Art nouveau cas

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aux objets standardisés, les objets ne sont pas produits en série afin de rendre à l’objet sa dignité esthétique et son unicité. Cette manière de travailler a sans doute contribué à la splendeur de l’Art nouveau. Ainsi, le coffre réalisé en 1902 par Emile Gallé, céramiste et verrier français est un exemple d’objet qui a une fonction utile : un espace dont on dispose pour ranger et une esthétique travaillée et stylisée notamment avec les lignes « coup de fouet » sur la devanture du coffre, la référence au motif floral avec la présence de tulipes élancées, soumises au mouvement(comme pour évoquer le vent, élément, une fois encore, naturel), la libellule verte nichée dans l’entrelacement des lignes coup de fouet qui rappelle la faune et la surface lisse pour donner un aspect brillant et luisant au bois. Les teintes de couleurs varient du jaune clair au brun foncé en passant par le vert (pour la libellule) mais évoquent des couleurs chaudes. Il faut rappeler que le coffre est un mobilier, destiné à rester dans l’espace privé. Ces couleurs chaudes ainsi que l’utilisation du bois permet au coffre de mieux « se fondre dans le décor » afin d’obtenir un intérieur harmonieux, agréable, chaleureux et sophistiqué. La volonté de créer du « beau industriel » a pour objectif d’être accessible par tous et à tous et ainsi vulgariser le sentiment du beau pour améliorer le goût du public, désireux de disposer d’un objet qui garde son aspect utile mais qui contribue à l’ornementation d’un espace intérieur. C’est ainsi que la distinction entre arts majeurs (la peinture, la sculpture, la musique, le cinéma…) et arts mineurs (la céramique, la mosaïque, la tapisserie…) est abolie : l’artiste, soucieux d’instaurer l’harmonie dans la vie quotidienne, ne conçoit plus l’objet isolé de son environnement. Désormais, l’art est dans tout, et il découle de l’utile.