L’être humain peut-il se passer de l’illusion ?
Par Xacom Xacom • 25 Avril 2021 • Dissertation • 1 553 Mots (7 Pages) • 1 119 Vues
L’illusion de l’être humain, est une perception qui diffère de la réalité considérée comme objective et rationnelle. Dans le domaine de la pensée, l'illusion d'un être humain est une conception erronée, une croyance, causée par un jugement biaisé ou un raisonnement incorrect, voir dans certains cas, une interprétation différée. Un individu pourrait par exemple affirmer qu'un cube possède trois faces, car il ne peut en voir que trois simultanément, alors qu’il en possède réellement six, c’est donc une interprétation différé de la réalité, involontaire par les contraintes physiques. Néanmoins, les illusions peuvent être également sources volontaire d’épanouissement, d’échappé, voir de facilité, ce qui pousse à penser que ce même individu peut avoir conscience des six faces du cube, mais en affirmer seulement trois par facilité. Cette courte réflexion nous amène la question suivante : L’être humain, via ses émotions et réflexions, est-il capable de vivre sans illusion ? La première partie de la dissertation concernera le changement d’interprétation et de vision, qui permettrait de vivre sans illusion. La deuxième partie portera sur le fait que le changement d’interprétation et de vision peut ne pas être possible ou souhaité par l’individu. La troisième et dernière partie concernera finalement la prise de conscience, offrant la possibilité à l’être humain de vivre sans illusion.
Pour commencer, la possibilité que l’être humain puisse vivre sans illusion est atteignable, à condition d’un changement, volontaire ou non, menant à une interprétation plus rationnelle et effaçant donc l’illusion. L’illusion aide à vivre pour certains individus, mais implique une adhésion volontaire ou involontaire à ce jeu de sensations, de formes, ou d’idées, ce qui prouve que sans celle-ci, l’individu serait apte à vivre mais différemment. Prenons l’exemple de Freud, qui nous dit « Ce qui caractérise l'illusion, c'est d'être dérivée des désirs humains [...] L'illusion n'est pas nécessairement fausse [...]. Nous appelons illusion une croyance, quand dans la motivation de celle-ci, la réalisation d'un désir est prévalante, et nous ne tenons pas compte des rapports de cette croyance à la réalité." (Freud, L'Avenir d'une illusion.). Pour Freud, l'illusion est la croyance en la réalité de l'objet d'un désir, et témoigne donc d’une volonté profonde de remplacer quelque chose d’inexistant par une interprétation la rendant existante fictivement. Voyons maintenant les exemples suivants : les illusionnistes, par des manipulations de virtuoses, font croire à la réalité de phénomènes qui n'existent pas (femme coupée en deux etc), l’illusion créée par le monde virtuel, l’illusion pédagogique, l’illusion amoureuse de l'adolescent (amour pour toujours...), les illusions des enfants (Père Noël etc), l’illusion scientiste, l’illusion statistique, les illusions artificielles (drogues...) sont le fruit de la création humaine, de son utilisation, ou de son interprétation. Les illusions sont donc guidées par une vision ou une interprétation qui peut être modifiée par la volonté d’autrui. L'un des premiers à soulever ce problème est Platon, qui dans la République a expliqué le mythe des cavernes. L'homme sortant de la caverne, où il ne peut percevoir que les ombres des objets, n'acceptera pas de «retourner à ses vieilles illusions et de vivre comme il a vécu auparavant» (516 e). Les prisonniers de la grotte y étaient enchaînés juste pour regarder le mur et ramenaient les ombres des objets montrés derrière un mur éclairé par le feu qui y brûlait dans la réalité. Si l'un de ces prisonniers est libéré et emmené à l'entrée de la grotte, il ne le croira pas si on lui dit qu'il n'a vu jusqu'ici que des fantômes vides de la réalité. Le monde d’aujourd’hui peut être comparé au monde des ombres au fond de la grotte. Selon Platon, l'éducation, permet à l'âme de découvrir la vraie réalité des choses à travers des sciences telles que l'arithmétique et la géométrie. Le monde sensible est pour lui le monde de l'illusion, des phénomènes, c'est-à-dire des apparences. Si nous transférons ce modèle dans notre monde actuel, nous pouvons être fascinés par la manière dont le concept de Platon est réalisé à travers l'invasion du numérique. Le monde matériel tel que nous le montrent nos sens est le contraire de ce que la science moderne nous dit - il nous le montre de plus en plus avec les ordinateurs. Pour ceux qui s'y investissent, le monde entier, ses lois, ses règles et même ses images nous apparaissent à travers un formalisme mathématique. Nos dispositifs de transmission d'images sont devenus des machines arithmétiques capables de maîtriser seules la réalité. Même les photos, les images sont désormais numériques. Platon, tout au long de son œuvre, conclura l'analyse rationnelle par des mythes: l'histoire de Prométhée dans Protagoras, la naissance d'Eros dans Le Banquet, de l'âme dans Phèdre. Ces mythes concernent le sort des humains et l'histoire humaine plus généralement. Pour Platon, l’illusion n’est qu’une représentation vraisemblable.
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