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La course poursuite au cinéma

Par   •  3 Décembre 2018  •  1 754 Mots (8 Pages)  •  605 Vues

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quelle scène de course poursuite. Le film de Georges Miller Mad Max : Fury Road par exemple présente une certaine forme de chorégraphie dans les cascades. La chorégraphie en danse est l’art de composer et diriger un ballet. Georges Miller dans son film compose et dirige tous les mouvement composant les scènes. Chaque mouvement est préparé et millimétré. Ce qui souligne l’importance du mouvement dans la course-poursuite.

Aussi, une scène de course-poursuite doit présenter une forme de dualité. Deux entités composent la scène : le ou les poursuiveurs, ainsi que le ou les poursuivis. Cette rivalité est très souvent marqué par un procédé uniquement cinématographique : le montage. En effet l’utilisation du montage alterné dans la plupart des scènes de course-poursuite induit une confrontation directe entre les deux entités. Comme par exemple dans Bullit les conducteurs de chaque voiture sont montrés chacun leur tour, la caméra se trouvant à tour de rôle dans la voiture du poursuiveur puis du poursuivi. Ceux-ci étant systématiquement cadré de manière à ce que leur regard soit porté vers la droite du cadre, ce qui symbolise l’avancement, soit : le mouvement. À l’instar donc d’un duel de western où les personnages sont face à face et immobiles, dans une course-poursuite, les deux protagoniste sont montrés dans le même sens à savoir vers le mouvement. L’adversité se trouve donc dans celui qui aura le plus de vitesse.

De plus le cadrage joue un rôle important dans la mise en scène du mouvement et de la vitesse. En effet il est rare de trouver des plans fixes dans une scène de course-poursuite. Les cinéastes préférant des travelings comme par exemple dans Les Fiancées en Folie ou, des panoramiques dans The Blues Brothers. Ces plans apportent donc encore plus de mouvement aux scènes accentuant la sensation de vitesse et le côté spectaculaire de celles-ci.

Une notion très présente dans les scènes de course-poursuite est la notion de danger. En effet, le poursuiveur représente un danger pour le poursuivi et vice-versa. Pour souligner la dangerosité de la situations, les réalisateurs cadrent souvent leurs plans avec la caméra à l’épaule ou bien des caméras embarquées dans les véhicules. Ainsi les plans sont tremblant ce qui ajoute de l’instabilité à la scène, comme par exemple dans French Connection. En effet dans la scène de course poursuite entre une voiture et une rame de métro, les plans sont tournés soit caméra à l’épaule ou bien avec des caméras embarquées. Les caméra bougent donc au grès des secousses des véhicules. Le cinéaste n’a plus le contrôle sur ce qu’il montre donc au spectateur, ce qui renforce le sentiment de dangerosité de la scène. De plus les plan sont tourné avec un grand angle, ce qui donne une plus grande impression de vitesse pour les plans en vue subjective de Popeye.

Il y a donc de nombreux moyens au cinéma de mettre en scène le mouvement et la vitesse. De plus, par ce biais, il est possible de transmettre d’autres sentiments comme un sentiment d’instabilité, de situation incontrôlée et de dangerosité due à la vitesse de véhicules.

Dans une scène de course-poursuite entre deux véhicules, ces derniers prennent une place extrêmement importante.

En effet, les personnage, par métonymie, devienne leur véhicule. Le spectateur ne voit plus le protagoniste en lui-même mais en une voiture. Le conducteur et le véhicule deviennent donc la même personne. Si bien que la voiture en vient à être personnifiée comme par exemple dans The Blues Brothers. Dans le film, la voiture porte un nom : la “bluesmobile”. Ainsi, la voiture devient personnage à part entière du film et c’est en son symbole que l’on voit les deux personnages. Dans la scène de course-poursuite, les deux protagonistes sont poursuivi par la police, et ici aussi, les voitures sont personnifiés et deviennent les personnages.

Les véhicules prenant la place des protagonistes du film, deviennent ainsi les vecteurs des messages, sentiments et émotions de ce dernier. De là découle le sentiment de vitesse donnés par les véhicules souvent rapides, ainsi que le sentiment de danger. En effet, les véhicules motorisés sont associés de manière inconsciente au danger, les personnages deviennent donc dangereux et hors de contrôle.

Aussi, le rapport entre le conducteur et son véhicule est assimilable avec le rapport entre le cinéaste et sa caméra. En effet celui-ci devient sa caméra et prend part à la course poursuite en poursuivant les images à filmer. Ceci étant souligné par les mouvements de caméras vus plus haut. Les plans sont instables et en mouvement car la caméra, en plus d’être spectatrice de la scène en est une actrice.

Le parallèle peut être fait entre le véhicule et la caméra. Les deux sont des innovations techniques enfantées par la révolution industrielle du XIXème siècle. Le conducteur au volant de sa voiture dans une course-poursuite est la métaphore du cinéaste prenant le contrôle de sa caméra et essayant de capturer les images recherchées.

Ainsi la course-poursuite est intimement liée à l’art cinématographique. Tant dans les méthodes de concevoir une scène de course-poursuite qui sont indissociables des méthodes pour faire du cinéma, que dans la relation entre course-poursuite et cinéma. Le cinéaste invite, grâce à sa caméra, le spectateur à prendre part à la course poursuite, source de dangers dû à la vitesse et le côté incontrôlé de la situation.

Ainsi le motif de la course-poursuite est indissociable du cinéma puisque prenant racine dans la notion de mouvement.

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