Le Paris Haussmanien

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urbain ressemble à un assemblage de morceaux d’architecture dans un jeu de configurations étranges et d’articulations vides de sens. ») Ces fragments ressemblaient aux lotissements qui avaient des formes rationalisées, et où les « éléments » étaient dispersés et sans régularité. Le découpage des parcelles permit cependant d’établir un lien entre les types du bâti et les formes des lotissements.

Haussmann ne voulait pas que la ville adopte cet aspect fragmentaire ; la ville devint une superposition de mailles chacune appartenant à un réseau. On distingue ici deux modes d’intervention ; Le premier fait appel aux grands groupes financiers sans fixer d’unités d’intervention, le deuxième définit l’unité d’intervention comme étant la parcelle valable pour la construction d’immeubles. L’auteur explique ensuite que les percées représentent des bordures ; le fait d’implanter une voie dans une parcelle produit la répartition de celle-ci en deux franges qui subissent à leur tour une répartition selon un nouveau parcellaire.

Les percées créent ainsi un ordonnancement dominant les façades des bâtiments. Ici intervient la notion du modèle ; en vue de standardiser la ville, il fallait reproduire les mêmes façades au niveau des bâtiments implantés dans une avenue.

Les îlots, quant à eux, pouvaient être produits par des urbanisations extensives et subir des divisions ultérieures, ou être produits directement par des opérations concentrées afin de devenir des unités d’intervention. L’îlot est hérité de la ville traditionnelle et n’échappe pas aux restructurations et corrections des réseaux des percées qui doivent aussi inclure le tissu préexistant. Haussmann intervient sur la ville de Paris en maintenant l’ancien espace structuré, sa mission concerne la modernisation de la ville et ce en faisant émerger certains éléments sous un aspect moderne. Il s’agit de l’instauration à l’intérieur de la ville et au mépris du tissu existant un système entièrement nouveau dédié à la classe dominante, et ce en excluant l’histoire, les contenus sociaux, les pratiques et les traces, au service de l’aristocratie. L’îlot Haussmannien résulte du regroupement et restructuration de plusieurs anciens îlots existants et s’accapare un rôle structurel. Il fait également preuve d’une grande conformité avec la combinatoire urbaine.

L’auteur aborde dans la troisième partie de ce chapitre l’îlot Haussmannien, celui-ci est produit par le redécoupage des mailles en étoile et est souvent triangulaire à dimensions variantes, néanmoins il existe des îlots rectangulaires et résiduels qui pourraient devenir des barres.

Le découpage des parcelles est régulé par un ensemble de principes géométriques ;

1. Les parcelles sont tracées perpendiculairement aux rues.

2. La ligne de partage intérieure dans l’îlot est la bissectrice de l’angle des rues et une médiane qui encaisse les irrégularités géométriques.

3. Des proportions moyennes excluant les parcelles en profondeur.

Le contour triangulaire des îlots produit des irrégularités et des inégalités, ainsi que des formes et superficies variantes. Le bâti suit une certaine configuration et organisation de modules en L, U ou T, qui donnent, une fois assemblés, l’îlot haussmannien.

Ces éléments s’articulent autour de cours et de puits d’aération. Il n’y a que six cours principales, de taille identique, de plan simplement carré. Ces cours sont communes à trois ou quatre parcelles. L’espace collectif de la cour ne coïncide plus avec l’unité close de la parcelle et a perdu sa valeur d’espace caché.

L’îlot Haussmannien dans son ensemble, est divisé en une bordure et un intérieur. La bordure, dense, est liée directement à la rue, comme prise comme le lieu des échanges et comme l’espace de présentation régi par des codes. L’intérieur de l’îlot est au contraire une zone éloignée de la rue, coupée d’elle, qui a le caractère d’un lieu non vu; il n’a plus les fonctions de représentation globale; il est offert à l’appropriation. L’intérieur est souvent occupé par des équipements, des jardins, garages, etc… L’îlot devient un espace polyfonctionnel où se mêlent l’habitation, l’échange, les travaux, etc…C’est l’élément indispensable à la structuration de la ville, il est combinable tout comme l’îlot traditionnel, et permet ainsi à la ville de se concevoir comme un combinatoire d’îlots.