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Guernica de Picasso

Par   •  13 Janvier 2018  •  2 295 Mots (10 Pages)  •  629 Vues

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Partie II Mémoire d'un événement particulier : le bombardement de Guernica

- L’œuvre est réalisée pendant la guerre civile espagnole

En 1936, l’Espagne est une République depuis 5 ans mais cette République connaît bien des difficultés et les chefs de l’armée espagnole y sont hostiles. Avec à leur tête les généraux Franco, Mola et Sanjurjo, ils se soulèvent et engagent une guerre civile, en juillet 1936, qui opposera le camp «Nationaliste» dirigé par Franco (les militaires, une partie du clergé, des politiques de droite... soutenus par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste) au camp «Républicain» (socialistes). Le début du soulèvement a lieu le 18 juillet 1936. Les villes de Madrid et Barcelone seront des fronts de résistance républicains, ainsi que le Nord de l’Espagne, dont le Pays Basque. En 1937, le Général Mola, décidant d’affaiblir le front Nord, demande l’aide de l’Allemagne nazie. C’est ainsi que le 26 avril 1937 la Légion Condor bombarde Guernica.

- La ville espagnole de Guernica est bombardée

[pic 4][pic 5]Le 26 avril 1937, quatre escadrilles de la Luftwaffe (nazie) engagées dans la guerre civile du côté des Nationalistes procèdent au bombardement d’une petite ville du pays basque espagnol, la ville de Guernica. Ce bombardement est l’occasion pour les bombardiers allemands de tester leurs nouvelles armes.

L’attaque commence à 16h30 : d’abord des bombes explosives, puis des mitrailleuses et pour terminer des bombes incendiaires. Vers 19h45, les derniers avions quittent le ciel de Guernica. En 3 heures d’assaut, 50 tonnes de munitions sont lâchées sur la ville et la population civile, faisant plus de 800 blessés et pas moins de 1500 morts. 70% des habitations sont réduites en cendre.

Pourquoi Guernica ? C’est une petite ville du Pays Basque, symbole des libertés du peuple Basque, et qui s’oppose aux Nationalistes.

- L'artiste politiquement engagé

Au moment du bombardement, Picasso vit à Paris. Favorable aux Républicains (socialistes) et opposé à Franco, il ne retournera jamais en Espagne. Néanmoins, horrifié par l’épisode de Guernica, il ressent la nécessité de réagir aux évènements historiques et il se sert de sa notoriété pour témoigner des atrocités commises dans son pays pendant la guerre civile. Même si un évenement précis est à l'origine du tableau, Guernica évoque toutes les guerres, passées et à venir. Il veut dénoncer l'horreur de la guerre (en générale), la violence, la barbarie des hommes. Il se bat pour le combat de la liberté et pour cela il crée une oeuvre engagée : Guernica qui sera exposée en premier dans le pavillon espagnole de l'exposition Universelle de Paris en 1937.

- Picasso crée ce tableau, qui contribue à enrichir son discours engagé

Une analyse détaillée de la peinture de Picasso permet de saisir la manière dont chacun des éléments est soigneusement choisi et inséré dans la composition pour mieux dénoncer. Chaque élément peut en outre se concevoir comme un symbole, c’est-à-dire comme une image qui désigne une chose abstraite, une idée, un concept. Chaque élément acquiert ainsi une signification particulière, un sens fort, qui va au-delà de sa simple représentation.

[pic 6]La pièce maitresse est le cheval blessé. Presque au centre de la composition, il symbolise le peuple. Une lance transperce son flanc et le blesse à mort, comme celle du soldat Longinus qui a transpercé le flanc droit du Christ. La tête est rejetée en arrière, la bouche semble hurler et laisse visible les dents et la langue pointue. La cruxification est le symbole de la souffrance et de l’agonie.

[pic 7]

Le taureau représente la figure mythique du Minotaure, motif central de l’œuvre de Picasso, symbole de la tauromachie. Au milieu de la débâcle, il apparaît impassible, statique. Seule la bouche ouverte et la langue pointue lui donnent une expression et ses yeux sont humains. Il semble fixer le spectateur. C’est une figure ambigüe. Certains y voient une figure de la bestialité et de la cruauté, d’autres le symbole de la résistance.

[pic 8][pic 9]

L'oiseau est à peine visible, entre le cheval et le taureau, il pourrait être une colombe, symbole d'espoir et de paix.

[pic 10][pic 11]

La mère et l'enfant : elle tient son enfant mort dans ses bras, évoquant une pietà, figure de la Vierge pleurant la mort du Christ, image universelle peinte par Michel-Ange. Sa douleur et ses hurlements sont perceptibles, les yeux et les narines ont des formes de larmes, la langue pointue sort de la bouche hurlante. Le visage, à la fois de face et de profil est renversé, basculé vers le haut, la mère hurle au ciel sa détresse. L'enfant dans ses bras a les yeux vides, la tête et les bras ballants.

[pic 12][pic 13]

Le soldat mort : Il git, démembré, dans le bas du tableau, la tête et un bras sont coupés. Sa main est encore refermée sur une épée brisée. Il représente le combattant. De cette main sort une fleur, symbole d’espoir et de renaissance. Mais sa fragilité est soulignée par la finesse du contour.

[pic 14]

La femme dans les flammes : Elle a les bras levés au ciel, en croix et Picasso fait sans doute référence au tableau Tres de Mayo de Goya, son compatriote. Elle symbolise le bombardement de Guernica à la bombe incendiaire et donc la mort d'un peuple désarmé.

[pic 15][pic 16]

[pic 17]

La femme qui fuit : A droite, en bas, une femme se traîne, un genou presque à terre. Tout son corps, mais surtout son visage et son cou démesuré sont entièrement tendus vers la lampe.

[pic 18]

[pic 19]La femme à la lampe : elle surgit vers la gauche et vers le centre du tableau. L’allongement de son bras et de sa tête, de forme effilée, donne une impression de mouvement très dynamique. Elle semble sortir de la ville détruite, en brandissant une lampe placée au centre de la composition. Cette petite lampe, sorte d'oeil divin, pourrait être

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