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La Madone du belvédère - Raphaël. 1506.

Par   •  10 Juin 2018  •  2 573 Mots (11 Pages)  •  525 Vues

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C. Cette représentation est marquée par l’influence très prononcée de Léonard De Vince aussi bien dans le style que dans la manière de Raphaël de traiter le sujet. La composition pyramidale des personnages n’est en effet pas sans rappeler celle de La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne, de Léonard de Vinci entamé en 1503, soit trois ans avant la Madone de Raphaël. De plus comme il est dit dans Raphaël dans les collections françaises [4], il semble que « Raphaël expérimente peut-être pour la toute première fois l’idée que le jeu des regards sert de guide à la compréhension de l’oeuvre », méthode qu’on retrouve dans le tableau précédemment évoqué, où sainte Anne regarde la vierge Marie qui elle contemple son fils Jésus qui la regarde en retour. Ainsi, on constate l’influence de De Vinci dans la composition du tableau et dans le jeu de regard mais aussi dans les techniques qu’il emploie. Il peint par exemple son tableau sur un panneau en bois de peuplier, comme l’avait fait De Vinci un peu plus tôt pour sa Joconde. On retrouve encore cette influence dans l’usage du sfumato employé dans le traitement de l’arrière-plan. Mais on retrouve aussi l’influence du père de Raphaël et celle du Pérugin dans ses ombres gris-brunes .

Cette oeuvre emploie bien tous les symboles classiques de la représentation biblique du fait de la nécessité de se faire comprendre de l’observateur. Mais cette scène ne se contente pas de représenter un instant de félicité entre les trois personnages puisqu’elle annonce aussi la tragédie à venir. Pour finir, Raphaël est aussi classique dans sa technique puisqu’on retrouve encore chez lui l’influence de ses maîtres. Pourtant, cette oeuvre se distingue, car elle est plus qu’une simple représentation d’une scène chrétienne.

II. Une représentation Idéale de la famille

A. Cette oeuvre ne se contente pas de représenter une madone, elle représente aussi simplement une scène de bonheur familial et de grâce. En effet, si on ne tient pas compte des auréoles, le spectateur verra avant tout une femme et deux enfants au milieu d'un magnifique paysage champêtre, baigné de couleurs chaudes au premier plan, qui nous donne l’impression d’une famille ayant fait une simple sortie un beau jour d’été. C’est donc avant tout une scène familiale à laquelle on assiste, avant d’être une scène biblique. On voit donc une femme au centre du tableau, et qui en occupe la majeure partie, assise, sans doute sur un rocher, ses traits sont fins et son regard, orienté vers l’enfant se trouvant à sa gauche, est calme et paisible. Tout n’est que lenteur dans ce tableau comme si l’artiste voulait nous permettre de p[pic 2]rofiter de cette scène aussi longtemps que possible en suspendant le mouvement bien qu’il ne soit pas tout à fait arrêté, comme on le constate par la torsion du buste de la vierge et dans sa manière d’être légèrement courbée. Torsion qui a pour but de nous rappeler qu’elle apprends à son fils à marcher, celui-ci peinant en titubant au point de se raccrocher au bâton de son ami. C’est donc à première vue une scène champêtre qui est représentée.

B. Cette sensation est accentuée par l’intimité qui se dégage du tableau et qui donne une impression de voyeurisme au spectateur. En effet, une originalité de ce tableau est que la vierge ne regarde pas le spectateur, mais les enfants qu’elle garde. Ainsi, les regards des protagonistes se concentrent sur la scène, accentuant l’impression du spectateur d’assister à un moment particulièrement intime. Cette impression est renforcée par la douceur maternelle qu’expriment les traits de la vierge, ainsi que par le contact trahissant la filiation qu’il y a entre Jésus et Marie. En effet, ce moment où Jésus pose sa main d’un geste affectueux sur le bras droit de Marie, comme pour prendre appui sur cette figure maternelle destinée le soutenir, est un geste tendre destiné à n’être perçu que du destinataire. Marie accepte la charge d’aider son fils, en veillant à l’empêcher de tomber durant son apprentissage. Elle est la mère veillant sur son fils. C’est aussi pour cette raison que la pèlerine de la mère est ainsi évasée au sol. Elle constitue la base de la structure pyramidale, une base solide sur laquelle son fils peut s’appuyer pour grandir, ce qui est la représentation même de la mère. Cette intimité se retrouve par ailleurs dans le choix des dimensions du tableau, assez modestes, contrairement à celles de la Madone au baldaquin, et qui permet au spectateur de pouvoir percevoir l’ensemble du tableau en en étant très proche, comme si lui aussi appartenait au tableau.

C. Mais plus que cette intimité profonde et cette grâce idéalisé, ce tableau allie au caractère sacré de la scène un caractère profondément humain. Les enfants sont forts, bien nourris ce qui change de la représentation idéalisée de l’enfant Jésus. Ils ont un corps potelé, tout ce qu’il y a de plus normal, et la gaucherie du petit jésus apprenant à marché, devant être soutenu par sa mère et par saint Jean Baptiste accentue le caractère humain à la fois des personnages et de la scène. De plus, la ville se dessinant à l’arrière plan, nous indiquent que ces humains habitent quelque part, peut-être dans la maison à l’arrière-plan qui se détache des autres car elle est la seule à n’avoir pas été envahie par la brume. Cette représentation humaine des personnages et particulièrement des enfants contraste avec leur relation idéalisée et les traits de marie, mère, si délicats, si doux, profonds et transcendants que Léon Lagrange en vient à se demander, dans un article paru dans la gazette des beaux arts [5], d’où vient chez Raphaël cette image idéalisée de la mère. Il en vient à la conclusion que « Ce n'est pas autour de lui, ce n'est pas chez lui que Raphaël a pu contempler le drame intime de la famille. Il n'a pu aimer le spectacle de l'amour maternel que comme un rêve jamais réalisé ou comme un souvenir lointain de sa première enfance. Et qui sait? c'est peut-être cette absence d'expérience personnelle qui lui permit de voir l'enfant et la mère à travers le voile d’un idéal toujours heureux toujours charmant ». Cette représentation a donc tout d’un idéal de la mère et de l’enfant, qu’on retrouve dans chaque détail des personnages et de leur relation, aussi bien physique, que par le dialogue visuel qu’établit le peintre.

Conclusion :

La Madone du Belvédère est donc bie[pic 3]n marqué par son époque, puisqu’elle reprend un thème récurent de l’époque

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