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Jean-Sébastien Bach (1685-1750)

Par   •  25 Décembre 2017  •  2 039 Mots (9 Pages)  •  409 Vues

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- Oeuvre choisie pour être présentée en détail :

Prélude n°1 du Premier livre (BWV 846 : Bach Werter-Verzeichnis) du Clavier Bien tempéré

Avant: Ce prélude est constitué d’une suite d’accords arpégés, les notes sont entonnées l’une à la suite des autres et non simultanément. On parle donc d’homophonie figurative: homophonie car c’est une suite d’accords, mais figurative, car les accords ne sont pas plaqués directement: on les perçoit en reconstituant l’harmonie. Notre oreille transcrit donc verticalement ce qu’elle entend horizontalement d’où la terminologie de “figurée“.

Après : 1 2 3 4 5 3 4 5. La loi de la figure est constante du début jusqu’à l’antépénultième mesure. En effet, elle ne permettait pas de terminer une pièce étant donné qu’à aucun moment, on a plusieurs sons simultanés.Au début de la pièce, les accords utilisés sont simples, sans notes étrangères, et assez resserrés (une tierce entre la basse et le ténor). Petit à petit, la tessiture va décroître pour se retrouver dans le grave et la basse va se détacher du reste de l’accord (jusqu’à une octave dans la seconde moitié du prélude).

Il est très courant de voir un prélude s’achever par une pédale de dominante (sur le cinquième degré: Sol) suivi d’une pédale de tonique (sur le premier degré: Do) Bach ici n’échappe pas à la règle dans ce qu’on pourrait nommer "un véritable prototype du prélude".

Il est d’ailleurs amusant de noter que Bach, obsédé par les nombres, fait répéter 14 fois le motif principal de la fugue suivant ce prélude, soit la somme des rangs des lettres composant le mot Bach. Effet qu’il reproduira à de nombreuses reprises, de même que la fréquente tripartition de ses oeuvres, en accord avec la Sainte-Trinité, puisqu'il est un fervent chrétien.

Postérité : Bien que relativement peu connu de son vivant et quasiment oublié à sa mort, il est aujourd’hui universellement apprécié. Même quand on le plaisante, c’est avec révérence. Parlant de ses pièces telles un mouvement perpétuel, Colette l’appelait « la divine machine à coudre ».

Longue serait la liste des compositeurs qui s’y sont référés. Mozart a changé son écriture après avoir découvert son œuvre, Beethoven s’en inspire dans tous ses passages fugués. Et cette oeuvre nous permet de faire le lien avec la postérité de l’artiste. Elle fut en effet l’occasion d’une superbe reprise réalisée par Charles Gounod au XIXème siècle, avec son Ave Maria. Même transposée pour toutes sortes d’instruments, même revisitée par la variété ou le jazz (Swingles Singers) , la musique de Bach impose malgré tout la richesse de sa structure et la force de son expression, démontrant son caractère intemporel.

Trois principaux éléments à retenir :

-L'un des plus éminents représentants de la musique baroque

Avec Jean-Sébastien Bach, la musique baroque atteint et son apogée et son aboutissement. Adoptant, au même titre que ses contemporains allemands, les formes proposées par l'Italie du début de l'époque moderne, il fait évoluer la sonate et le concerto. Les spécialistes s'accordent pour faire coïncider l'année de la mort de Bach avec la fin de la période baroque de l'histoire de la musique, en 1750. Musicien complet, maitrisant la technique et la facture des instruments, il inspire Mozart comme Beethoven et contribue à faire reconnaître Vivaldi, comme le fera Mendelssohn pour lui au XIXème siècle. Son talent musical et sa ferveur religieuse font dire à Emil Cioran : « S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu. » et « Sans Bach, Dieu serait un type de troisième ordre. ».

-Une brillante synthèse musicale

Bach est profondément inspiré par la musique italienne et la musique française. Son œuvre représente l'aboutissement de la tradition polyphonique européenne qui s'étend du Moyen Âge à la Renaissance. L'originalité des travaux de Bach réside essentiellement dans ce croisement entre la polyphonie occidentale et la musique baroque. Le compositeur parvient à réaliser une synthèse de haute volée entre ces deux styles. Bach a touché à une grande partie des styles de son temps, excepté l'opéra qui est la seule forme qu'il n'ait pas abordée.

Fortement marqué par son environnement musical, il s'inspire du choral allemand luthérien comme nous l'indique Gilles Cantagrel, ce qui rend sa production plus vive, notamment avec la composition dans le genre de la cantate. Ses œuvres religieuses, instrumentales comme vocales, disposent d'une large amplitude tant sur le plan expressif que structurel. Bach est un compositeur audacieux, en témoignent la richesse de l'inspiration et du langage harmonique qui se dégagent de ses travaux.

-Une œuvre qui reste à découvrir

Toutefois, l'héritage de Bach n'a toujours pas été attribué. De son vivant, la musique s'est orientée vers un autre chemin, un style essentiellement représenté par Mozart et Haydn. Comme nous l'avons dit, il faut attendre le XIXème siècle pour que ses compositions connaissent les débuts d'une immense gloire et que les spécialistes s'intéressent davantage à ses réalisations. Malgré cela, il reste encore beaucoup à tirer de l'itinéraire artistique de l'organiste. On découvre régulièrement des partitions ignorées jusqu'alors, à Tokyo en 2004 et à Weimar en 2005 par exemple, on discute avec ardeur de l'authenticité de certaines compositions, comme pour Toccata et Fugue en ré mineur, BWV 365, on cherche à reconstituer la Passion selon Saint Marc dont la partition autographe a été égarée et qui pourrait être jumelée à une cantate comme l'Oratorio de Noël. A la veille du 265ème anniversaire de sa mort, Jean-Sébastien Bach se garde donc bien de nous dévoiler tous les mystères qui entourent sa musique, suscitant et maintenant l'intérêt pour ce grand musicien...

Bibliographie

Ouvrages généraux :

-Rebatet (Lucien), Une histoire de la musique, Paris, Robert Laffont, 2011, 896 pages

-Viret (Jacques), B.A.-B.A. de la musique baroque, Paris, Pardès, 2008, 128 pages

Ouvrages

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