César doit mourir
Par Junecooper • 17 Mars 2018 • 1 184 Mots (5 Pages) • 599 Vues
...
On a l'impression d'assister à une répétition générale, plutôt que d'un film parlant d'acteurs et de théâtre. C'est comme si c'était un documentaire sur la vie d’acteurs en milieu carcérale. La terreur de leur histoire et du lieu est vite oublié. César comme Brutus, prennent leur rôle très à cœur, voir presque trop, confondant leur vie et leur rôle.
Le rôle de César, Giovanni Arcuri lâche cette phrase : « Mais là je ne joue plus. »
Cette frontière entre la réalité et la fiction devient de plus en plus fine. Les acteurs font des amalgames avec leur vie de brigands d'avant. Les trahisons, les mensonges, les meurtres dans la pièce de théâtre viennent peut être perturber leur personnalité.
Sachant que les acteurs sont des criminels, des voyous, on pourrait penser qu'ils allaient jouer leur rôle avec beaucoup plus de rébellion sur les textes et sur la pièce. On pourrait aussi penser qu'ils allaient rire et se moquer du langage shakespearien de l'époque. Mais tout ceci ne se produit pas. En effet, dès leur mise en condition dans la pièce et dans les répétitions, ils prennent leur rôles très au sérieux, avec parfois une frontière entre la réalité et la pièce qu'ils ne contrôlent pas.
Au milieu du film, Gianni et Juan, se disputent en répétant leur textes, mais la situation dégénère rapidement et leur vie respectives viennent d'un coup prendre le pas sur la répétition et sur l’histoire de César.
On a l’impression que la prison devient un cadre logique pour la pièce. Chaque scène va avec le lieu. César meurt dans un recoin de la cours, après avoir traverser un couloir. Les prisonniers jouant des figurants, acclament César derrière un grillage et/ou des barreaux, symbolisant la séparation logique d’un homme important tel que César et le peuple.
La scène où Brutus parle publiquement de la mort de César se passe aussi dans un lieu de la prison qui se prête parfaitement à la scène joué. On oublie la prison, on est pris dans le rôle et dans le monologue de Brutus. Chacune de ces scènes se jouent dans des endroits appropriés. La prison devient un lieu logique pour la pièce.
La fin du film montre la pièce se jouant devant le public. Une fois terminés, les acteurs prisonniers éclatent de joie et laissent échapper leur bonheur d’avoir pu faire cette pièce comme ils l’espéraient. C’est un véritable triomphe, tant pour eux que pour le public. On a assisté dans ce film, à six mois de persévérance, de bonheur et de libération de la part de ces prévenus. Ils se sont laissé prendre au jeu du théâtre, et se sont senti impliqué dans leur rôle respectif. Ils ont utilisés tous les moyens pour parfaire cette pièce de Shakespeare, tout en sachant qu’ils étaient des prisonniers. La frontière entre la réalité et la pièce est mince, car toute actions des deux se passent dans la prison. Les prisonniers ont réussi à s’approprier leur rôle ainsi que le lieu dans lequel ils répétaient.
...