L'union de l'amour et de l'amitié , Prud'hon
Par Andrea • 24 Novembre 2018 • 2 321 Mots (10 Pages) • 718 Vues
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Bien que nous ayons des témoignages tel que celui de Quatremères de Quincy, qui associe sans difficultés Prud'hon à la renaissance néoclassique, il est évident qu'il existe une différence bien marquée entre David et Prud'hon.
Loin de concerner uniquement l'aspect politique, le désaccord s'affirme surtout dans le domaine artistique.
En effet, l'indépendance que prend Prud'hon face à l’école Davidienne est ressenti comme une contradiction face à son art. David dira sur Prud'hon qu'il «a son genre à lui,c'est le Boucher, le Watteau de notre temps, il faut le laisser faire [...]il se trompe mais il n'est pas donné à tous ce tromper comme lui […] ce que je ne lui pardonne pas,c'est de faire toujours les mêmes têtes, les mêmes bras et les mêmes mains. Toutes ces figures ont la même expression,et cette expression est toujours la même grimace. Ce n'est pas ainsi que nous devons envisager la nature nous autres disciples et admirateurs des anciens»
De son côté, Prud'hon reproche à David son goût pour l'uniformité que lui s'obstine à réfuter «Ceux qui prétendent qu'il n'y a qu'une seule manière de retracer les formes humaines qu'offre la nature me semblent en opposition avec elle-même et ses créations [...]Je ne puis ni ne veux voir par les yeux des autres, leurs lunettes ne me vont point.»
Nous pouvons donc suggérer que les deux hommes ont une conception bien différente de la peinture bien que contemporains dans une époque dite néoclassique.
Nous allons maintenant voir à travers l’œuvre «l'union de l'amour et de l'amitié» en quoi Prud'hon un précurseur du mouvement romantique.
Comme nous l'avons mentionnés auparavant, Prud'hon débute sa carrière de peintre après son retour de Rome en 1786 et choisit la peinture allégorique comme domaine prédilection. Rappelons que l'allégorie, bien que employée les siècles précédent (Cycle de Marie de Médicis de Rubens , plafond de Versailles) ce verra perdre de sa notoriété durant le siècle des lumières.
Qualifié de « froide et obscure» par Diderot, le serment du jeu de Paume de David vient conforter cet esprit de rejet. En effet, il réussie à représenter de nombreuses valeurs sans avoir recours une seule fois à l'allégorie.Le néoclassicisme ce veux représentatif du réel et des valeurs actuelles, et en total rupture avec le côté frivole et surchargé du baroque et du rococo.
Sa volonté de démarquer son approche de la peinture lui vaudra l'incompréhension et l'intrigue de ces contemporains et admiration et succès auprès de ces successeurs romantique. C'est ainsi que Delacroix dira que son « Véritable génie,son domaine son empire, c'est l'allégorie».
Ce choix va de paire avec le tempérament de l'artiste. Considérée comme sensible et doux, l'allégorie permet à Prud'hon d'exprimer ces ressenties et sa manière de percevoir avec plus de liberté.
En effet, nous pouvons constatés cette volonté de peindre et de dessiner « sa ma manière» dans «l'union de l'amour et de l'amitié»
Nous prendrons en exemple le corps de la jeune femme, allégorie de l'amitié: si nous observons le dessin du bras avec précision, nous constatons que la longueur de celui-ci est inhabituel. Ce détail n'est pas un hasard. Prud'hon fait le choix de détourner les règles de l’anatomie imposées par l'académie pour renvoyer au caractère immatériel de l'allégorie.
Pour lui, la figure allégorique et mythologique ce situe au dessus de la réalité anatomique. Pour illustrer ce constat, nous pouvons faire référence à une autre œuvre de Prud'hon: Dans «Daphnis et Chloé» nous pouvons constater avec aisance la longueur du corps courbé de Daphnis, loin du réel anatomique.
Il est intéressant de préciser que Prud'hon peint également des portraits.
Parmi ceux-ci, nous pouvons prêter attention au portait qu'il fait de Napoléon François Charles Bonaparte , dit le roi de Rome endormi , qu'il représente sous forme d'allégorie d'un bébé endormi, enroulé dans un drap rouge dans un paysage naturel.
Prud'hon fait usage de l'allégorie même lorsqu'il s'agit de portait.
L'allégorie permet également à Prud'hon d'exprimer l'amour, un sujet qui revient de manière récurrente dans ses œuvres.
En effet, marié très jeune, il fait un mariage malheureux duquel serons tout de même issu des enfants qui lui servirons quelques fois de modèles.
Durant son séjour à Paris chez son ami Raphaël Fauconnier, il vit une idylle avec la sœur de celui-ci. Tiraillé entre son engagement marital et la passion, il dessine au même moment «l'amour l'amitié et la fidélité» que l'on pense être les esquisses qui lui inspirerons plus tard «l'union de l'amour et de l'amitié».
En effet, on y retrouve l'allégorie de l'amour, de l'amitié, et celle du chien incarnant la fidélité, substitué par le putti dans « l'union de l'amour et de l'amitié»
Ce désir puissant d'exprimer ses sentiments nous rappelle l'une des principales caractéristiques du mouvement romantique. Ainsi les sujets choisis sont intimement liés à ses expériences personnelles et dévoilent les émotions de l'artiste. La peinture devient pour l'auteur un support pour l'exaltation de son âme.
L'importance accordée aux paysages sauvages renvoie également au romantisme.
Nous pouvons observés dans l’œuvre que nous étudions la présence d'un décor de nature sauvage.
On peux voir un arbre derrière les deux allégories, un ciel bleu chargé de nuages gris, et au fond des reliefs évoquant un massif montagneux. Le tout est globalement dans des tons sombres, accentués par la lumière captés par les corps.
Le paysage inspirant la mélancolie n'est pas rare chez les peintres romantiques.
Celui-ci est vecteur d'un état de rêveries et de poésie mais aussi d'un certain mal-être, que l'on sais présent chez Prud'hon au vu de la rudesse des épreuves qui ont jalonnés
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