Pourquoi peut-on dire que le progrès scientifique n'a pas fait disparaître les religions?
Par Ninoka • 28 Juin 2018 • 4 425 Mots (18 Pages) • 674 Vues
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De plus, les religions sont considérées comme des entraves au progrès scientifique et à l’évolution des mœurs des sociétés. Aussi, les religions sont constituées d’institutions qui veillent à ce que leurs fidèles conservent un sentiment de religiosité et respectent les valeurs morales des dogmes. Or, les religions sont ancrées dans les civilisations depuis des années et leurs règles morales demeurent inchangées. Dès lors, il demeure une certaine incompatibilité entre le caractère intemporel des mœurs religieuses et l’amplification des progrès scientifiques qui se succèdent de plus en plus rapidement pour répondre et créer des besoins aux Hommes. Aussi, les IVG, les préservatifs et tous les autres moyens de contraception déclenchaient encore la polémique en 2005.En effet, le 7 mai 2005, moins de trois semaines après avoir pris la succession de Jean Paul II, Benoît XVI lève toute équivoque sur la question du "respect de la vie". En prenant possession de la basilique Saint-Jean de Latran, à Rome, il condamne toute légalisation de l'interruption volontaire de grossesse et de l'euthanasie active, en déclarant dans son homélie que "la liberté de tuer n'est pas une vraie liberté, mais une tyrannie qui réduit l'être humain en esclavage". De telles interventions de l’Eglise s’opposant à l’insertion du progrès scientifique donnent une image de la religion désuète et lui attirent des opposants, bien que fidèles. De telles oppositions au progrès scientifique apparaissent trop conservatrices et polémiques, car elles prennent davantage en compte la vie au sens religieux et mystique qu’au sens pratique et rationnel comme le fait la science. Les règles religieuses ne correspondant plus aux besoins des fidèles dans une société qui évolue très rapidement en technologie, ces dernières perdent ainsi de leur crédibilité et risquent de perdre de leur valeur en conséquence. Aussi, les religions ne sont plus ce qui fédère les sociétés dans leur majorité. Le culte religieux n’est plus autant pratiqué qu‘avant, les Hommes ayant moins de temps à lui accorder dans une société qui offre d’autres intérêts et évolue très rapidement. Ainsi, les croyants gardent un sentiment de religiosité tout en délaissant la pratique. Nous pouvons alors nous demander si une religion qui n’est plus pratiquée par ses fidèles peut être encore considérée comme vivante. Le progrès scientifique peut donc, dans ce sens être considéré comme une menace pour les religions. En effet, le progrès scientifique lui, conserve la foi des chercheurs en la science d’une part, mais bien plus encore, est attendue de tous par sa mise en pratique. Par conséquent, si la pratique est de plus en plus évincée de la Religion, elle est de plus en plus sollicitée dans le monde scientifique. La science est ainsi réactualisée sans cesse et le progrès scientifique devient synonyme de progrès de la société elle s’adapte aux mœurs modernes. Le progrès scientifique et la pratique de la science prennent désormais une bien plus grande place dans la vie des Hommes des pays dits « développés » que la pratique de la religion. On pourrait alors croire que le progrès scientifique a su évincer des sociétés la foi en la religion étant donné qu’il a apporté des réponses plus rationnelles dans le monde physique. Mais ce n’est pourtant pas le cas. Nous pouvons alors nous demander pourquoi la foi en la Science n’a pas vaincu la foi religieuse.
Comme nous l’avons démontré précédemment, les religions ont subi un changement quant à la façon dont elles sont envisagées et pratiquées par leurs fidèles, suite à l’accélération du progrès scientifique depuis plus d’un demi-siècle. Ainsi, si la pratique de la religion et ses institutions ont été ébranlées par le progrès scientifique, qu’en est-il de la foi religieuse ? Pour répondre à cette question, il est, nécessaire d’examiner les failles du progrès scientifique, qui justifieraient ainsi la nécessité, encore aujourd‘hui, des religions. Certes, les réponses apportées par le progrès scientifique trouvent leur force dans leur rationalité, mais, s’inscrivant dans l’ordre du physique, du monde réel et humain, elles sont justement limitées par le caractère fini des capacités humaines. La médecine en est la preuve. Malgré l’amélioration considérable des pratiques médicales, certains cas de santé, certaines maladies demeurent encore inconnues. Dès lors, la Science se retrouve dépassée et laisse certains patients dans la souffrance sans avoir la capacité de résoudre leurs maux. De même, ne pouvant sauver certains Hommes de la mort, étant donné que les médecins sont eux –mêmes des êtres humains qui ne peuvent pas lutter contre la fatalité de la vie, la science est parfois impuissante. Ce sont dans de tels cas que les patients prennent conscience de la finitude de leur vie et dans l’impuissance des moyens scientifiques exploités par les Hommes, ils ressent le besoin de se tourner vers une force supérieure, qui, par son caractère éternel, laisse espérer la possibilité d’un miracle pour le mortel. Les Religions apparaissent donc comme supérieures au progrès scientifique dans ce sens où elles font appel à des forces divines qui seraient capables de résoudre des problèmes tandis de simples mortels pratiquant la science ne pourraient pas y parvenir. La foi en un Dieu permet de combler le vide de l’incapacité humaine. Quoique connaissant la réticence de la Science au miracle, en 2009, Lourdes était pour exemple encore fréquentée par de personnes 6 279 534 pèlerins en une année dont 57 748 pèlerins malades ou handicapés en quête de guérison. . La notion de miracle est omniprésente dans les sociétés, même les plus touchées par le progrès scientifique, la croyance en des faits irrationnels n’est donc pas ébranlée par l’intégration du progrès scientifique. De plus, les guérisseurs, les magnétiseurs, etc… qui gardent un côté mystique et souvent critiqués par les scientifiques ne perdent pas crédibilité pour les patients qui ont encore confiance, même dans une société envahie par le progrès scientifique, par des méthodes de guérison irrationnelles. Aussi, les faiblesses du progrès scientifique, dans la médecine notamment, sont très mal vécues par les Hommes qui ont tout d’abord cru à une Science infaillible, étant donné qu’elle était fondée sur des démonstrations sur le monde physique et sensible. Cette désillusion incite les Hommes à un retour aux valeurs originelles de la foi en une force supérieure, un Dieu, qui a créé l’Etre Humain par définition et qui est par conséquent plus apte à la guider, à l’aider.
Qui plus est, la foi religieuse est
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