtout grand collectionneur d'objets ayant trait à cette période de l'Histoire et il a collaboré à la création du Musée de la Grande guerre du Pays de Meaux, inauguré en 2011
-Il a souvent collaboré avec Jacques Tardi depuis les débuts de sa carrière (Adèle BlancSec, C'était la guerre des tranchées etc).
Mais il collabore aussi avec de nombreux autres artistes traitant de ce sujet comme Jean Pierre Jeunet pour Un long dimanche de fiançailles.
LA BANDE DESSINEE.
- Présentation
Avant de paraître en album, Putain de guerre a fait l’objet d’une publication sous forme d’un journal grand format à raison de trois numéros de vingt pages chacun. C'était en 2004 au moment même on commémorait le 90ème anniversaire de la première guerre mondiale, une occasion supplémentaire pour l'auteur remplir son devoir de mémoire. L'album a fait l'objet de plusieurs éditions avec des premières de couverture différentes.
L'intrigue :
- Un soldat qui demeure anonyme (on sait seulement de lui qu'il était simple ouvrier tourneur, travaillant à Paris) commente ses aventures en voix-off: les phylactères ne comportent pas d'appendice : il s'agit de simples cartouches. Cela produit l'impression de lire directement les « pensées » intimes de ce soldat, donc plus de sincérité. Cet effet de témoignage sincère et direct est renforcé par l'emploi d'un vocabulaire authentique, avec beaucoup de termes empruntés au jargon des soldats de la Première Guerre Mondiale (relever ces termes). Tardi a consulté de nombreux documents d'époque et a lu les lettres des poilus qui ont servi ont servi de sources à la bande dessinée.
- Cette absence de bulles « classiques » souligne également l'absence d'échange verbal, de communication : les soldats sont tous plongés dans un univers d'horreur qu'ils ne comprennent pas et sur lequel ils ne peuvent communiquer. Même s'ils écrivent à leur famille restée au front, les soldats ne peuvent décrire l'horreur des combats et ne peuvent se montrer sincères. Ils développent donc un sentiment d'isolement.
- La Bande dessinée se présente comme une succession d'anecdotes plus ou moins indépendantes les unes des autres : le narrateur se contente d'enregistrer les événements qu'il observe sans toutefois les relier, sans en tirer de « conclusions» : il n'est qu'un simple ouvrier plongé dans une guerre absurde, qu'il ne comprend pas. Néanmoins, à partir des éléments de son récit personnel (récit à la première personne), le lecteur peut voir se dessiner une image plus générale du conflit.
- Structure
Putain de guerre ! est divisé en deux tomes, le premier retrace les années 1914 à 1916.
Ce premier tome lui-même se compose de trois parties/chapitres : chaque année correspond à une phase différente de la guerre.
- 1ère partie : l’entrée en guerre. L’espoir d’une victoire rapide. Cette partie se conclue par les mots « du fond de nos tombes on a compris qu’on était là pour un long moment (...) Moi, tout ce que je comprenais c’est que l’on s’installait dans la guerre »
- 2ème partie : Plongée dans l’horreur de la guerre en première ligne.
- 3ème partie : L’enlisement.
- Première partie : 1914 L’entrée dans la guerre-Début abrupt : Les premières vignettes nous montre la guerre déjà commencée et déjà des corps mutilés. Aucune raison n’est donnée sur les circonstances ayant entraîné ce conflit, ce qui en souligne l’absurde.
-Les premières vignettes sont très chargées : beaucoup de couleurs contrastantes (drapeaux, uniformes), beaucoup de personnages à peine esquissés : les soldats appelés sont pris dans une sorte de tourbillon. Le temps est à l’action et à l’espoir.
-Le personnage principal -contrairement à certains soldats mobilisés qui partent le sourire aux lèvres- n’est certes enthousiasme à l'idée de partir, néanmoins, comme toute une génération, il ne doute pas d'une victoire/revanche rapide sur les troupes allemandes.
-La première partie se clôt sur une note de désespoir : la dernière planche est pratiquement dépourvue de couleurs et de mouvement, la dernière vignette ne présente même aucun signe de vie, la mort est omniprésente (croix des tombes, les hommes présentés comme des fossoyeurs dans la deuxième vignette, termes « fosses communes », « tombes ») et même l'épisode de la trêve de Noël est présenté comme complètement vain.
- Deuxième partie : La plongée dans l'horreur : la guerre en première ligne.-En 1915 nous retrouvons le narrateur croupissant dans une tranchée et faisant la guerre en première ligne.
-Le choix formel de l'auteur d'utiliser trois bandes (ou «strips ») par planche paraît particulièrement adapté à cette épisode de la BD puisque la bande reproduit la vision du soldat depuis le fond de sa tranchée. Cette forme qui l'on retrouve pratiquement sur toutes les planches de la BD crée une impression de monotonie, de répétition qui fait écho à la situation des soldats.
-Dans cette première partie les couleurs sont estompées (mais ne disparaissent toutefois pas complètement contrairement à d'autres œuvres de Tardi pour lesquelles l'auteur a choisi le noir et blanc pur). Cet affadissement des couleurs traduit la plongée dans la boue, la crasse, la fumée du champ de bataille mais aussi la monotonie et l'enlisement dans la guerre.
-L'utilisation de la couleur est toutefois conservée pour les uniformes des soldats , surtout le bleu pour les français et le bandeau rouge sur les casquettes des allemands, comme si cet uniforme était la seule bribe d'identité qui reste aux soldats. On pourra remarquer que par rapport à la première partie où l'emploi
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